Ammour : «Je veux devenir entraîneur»

- «Il faut de grands joueurs et un grand entraîneur au CRB» - «MCA-JSK en finale, un grand Clasico qui promet» - «Dziri, Zeghdoud et Benmellat, avec Velud, sont la réussite de l’USMA»

Le CRB lutte cette saison pour éviter la relégation, comment en est-il arrivé là, selon vous ?

La situation que vit le Chabab actuellement est le résultat des problèmes qui minent le club depuis deux saisons. Les soucis sont multiples, ils sont d’ordre administratif et financier, ils touchent les joueurs, les supporters. Les tracas se sont accumulés, cette saison ils sont révélés au grand jour. Au début de l’exercice, l’équipe parvenait à se débrouiller, elle jouait bien mais, peu à peu, elle a dégringolé et, à présent, elle lutte pour assurer son maintien en Ligue A. Incha Allah, on parviendra à garder le club en première division.

Pouvez-vous être plus précis s’agissant des problèmes que vous énumérez ?

Comme tout le monde le sait, il y a eu tellement de soucis qu’on a été amenés à faire des grèves, l’année passée et celle d’avant. Bien sûr, c’était en raison des salaires non versés.

Donc, le problème était d’ordre financier, surtout ?

Pas seulement, parce qu’il y avait un problème de communication. Il nous est arrivé la saison passée de prendre le bus accompagné uniquement par le secrétaire général du club. Ce n’était pas encourageant, cela n’incitait peut-être pas les joueurs à donner tout ce qu’ils avaient. Quand on voulait parler des manques au niveau de l’outil de travail, l’interlocuteur n’était pas là pour nous écouter. A mon sens, on a essentiellement souffert du problème de communication. Après, évidemment, l’argent compte, son manque a contribué à l’enlisement de l’équipe. Rester huit ou neuf mois sans salaire, cela affecte le mental du joueur.

La trêve actuelle tombe à pic pour régler quelques soucis, non ?

La trêve est peut-être mal venue pour d’autres équipes, elle survient cependant au bon moment pour le CRB. C’est une bonne occasion de se retaper le moral, de faire ses calculs et voir combien de points devons-nous engranger pour assurer le maintien. On espère réussir cela avant la fin du championnat.

D’après vos calculs, que doit faire le CRB pour ne pas tomber ?

Tout simplement gagner tous nos matches à domicile et ramener au moins trois points de nos deux déplacements. De cette manière, on pourra assurer définitivement notre maintien.

Ne craignez-vous pas que l’équipe soit encore inhibée à la maison par la pression de ses supporters ?

Il est vrai que nos fans font trop pression sur nos joueurs, notamment les jeunes. Cela a été manifeste surtout lors du match contre le MC El- Eulma. La saison écoulée, l’effectif du Chabab comptait plus de joueurs expérimentés, l’équipe pouvait tenir face à la pression du public. Cette saison, la tendance s’est inversée, les jeunes tiennent moins le coup. Au 20-Août-1955, nous ne jouons pas notre jeu habituel, nous évoluons avec la peur au ventre.

N’est-ce pas la défaite au 20-Août-1955 face au MCA qui a le plus fait mal aux supporters au point de les voir réagir comme ils le font désormais ?

Je ne pense pas que tout soit lié à cette défaite, les mauvais résultats avaient précédé cette déconvenue. On a aligné une mauvaise série durant laquelle on n’a gagné qu’une seule fois en huit matches, c’est de là qu’est né le mécontentement de nos fans. 5 points sur 24 possibles, cela est frustrant et les supporters ont naturellement manifesté leur mécontentement. Perdre à la maison contre le Mouloudia est dur, je ne le nie pas, mais c’est la mauvaise série qui a le plus affecté notre public.

Que faudrait-il faire la saison prochaine pour que le CRB ne revive plus cette situation ?

Je ne veux pas accuser l’administration actuelle du CRB et l’affubler de tous les mots. Après tout, le président a pris le club cet été quand personne n’en voulait, il a fait de son mieux en payant de sa poche, il s’est montré proche des joueurs et cela compte énormément. Toutefois, il faudrait changer des choses, à commencer par le recrutement. La place du CRB est sur le podium, à tout casser, il s’agira d’enrichir l’effectif en conséquence et ramener un grand entraîneur. Il faut des moyens plus importants pour que le Chabab rejoue dans la cour des grands.

Cela se fera avec ou sans vous…

Je suis au stade de la réflexion. Il est vrai que j’ai annoncé ma retraite pour la fin de cette saison, mais je reconnais que je subis des pressions de partout pour rempiler encore. Ma famille, mes amis, les supporters, le club, tous me disent que je devrai prolonger d’une ou deux saisons, au jour d’aujourd’hui je n’ai pas encore tranché. J’espère faire le bon choix, mais d’abord il s’agit de sauver le CRB.

Donc, vous n’excluez pas finalement de poursuivre votre carrière de footballeur…

Je ne peux dire ni oui ni non. La décision finale, je la prendrai à la fin du championnat.

Que ferez-vous si vous décidez effectivement de raccrocher ?

Evidemment, je resterai dans le milieu du football. D’abord, il est sûr que je prendrai un recul de deux ou trois mois, histoire de voir ce que j’ai pu réaliser en vingt ans de carrière. Après, j’ambitionne de transmettre ce qu’on m’a appris en embrassant une carrière d’entraîneur. Je ne me vois pas en tout cas travailler ailleurs que dans le foot.

Dans quel club aimerez-vous débuter votre nouvelle aventure ?

Honnêtement, je l’ignore. Dans mon esprit, l’histoire devrait commencer avec les jeunes catégories. En tout cas, je resterai à Alger, je commencerai dans une équipe de la capitale. Peut-être au CRB ? L’avenir le déterminera, tout dépendra des contacts et des propositions qui me seront faites.

Peut-on déjà envisager un nouveau Ammour formé par vos soins ?

Peut-être ! Mon souhait en tout cas est de contribuer à l’essor du football de mon pays, en formant des joueurs qui seraient peut-être meilleurs qu’Ammmou et qui seraient les nouveaux Dziri, Achiou, Benali et tant d’autres grands joueurs qui ont tant apporté au football algérien.

Vos anciennes équipes marchent bien, l’USMA est sur le point de gagner le championnat, le MCA est en finale de la coupe d’Algérie…

C’est le fruit d’un travail entamé depuis plusieurs saisons. Le MCA a les meilleurs joueurs d’Algérie, avec un banc de touche étoffé. L’administration du club a enlevé tous les soucis financiers. Le MCA est en finale de la coupe et il peut finir su le podium. L’USMA, de son côté, a su patienter deux ou trois saisons pour construire une équipe qui sera sans nul doute championne cette saison. La réussite de l’USMA, c’est aussi la confiance en les anciens du club, à l’image de Dziri, Zeghdoud et Benmellat qui font partie du staff technique. Ils connaissent bien le club, leur expérience a été très bénéfique. De plus, on a  fait appel à un technicien de valeur, à savoir Velud, qui connaît bien les équipes algériennes et qui a ramené son savoi-faire de l’étranger.

Comment voyez-vous la finale de la coupe d’Algérie qui opposera le MCA et la JSK ?

Ce sera un Clasico, comme on dit. J’espère qu’on assistera à un beau match, à hauteur de l’aura et du standing des deux formations.  La JSK et le MCA ont accompli de bons parcours cette saison. Je pense que la JSK a fait encore un peu mieux que le Mouloudia. Cela fait sept ou huit ans qu’on n’a pas vu les Canaris avec un tel niveau. Le Doyen n’a pas été en reste, il a réussi un beau parcours avec l’entraîneur Bouali. En définitive, je pense que la rencontre sera très serrée. J’espère vraiment qu’on verra une grande finale parce que les meilleurs joueurs du pays jouent au MCA et à la JSK.

Vous serez pour le Mouloudia en finale, on présume…

- Evidemment, j’ai porté le maillot vert et rouge et je serai donc un peu avec mon ancienne équipe. Cela étant, les deux équipes partent à chances égales, celle qui sera la plus concentrée sur son sujet devrait avoir le dernier mot.

H. D.

 

 

 

 

 

 

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