On peut dire maintenant que l’USMA est à deux doigts de remporter le championnat…
Effectivement, le titre est dans la poche à 90%, voire à 95%, mais on doit donner un dernier coup de rein pour prendre les points qui nous permettront d’être sacrés à 100%.
Il faudra le faire au 20-Août face au CRB qui a besoin de points…
Nous avons l’habitude de préparer nos matches de la même manière, qu’il s’agisse du CRB, du MCA, de la JSK, de l’ESS ou autre. On a des joueurs expérimentés qui livrent match par match, alors peu importe l’adversaire. Le dernier succès 5 à 2 contre le MCO nous a confortés. CRB-USMA sera un derby et nous aurons besoin, autant que le Chabab, de prendre trois points.
Le MCA n’attend pas votre sacre officiel, depuis sa victoire en coupe d’Algérie, il appelle déjà à une revanche en Supercoupe d’Algérie…
Honnêtement, on se soucie peu du Mouloudia, on n’en parle pas du tout. Ce qui compte à nos yeux, ce sont les points à assurer pour gagner le titre. Après, on aura toute la latitude de songer à la Supercoupe. Bon, les Mouloudéens viennent de gagner l’épreuve populaire, il est de leur droit de parler d’ores et déjà de la Supercoupe. Nous, nous avons encore l’esprit au championnat et au record d’invincibilité qu’on veut battre. Je crois que la meilleure équipe a aligné 17 ou 18 matches sans défaites, nous voulons dépasser ce score en terminant la saison sans perdre. Mais le moment venu, on reparlera de la Supercoupe, ce sera une autre paire de manches.
Comment avez-vous réussi à battre 3 à 0 le Mouloudia ?
Les joueurs de l’USMA sont nombreux à ne pas se sentir à l’aise à Bologhine et son petit terrain. Alors, le fait de jouer le MCA à Tchaker, avec son excellente pelouse et les espaces qu’il offre, a été une opportunité de bien nous exprimer ce jour-là. On était aussi bien concentrés, cela nous a permis de prendre la mesure du Mouloudia qu’on aurait pu battre 4 à 0 ou même 5 à 0.
Le titre acquis, vous diriez que c’est la touche de Courbis et Velud ?
Bien sûr. Courbis est un grand entraîneur avec qui on a gagné deux titres, la coupe d’Algérie et la coupe arabe. Il nous a fait beaucoup de bien en maintenant l’effectif deux saisons de suite et en injectant des jeunes qui ont énormément apporté à l’équipe. Il a rompu avec la politique des stars. Velud a trouvé une équipe prête, il a ajouté sa touche personnelle. Il avait gagné deux fois le titre avec l’ESS, donc fort de cette expérience, il a su nous conduire vers cette consécration qui nous tend les bras.
L’USMA sera appelée à jouer la Champions League. Que lui faudra-t-il pour intégrer la cour des grands ?
La saison passée, on a gagné la coupe d’Algérie, mais le président nous avait bien fait comprendre qu’il préférerait le championnat parce qu’il veut jouer la Ligue des champions. On est sur le point de réaliser son vœu, il s’agira ensuite de se renforcer qualitativement pour bien négocier notre parcours africain. On aura besoin de trois ou quatre joueurs pour pouvoir livrer bataille sur tous les fronts.
A quels postes…
Je ne peux pas le dire, c’est au coach de le faire. C’est lui qui connaît le mieux les besoins du groupe. Moi, je peux juste dire qu’on aimerait avoir quelques joueurs d’expérience qui nous permettraient de gérer convenablement toutes les compétitions. On a vu cette saison que l’ESS et le CSC on souffert à ce sujet. Sinon, je suis d’avis à dire qu’avec son effectif actuel, l’USMA peut passer le premier tour à l’aise. Seulement, arrivés en phase des poules, ce ne sera pas facile.
Ce serait peut-être sans Ferhat et Zemmamouche ?
Ces deux joueurs ont tout pour jouer en France, par exemple, je le leur souhaite d’ailleurs. Mais s’ils partent, il faudra les remplacer, surtout s’agissant de Zemmamouche. Il est vrai que Mazouzi et Mansouri sont bons, mais ils n’ont pas l’expérience de Zemmamouche.
Le président Haddad vous a-t-il parlé du montant de la prime du championnat ?
Non, on n’en a pas parlé, on sait juste que c’est une surprise.
Et que dites-vous du plafonnement des salaires à 120 millions de centimes par mois ?
La chose n’est pas encore officielle, mais je crois qu’aucun joueur algérien ne l’acceptera. Il y a déjà une parade pour contrer cette idée. Les capitaines d’équipes se sont réunis, ils envisagent de réunir un collectif d’avocats pour défendre nos droits. Nous passerons à l’action, au besoin.
Pouvez-vous nous relater comment vous êtes venus à l’USMA ?
J’étais à l’US Biskra, c’est Mustapha Aksouh qui m’a repéré alors que j’étais avec la sélection nationale des moins de 20 ans. J’avais pour équipiers Metref et Zemmamouche, on les a sondés à mon sujet, ils ont dit du bien de moi. On m’a contacté ensuite. De toutes les propositions que j’avais, j’ai choisi l’USMA, un grand club qui joue pour gagner des titres.
Et, depuis, l’USMA a pleinement profité de votre polyvalence…
Dans les jeunes catégories, j’évoluais au milieu de terrain ou dans l’axe de la défense, c’est Benchikha qui m’a initié au poste d’arrière droit quand il était mon entraîneur en sélection espoir. C’est ainsi que je suis devenu polyvalent.
Puis vous avez fini par intégrer la sélection de Vahid Halilhodzic qui vous a titularisé contre le Burkina…
Le sélectionneur m’avait supervisé plusieurs fois à Bologhine, mais c’est lors d’un match amical avec la sélection espoir, à Blida, que j’ai dû le convaincre pour de bon. C’est ce jour-là que des responsables de la FAF sont venus m’apprendre la bonne nouvelle en m’informant que j’allais rejoindre le groupe de Vahid à Sidi Moussa.
Sincèrement, pensez-vous que vous ferez partie des 23 d’Halilhodzic ?
Bien sûr, j’ai ma place dans les 23. Je joue régulièrement en championnat, depuis la première journée, je pense répondre aux critères exigés par Vahid. De plus, je crois que chaque fois qu’on a fait appel à moi, j’ai toujours tout donné sur le terrain.
C’est d’ailleurs votre marque de fabrique !
Merci de le relever, je me suis toujours donné à fond, que ce soit à l’USMA ou en sélection. Vous savez, il n’est pas aisé de jouer un match aussi important que celui contre le Burkina Faso. Halilhodzic m’a fait confiance et je ne crois pas l’avoir déçu. Maintenant, le dernier mot lui reviendra. Mais j’estime que j’ai les capacités pour figurer dans les 23 qui iront au Brésil.
Et si cela se concrétise, vous irez au Mondial, ce que ne fera pas un Zlatan Ibrahimovic…
(Rires) Oui, et les supporters de l’USMA reprendront de plus belle le refrain qu’ils m’ont dédié : «Zlatan à la maison, Khoualed au Mondial !» Bon, il n’y a pas de comparaison entre Zlatan et moi, mais cela fait toujours plaisir de voir que moi j’ai qualifié mon pays pour aller au Mondial, mais pas lui…
Allez-vous toujours voir les matches de l’US Biskra ?
Quand le club jouait en 2e division, je pouvais le faire, maintenant qu’il a rétrogradé, cela ne m’est plus possible. C’est parce que l’USB joue le vendredi et mon équipe le samedi, je dois me concentrer avec l’USMA. Cela fait deux ans que je n’ai pas vu un match de Biskra. Mais je suis au courant de tous ses résultats.
H. D.
«L’USMA peut passer le 1er tour de la Ligue des champions à l’aise»
«Si Zemma nous quitte, il faudra le remplacer»
«Courbis nous a fait du bien, il a mis fin à la politique des stars»
Bio express
Nacereddine Khoualed est un défenseur international né 16 avril 1986 à Biskra. C’est dans le club phare de sa ville natale, l’US Biskra, qu’il a fourbi ses armes. Il a commencé en tant que milieu de terrain récupérateur. Il a reculé ensuite d’un cran pour occuper le poste de défenseur central, c’était pour mieux sauter. C’est ainsi qu’il intégra l’effectif de l’USM Alger dont il est devenu une pièce maîtresse. Khoualed joue également en latéral droit. C’est à ce poste que Vahid Halilhodzic l’a titularisé lors du match décisif contre le Burkina Faso. Avec les Rouge et Noir, il a déjà remporté la coupe d’Algérie et la coupe arabe, il est maintenant sur le point d’être sacré champion d’Algérie. Avec l’US Biskra, il a connu la joie de l’accession en Ligue 2, lors de la saison 2004-2005.
La fierté de Biskra
Ils ne sont pas nombreux les joueurs originaires de Biskra à avoir gagné des titres nationaux. Nacereddine Khoualed fait partie des heureux élus qui font honneur à la ville des Zibans. «Benchaïra est de Biskra, je sais qu’il a gagné la coupe d’Algérie et la coupe arabe avec l’ESS, mais j’ignore s’il a remporté le championnat. Lakhdari est aussi originaire de Biskra et, lui, il a remporté ce titre avec l’Entente, donc je ne serai pas le premier Biskri à devenir champion d’Algérie», dit fièrement le défenseur de l’USMA qui ajoute encore plus fièrement : «Si je pars au Brésil, je serai le premier Biskri à participer au Mondial, ce serait assurément un grand honneur !»