Par Hamouche Benslimane
Mais une certitude. Depuis plusieurs semaines, Vahid Halilhodzic a changé de ton et voit mieux les capacités de ses joueurs à pouvoir réaliser un bon Mondial. C’est le match contre la Slovénie qui a surtout redonné le sourire au sélectionneur national. L’on se rappelle que ce jour-là, l’EN a été complètement chamboulée par rapport à l’effectif habituel. Une défense new- look avec deux latéraux inédits : Ghoulam et Mandi, un paire axiale nouvelle : Bougherra-Cadamuro, puis Halliche-Cadamuro qui a tenu toutes ses promesse et bien plus. Un milieu de terrain rehaussé par la présence de Nabil Bentaleb qui a donné plus de tonus et de l’équilibre au point où Saphir Taïder effacé face au Burkina Faso s’est montré plus agile et réussissant tout ce qu’il entreprenait. Le milieu de l’Inter donnait l’impression d’avoir trouvé son complice.
Djabou enfin a été l’agréable surprise. 22 mois après avoir mis les pieds en sélection, le stratège du Club Africain obtient enfin un match complet et a démontré pour la circonstance qu’il n’est pas un joueur d’un quart d’heure. Bien au contraire. En l’absence de Feghouli, il a pris la responsabilité sur ses épaules et a donné un autre cachet au jeu des Verts. Bon dribbleur, excellent passeur, Abdelmoumen Djabou s’est illustré également par une bonne vision de jeu qui fait de lui désormais un joueur qui compte beaucoup sur l’échiquier de Vahid. S’il ne va pas l’aligner d’entrée au Mondial, il fera de lui un joker de luxe. Ce qu’a tenté Vahid avec Djabou c’est ce qu’’il voulait faire avec Brahimi quand il l’a aligné face au Burkina Faso. Malheureusement pour le joueur de Grenade, ce jour-là il paraissait comme tétanisé par l’enjeu et surtout cette lourde responsabilité que lui a fait endosser le sélectionneur national. Ce match contre la Slovénie a définitivement convaincu Vahid Halilhodzic que son équipe peut jouer de plusieurs manières différentes. Que l’équipe joue avec Kadir, Soudani sur les côtés ou Djabou ou Brahimi en électron libre derrière les attaquants le plan de jeu diffère puisque l’on passe d’une équipe qui allie le physique à la technique à une équipe entièrement technique. Et face à la Slovénie, c’est une équipe technique que le sélectionneur national a alignée et sur ce projet qu’il travaille pour présenter un bon onze au Mondial. Avec Cadamuro dans l’axe, Bentaleb en citadelle et Djabou en constructeur, cette colonne vertébrale des Verts a fait que le jeu face à la Slovénie paraissait plus fluide et la relance au point.
Au Mondial la sélection algérienne qui sera acculée dans son camp doit se montrer très efficace dans la relance et rapide dans les contre-attaques quand la situation l’exige. Ce sera un des chantiers de Vahid au mois de mai. Le milieu de terrain aura également une importante carte à jouer, ce qui rend Vahid très inquiet par rapport à la situation d’Yebda et Taîder qui ne jouent presque plus avec leurs clubs respectifs. Le cas de Taïder l’interpelle encore davantage puisque son association avec Bentaleb s’est avérée un succès que Vahid compte renouveler. Le joueur est en contact permanent avec le staff technique qui lui remonte le moral mais qui lui donne aussi des consignes pour faire des heures supplémentaires avec un préparateur personnel. Aligner l’équipe la plus technique possible est le désir du coach national. Il aura Sofiane Feghouli comme maître d’œuvre, et l’émergence de Djabou et éventuellement Brahimi pousse Vahid à reconsidérer la position de Soudani qui redevient à ses yeux un attaquant, après avoir été longtemps considéré comme milieu offensif.
H. B.
Il a de nouveau supervisé Yesli
Même s’il ne figure pas dans la liste des locaux qu’il a convoqués pour le récent stage à Sidi Moussa, Vahid Halilhodzic garde toujours un œil sur Yesli. Le milieu de terrain de la JSK attire son attention mais n’arrive pas encore à l’impressionner. Du moins jusqu’au match contre le MCA où l’ex- Parisien a fait parler son talent de bon centreur, ce qui est encore insuffisant aux yeux de Vahid. Le coach national le veut plus présent au milieu de terrain et dans la relance, ce qu’il peut corriger au prochain stage des locaux puisque selon des sources de la JSK Yesli a de fortes chances d’être retenu.
H. B.
Vahid a compris
Hôtel Sheraton de Casablanca, la veille du match Libye-Algérie, on a posé la question suivante à Halilhodzic : «Si vous étiez à la place Mourinho, joueriez-vous de la même manière ?» La réponse était comme suit : «Je pense que oui. José joue en fonction des joueurs qu’il a entre les mains. Cependant, si j’étais entraîneur du Barça et que j’avais Messi, Iniesta, Xavi et Pedro, je jouerai comme le Barça le fait actuellement. Le bon entraîneur est celui qui joue selon les qualités de ses joueurs. Le Real est une équipe de contres, le Barça est une équipe qui doit construire ses offensives.». Pour notre sélection, Vahid a compris qu’il avait plus de joueurs techniques que physiques. Djabou, Taïder, Bentaleb, Brahimi, Feghouli, Soudani… pour ne citer que ceux-là, sont tous des techniciens qui aiment avoir le ballon.
La technique, l’arme idéale face aux Russe et aux Belges
Pour luter contre les Russes, il est indispensable de les combattre avec nos armes. Parce que côté engagement, duels et rigueur tactique, ils nous sont supérieurs. Il est possible que les verts les battent à ce jeu, mais pourquoi prendre le risque alors qu’on peut les obliger à jouer à un jeu qu’on maîtrise mieux qu’eux. Vahid Halilhodzic pense faire appel à la technique de son milieu de terrain, de ses attaquants et même de sa défense pour venir à bout des Russes. Cela est valable aussi pour la Belgique, qui, malgré le talent de ses attaquants, possède une défense lente et un milieu encore plus lent.