Ebossé : «Aksas n’est pas un joueur, on le verra bien en coupe de la CAF»

La venue d’Albert Ebossé au mois de juillet dernier a été différemment interprétée au mois de juillet dernier. Certains ont douté de lui avant même de le voir à l’œuvre, en arguant qu’un attaquant racé n’opte pas pour le championnat malaisien. Doté d’un bon gabarit et d’une force mentale extraordinaire, Ebossé n’a pas tardé à se mettre en valeur. Marquant but sur but, il est devenu le chouchou des supporters kabyles. Il a inscrit 13 buts en 25 matches et il est bien parti pour finir meilleur buteur du championnat. Faisant l’objet de plusieurs convoitises, le Camerounais préfère se concentrer sur les matches de son équipe que de penser à son éventuel transfert en Europe.

Vous avez perdu la finale de la coupe d’Algérie devant le Mouloudia d’Alger, comment avez-vous vécu cet échec ?

J’avoue que la défaite a été difficile à digérer. On a joué mieux que le MCA, malheureusement la chance nous a tournés le dos. Ce n’est pas toujours le meilleur qui gagne, mais une finale se gagne. Je dirai que malgré cette défaite, on a gagné en expérience. Je tiens aussi à rendre hommage à nos nombreux supporters qui nous ont soutenus avant et après le match.

D’aucuns s’accordent à dire que le MCA a eu de la chance…

Effectivement, la chance a été avec les Mouloudéens. Mais comme je vous l’ai déjà dit, la finale se gagne. Notre déception est immense, mais on ne doit pas céder au fatalisme, surtout qu’on a un deuxième objectif à atteindre, celui d’assurer la deuxième place qualificative pour la Champions League africaine.

Vous avez étouffé le Mouloudia d’Alger en deuxième mi-temps et dans les prolongations, mais la chance n’a pas été de votre côté…

On a mal commencé la rencontre, mais je crois qu’en deuxième mi-temps, on est revenus en force. On a étouffé l’adversaire, mais la chance a souri aux Mouloudéens.

Tout le monde pense que l’arbitre vous a privé de deux penalties…

Vous savez, je suis un joueur qui respecte toujours les décisions de l’arbitre. Toutefois, je crois que lors de la finale face au MCA, l’arbitre n’a pas sifflé deux penalties en ma faveur. C’est tout le monde qui estime que le referee nous a privés de deux penalties. Il a aussi sifflé un hors-jeu sur l’action de Mekkaoui. Je l’ai bien vu, mais l’arbitre avait sifflé un hors jeu inexistant et les images de la télévision le prouvent. Je n’aime pas critiquer les arbitres, mais celui qui a arbitré la finale doit se remettre en cause. 

Contrairement à la plupart des joueurs algériens, au lieu de protester contre les décisions de l’arbitre, vous étiez allé vers lui pour lui serrer la main, alors qu’il vous a accordé un carton jaune très sévère…

Je respecte toujours les décisions des arbitres, même lorsqu’ils se trompent. Pour le carton, je l’ai pris du bon côté, même si tout le monde a vu que le défenseur du MCA m’a ceinturé. S’agissant de la main que j’ai serrée à l’arbitre, ça fait partie de moi. C’est ça le professionnalisme. Je crois que l’arbitre va revoir le match et il se rendra compte qu’il a omis de siffler deux penalties en ma faveur.

 Il y a eu des interventions musclées de la part d’Aksas…

Aksas n’est pas un joueur. Ce n’est pas lui qui fait la force du Mouloudia d’Alger. On verra bien l’année prochaine en coupe de la CAF, s’il va tenir son rôle en défense.

Aksas a trop usé de l’antijeu, n’est-ce pas ?

En football, il y a des règles à respecter et ça n’a pas été le cas pour Aksas. Je sais bien que si j’étais mis en évidence, ce n’est pas cette défense du Mouloudia d’Alger qui va me saisir.

Ne pensez-vous pas qu’Aksas méritait l’expulsion ? 

Je partage l’avis de ceux qui disent qu’Aksas devait être expulsé. Il a commis une faute dangereuse sur Yesli, mais il n’a pas été sanctionné par l’arbitre de la rencontre. Mais au risque de me répéter, la décision revenait à l’arbitre et on devait la respectait. 

Même votre président a déclaré sur la radio nationale que l’arbitre a non seulement privé la JSK de deux penalties valables, mais il a omis d’expulser deux joueurs du Mouloudia d’Alger…

Le président Hannachi a entièrement raison. Il n’est pas le seul à dire une chose pareille, puisque tous ceux qui ont vu ou suivi le match sur le petit écran s’accordent à dire que la JSK a été privée de deux penalties et qu’un joueur comme Aksas devait écoper d’un carton rouge.

Attendiez-vous à ce que l’arbitre siffle un penalty en faveur de votre équipe à une minute de la fin du temps réglementaire, alors qu’il avait fermé les yeux sur deux penalties auparavant ?

C’était un penalty valable et pourquoi il ne devait pas le siffler ? Même si une équipe mène 100 à 0 et qu’elle mérite un penalty, l’arbitre doit le siffler.

Vous étiez esseulé au point où vous étiez obligé à chaque fois de revenir derrière pour chercher le ballon…

Ça fait partie du jeu. Je ne devais pas attendre que je reçoive le ballon, c’est pour cela que je revenais derrière pour le chercher. Il fallait que j’apporte un plus à mon équipe.

L’attaquant Mohamed Zaâbiya a réussi à donner du punch au compartiment offensif…

Je sais que Zaâbiya a apporté un plus à l’équipe. Par son intelligence et sa touche de balle, il a donné du jus à l’attaquant. C’est un joueur percutant et sa rentrée a été bénéfique.

Vous avez tenu à réconforter le capitaine Ali Rial à la fin de la séance des tirs au but, cela prouve qu’il y a une solidarité dans le groupe…

Rial est un capitaine vaillant et il n’est pas le premier à avoir raté un penalty. C’est quelqu’un que je respecte beaucoup. Il ne faut pas le condamner pour avoir raté un penalty. Même Badjio, lorsqu’il était au summum de sa forme, avait raté un penalty lors de la finale de la Coupe du monde face au Brésil.

Vous avez déclaré, il y a quelques jours de cela, que vous n’allez parler de vos contacts à l’étranger qu’après la finale de la coupe d’Algérie, qu’avez-vous à nous dire sur ce sujet maintenant ?

Tout ce que je peux dire est que je suis un joueur de la JSK et qu’on a encore un objectif à atteindre, celui de finir la saison à la deuxième place. Même si certains clubs s’intéressent à moi, je reste concentré sur les matches de mon équipe.

Votre message pour le public kabyle…

Je remercie tous les supporters pour leur soutien indéfectible. On aurait aimé leur offrir la coupe d’Algérie, malheureusement, la chance nous a tournés le dos. Je leur dirai de croire encore en nous et qu’on fera tout pour assurer la deuxième place.

N. B.

 

 «Il méritait d’être expulsé»

«La défense du MCA ne pouvait pas me saisir»

«L’arbitre m’a privé de 2 penalties et Mekkaoui n’était pas en position d’hors jeu» 

«Par son intelligence, Zaâbiya a apporté un plus»

«Il ne faut pas condamner Rial, car même Badjio avait raté un penalty en finale»

«On a étouffé le MCA, mais la chance n’a pas été de notre côté»

Bio Express

Albert Dominique Ebossé Bodjongo Dika est né le 6 octobre 1989 à Douala (Cameroun). Il a joué pour plusieurs clubs au Cameroun, entre autres Douala Athletic Douala, Coton Sport FA et Unisport Bafang, avant de rejoindre le championnat malaisien en avril 2012 où il a opéré avec Perak FA et avant à Perak FA. Il a ensuite atterri à la JSK en juillet 2013 avec laquelle il brille de mille feux. International avec l’équipe du Cameroun des moins de 20 ans, Ebossé a aussi à son actif 6 sélections avec l’équipe B du Cameroun. Son ambition est d’être convoqué en équipe nationale du Cameroun. Il aurait souhaité remporter le trophée de la coupe d’Algérie pour sa première saison avec les Canaris, mais la chance lui a tourné le dos en finale face au Mouloudia d’Alger. Meilleur buteur du championnat avec 13 réalisations, le Camerounais espère améliorer son compteur buts lors des matches restants.  

 

Le B9 

Dès son arrivée à la JSK, Albert Ebossé a porté son choix sur le numéro 9. Il n’a pas tardé à faire parler de lui, puisqu’il a commencé à collectionner but sur but dès les premières journées du championnat. Et comme son nom est composé de plusieurs noms (Albert Dominique Ebossé Bodjongo Dika), il s’est fait appelé B9. Le public kabyle a vite adopté ce surnom qui lui convient à merveille. Sa popularité auprès du public kabyle est due non seulement à sa réussite, mais aussi à son exemplarité sur et en dehors du terrain. 

 

Classement