Un seul stage a regroupé Vahid et sa troupe entre la qualification pour le Mondial au mois de novembre dernier et la dernière ligne droite avant le voyage pour le Brésil au mois de juin prochain.

Plan de Vahid et Raouraoua

Pas de coupure dans la préparation

Enfermés dans un bunker au Brésil

Sans contact avec l’extérieur

Par Asma H. A.

Cette ultime préparation est prévue, comme tout le monde le sait, à la mi-mai prochaine. C’est donc le 3 mars dernier que les Verts se sont retrouvés après près de trois mois sans stage pour affronter la Slovénie. Certes, Vahid Halilhodzic n’a bénéficié que de trois jours pour préparer cette joute amicale que l’EN a gagnée sur le score de deux buts à zéro, mais le Bosniaque en a surtout profité pour beaucoup discuter avec ses joueurs. L’entraîneur national a multiplié les réunions individuelles mais aussi les réunions avec tout le groupe.

La plus importante d’entre elles fut incontestablement celle qui avait duré près de trois heures de temps. Le début de la réunion a été marqué par la présence du président de la Fédération algérienne de football Mohamed Raouraoua, ce dernier a tenu un discours à ses poulains où il les a incités à redoubler d’efforts au niveau de leurs clubs respectifs et en leur précisant que l’objectif sera de passer au deuxième tour et non de se contenter de faire de la figuration. Le boss de la FAF s’est ensuite retiré laissant la place au staff technique et aux joueurs de s’exprimer. Il faut dire que tous les aspects ont été traités lors de cette réunion, mais le volet sur lequel les deux parties ont longuement discuté fut la gestion du futur stage des Verts dont la première partie se fera à Sidi Moussa, la seconde en Suisse avec notamment les deux matchs amicaux face à l’Arménie et la Roumanie, et la troisième et dernière partie qui aura lieu à Sorocaba au Brésil.

Certains cadres de l’équipe n’ont pas hésité à prendre la parole pour évoquer certains points qui d’après eux risquent de peser lourd dans la balance lors de ce long stage. Il faut dire que la dernière expérience vécue en Afrique du Sud lors de la Coupe d’Afrique des Nations en 2013 n’a pas été le meilleur souvenir que les Verts ont gardé en mémoire. Ce fut d’abord le cas côté résultats avec une élimination dès le premier tour, mais même dans la vie quotidienne du groupe, ce ne fut pas la grande joie. Logé lors de la phase de préparation (qui avait duré une quinzaine de jours)  dans un centre ultra-sécurisé et fermé à tout le monde (médias, supporters…) avant de déménager lors de la phase de la compétition dans un hôtel situé dans une réserve naturelle (réserve de Pilanesberg) où les joueurs ne pouvaient admirer que de beaux paysages, les joueurs se sont ennuyés à mourir. Une seule sortie seulement durant tout le stage, pour voir justement de plus près cette réserve naturelle, alors que les autres équipes telles que la Côte d’Ivoire ou la Tunisie, on voyait très souvent leurs joueurs se balader, notamment à Sun City.

Les cadres de l’EN ont donc demandé à leur coach un peu plus de flexibilité par rapport ce qu’ils avaient vécu par le passé en lui demandant d’inclure dans le programme de préparation quelques sorties afin qu’ils puissent décompresser un peu, car trop de routine et d’ennui peut influer négativement sur le moral des joueurs.

Une requête que le sélectionneur national aurait déjà pris en considération, preuve, les deux jours de repos dont vont bénéficier Bougherra et ses coéquipiers avant le départ pour Sao Paulo (entre le 5 et le 7 juin prochain).

Il faut dire que rester enfermé dans un hôtel au plein milieu de nulle part ne date pas de l’ère de Halilhodzic et les rescapés de l’ancienne phase finale de la Coupe du monde en savant quelque chose.

Déjà lors de la Coupe du monde Sud-africaine, la FAF avait décidé d’isoler l’équipe dans une toute petite ville, San Lameer, en l’occurrence, située à près de 200 km de Durban, la FAF n’avait pas payé le séjour à l’époque puisqu’il lui a été offert. Durant tout le stage, les Verts ont eu droit à une seule sortie où ils ont pu déjeuner et aussi rendre visite…aux crocodiles. Alors que les joueurs d’autres équipes comme celle des Pays-Bas se baladaient sans le moindre souci dans les rues de Sandton, ça ne les a d’ailleurs pas empêchés de jouer la finale qu’ils ont perdue face à l’Espagne.

Les joueurs de l’EN, qui, jusque-là, n’avaient jamais osé évoquer cet aspect avec Halilhodzic, ont décidé cette fois-ci de briser la tabou en donnant leur point de vue. Un des joueurs nous racontait il y a quelques semaines de cela : «Face à moi il y avait un joueur qui évolue dans la sélection des Pays-Bas, on a discuté après le match du Mondial et il m’a fait savoir que leur camp de base se situait à Rio de Janeiro et qu’il donnait sur la Copacabana, je lui ai dit waw…», en poursuivant : «On ne demande pas d’être sur la Copacabana mais juste qu’on puisse respirer de temps en temps.»

Les joueurs de l’équipe nationale ont donc demandé un peu plus de flexibilité de la part de leur coach, reste à savoir à présent si Vahid Halilhodzic donnera, oui ou non, suite à leur requête.

A. H. A.