Avec la revendication identitaire en commun, la JS Kabylie aura forcément le rôle du Barça. Le MC Alger, club de la capitale, réputé proche du pouvoir, sera dans la peau des Merengue. Les deux ont rendez-vous à Blida, à Tchaker, qui fera office malgré lui de Mestalla, le stade du FC Valence, théâtre du dernier clasico. Là devrait s’arrêter la comparaison pour mentionner comme dans les films : bien qu'inspirés en partie de faits réels, les personnages et situations décrits ici sont purement imaginaires. Difficile cependant de s’arrêter une fois lancés. Entre le Mouloudia et la JSK, trop de choses renvoient au clasico. Et la rivalité sportive entre les deux clubs n’y est pas des moindres. Les légendaires parties qui ont fait la réputation de Bencheikh, les mémorables corrections des Kabyles aux Mouloudéens sont encore vivaces dans les esprits pour rappeler la passion qui a de tout temps animé les matches entre le MCA et la JSK. Celui d’aujourd’hui, se tenant un 1er mai, les deux protagonistes savent que la partie sera loin de tout repos. La journée a beau être chômer, si on ne met pas du cœur à l’ouvrage, elle ne risque pas d’être payante.
Aït Djoudi ou Bouali, ce sera un entraîneur algérien
Ce soir, il y aura forcément un vainqueur et un vaincu, Dame coupe le veut ainsi, mais sur le banc, ce sera un technicien algérien qui triomphera. En effet, si les deux dernières éditions ont profité à des coaches étrangers, ce ne sera pas le cas cette fois. La saison passée, le Français Rolland Courbis a privé le MCA de la médaille d’or, alors qu’une année avant, le Suisse Alain Geiger avait brandi le trophée avec l’ESS. Aujourd’hui, l’honneur reviendra à Azzedine Aït Djoudi, l’entraîneur de la JSK, ou à Fouad Bouali, celui du MCA. L’un d’eux succèdera à Rachid Belhout, le dernier coach algérien à soulever la coupe d’Algérie. Il l’avait fait avec les Canaris… Un signe ? L’épreuve populaire n’a pas pour tradition de livrer ses secrets. Elle garde tout pour le terrain et ce n’est qu’au bout de cet après-midi, au stade Tchaker alias Mestalla, que se décidera le sort de la somptueuse finale qui réunira les deux géants du football national. Et c’est connu, Dame coupe a ses caprices, elle ne succombe pas forcément pour le plus beau ou le plus fort, il ne faut pas le perdre de l’esprit à l’entame du match, mais également à son terme, afin de ne plus reproduire l’épisode malheureux de l’an dernier et bannir les crimes de lèse-majesté. C’est une exigence, si on veut jouer à la Copa del Rey. La coupe d’Algérie a son charme aussi, elle aime les gentlemen et exige de ses courtisans qu’ils se comportent en tant que tels. Ça tombe bien, la finale se joue à Blida, il faudra le faire avec des roses. Après, balle au centre et que le meilleur gagne ! Mais gare à celui qui laissera filer Bale…
H. D.