La dernière place colle à la peau de la JSMB. Un signe révélateur de l’échec de la politique de rajeunissement tous azimuts prônée par la direction béjaouie, cette année, avec le départ des cadres de l’équipe et leur remplacement par des éléments inexpérimentés, dont la majorité découvrent la L1. Une défaite nette et sans bavure concédée par les capés de Hamouche face à une équipe de Béchar mieux organisée et plus volontaire qui n’a pas fait le voyage à Béjaïa pour rien. La JS Saoura a bénéficié de l’expérience et du métier de l’ex-coach de la JSMB, Alain Michel, qui a pris sa revanche sur le terrain, après que la direction que préside B. Tiab lui eut signifié la porte de sortie alors que le club avait terminé vice-champion d’Algérie une année auparavant, avec 25 unités et une quatrième place lors de la phase aller. Un échec consommé de la politique de Tiab, qui aura ainsi le temps de préparer dès maintenant la nouvelle saison avec l’incontournable objectif de jouer le retour express en L1.
Lourde défaite à domicile
Après le cuisant (5-0) concédée lors de la quatrième journée au stade du 8-Mai-1945 à Sétif contre l’ESS sous la coupe de l’ex-entraîneur, Noureddine Saâdi, la JSMB a enregistré avant-hier la plus lourde défaite à domicile, en perdant sur un score lourd de 1-4 face à la JS Soura.
Limiter les dégâts
Avec une défense aussi prenable et faible à souhait, le portier de la JSMB, Sofiane Kacem, qui a retrouvé sa place dans les bois avant-hier contre la Saoura, ne pouvait éviter les quatre buts qu’il a encaissés. Il avait pratiquement un attaquant de l’équipe adverse en face lors des quatre actions conclues par l’attaque de Béchar : Belkheir par deux fois et Aoudou et Amri, une fois chacun. Le jeune gardien béjaoui a, en revanche, réussi à limiter les dégâts en sauvant son équipe de trois buts valables au minimum lors du dernier quart d’heure de la partie par le bourreau Belkheir, l’auteur du dernier but, Amri, et le remplaçant Berbari.
L. C.
Bensaha s’illustre
Même s’il n’a pas marqué avant-hier pour son baptême du feu avec l’équipe fanion, le jeune Billel Bensaha s’est illustré contre la Saoura. Le jeune espoir de la JSMB, titularisé par Hamouche, a rempli sa mission, en se montrant très dangereux dès l’entame de la partie avec la première occasion franche pour son équipe. Malheureusement pour lui, il avait en face un Sefioune des grands jours. Ainsi, le coach Hamouche semblait très satisfait de la prestation de son jeune poulain malgré la grande déception après le revers concédé au bout.
Hamouche : «Surprenante défaite»
Le coach Hamouche a accepté en professionnel de revenir sur l’amère défaite concédée face à la Saoura qu’il a qualifiée de surprenante et surtout de sévère.
«On a beaucoup misé sur une victoire pour renouer avec le succès et relancer la machine, c’est dommage. Je suis déçu et abattu comme toute la famille de la JSMB», regrette Hamouche.
L’effectif réduit
«Je ne vous apprends rien en vous disant que j’ai préparé la joute avec un effectif réduit et déséquilibré, puisque la défection à la dernière minute de Chalali et celle de Niati, suspendu, m’a privé des solutions de rechange sur le banc des remplaçants composé exclusivement de défenseurs et de joueurs de milieu de terrain en l’absence d’attaquants de métier.»
Niati
Le coach Hamouche semble regretter particulièrement son attaquant Belkacem Niati dont l’absence s’est fait lourdement ressentir contre la Saoura : «Je regrette beaucoup l’absence de Niati contre la Saoura. C’est un joueur qui nous aurait réglé le problème en attaque, il s’est bien préparé pour jouer le match, sa suspension est mal tombée. On a joué sans notre carte maîtresse en attaque.»
Bon début
Hamouche estime cependant que son équipe a bien débuté la partie avec quelques attaques placées et deux occasions ratées à la clé : «L’entame était encourageante avec quelques phases de jeu intéressantes et deux occasions ratées, malheureusement. On a encaissé deux buts après, ce qui ne nous a pas découragés pour autant puisqu’on a réduit la marque avant la pause citron. Ce qui prouve que nous étions dans le match.»
But assassin
Hamouche estime que le coup de grâce reçu par son équipe n’est autre que le troisième but de la Saoura, juste après le coup d’envoi de la seconde période. «Je pense que c’est le troisième but inscrit par la Saoura qui nous a fait sortir du match, un but assassin qui nous a scié les jambes et a permis au doute de s’installer jusqu’au coup de sifflet final. On a été cueillis à froid, une preuve de l’inexpérience de mon groupe, spectateur dans l’action. À partir de là, on a joué le reste du match sans conviction aucune, libérant au passage beaucoup d’espaces, ce dont a profité l’adversaire pour corser l’addition. La Saoura est une équipe qui a de la qualité technique avec une bonne organisation tactique, et de l’expérience en plus. C’est ce qui a fait la différence.»
Défense lente
Le coach Hamouche estime avoir averti ses défenseurs, pourtant d’expérience, avec Zafour, Mebarakou et Coulibaly, d’être vigilants derrière et de ne pas laisser les espaces à l’adversaire. Mais c’est le scénario catastrophe qui s’est produit puisque les quatre buts ont été encaissés sur des contre-attaques. «J’ai longuement insisté auprès des défenseurs de ne pas laisser les espaces à l’adversaire qui possède des attaquants vifs et très percutants, contrairement à notre défense qui est lourde. On a perdu pratiquement tous nos matchs à cause des buts encaissés sur des contre-attaques. Nos défenseurs se font prendre de vitesse à chaque fois.»
6 espoirs
Face à des joueurs d’expérience de la Saoura, le coach Hamouche nous a fait savoir que sa jeune équipe a développé du jeu par moment avec des occasions de buts non concrétisées faute de réalisme et de joueurs de métier. «Je pense que le fait d’avoir lancé 6 joueurs de l’équipe espoir, dont quelques-uns ont donné satisfaction malgré le manque d’expérience, est une satisfaction au-delà de la défaite et du rendement décevant de l’équipe dans l’ensemble.»
A côté
Assumant pleinement la cinglante défaite, Hamouche reconnaît que son équipe est passée à côté de la plaque. «C’est clair, nous devions gagner le match contre la Saoura, on ne l’a pas fait, on est passés à côté de la plaque, d’autant plus que les équipes menacées comme nous par le purgatoire ont toutes perdues (le CRBAF et le CABBA), ce qui nous aurait permis de quitter la dernière place.»
Tout revoir
La défaite de trop concédée avant-hier contre la Saoura a, semble-t-il, découragé les rares optimistes de la famille de la JSMB, qui ont cru au miracle qui n’aura pas lieu, même si, mathématiquement parlant, le club n’est pas encore relégué. Hamouche le dit clairement : «Je pense qu’il est temps de tourner définitivement la page en passant à autre chose. Il faut tout revoir, tout en continuant à travailler pour aborder avec sérieux et volonté le reste des matchs à jouer, et ce, en prévision de l’année prochaine qu’il faut commencer à préparer dès maintenant.»
L. C.