Kourichi : «Le staff n’a pas droit à l’erreur»

A quelques semaines du Mondial brésilien, Noureddine Kourichi, l’entraîneur adjoint de l’équipe nationale d’Algérie, s’est confié aux Esthètes du Foot dans un entretien exclusif. L’ancien défenseur central de la grande équipe de 1982 et 1986 est revenu sur sa propre carrière mais surtout sur les préparatifs du Mondial. «Ne pas avoir de regrets»

Evoquant les objectifs de la sélection au Brésil, l’adjoint de Vahid ne veut pas condamner son équipe, certes il reste prudent notamment pour le premier match contre les Belges, o ù il a même évoqué un miracle qui rendra possible la victoire de l’EN, mais il est clair qu’avec son supérieur à un niveau du staff ils préparent un plan qui se basera sur deux bons résultats contre les Russes et les Coréens. « Tout faire pour ne pas avoir de regrets et penser que tout est possible en football. Vous voyez, le Bayern de Munich a pris quatre buts chez lui. Par rapport à notre groupe, tout est possible. La Belgique, ça peut me faire penser à Algérie-Allemagne en 1982. Je ne dis pas que l’on va battre la Belgique, mais tout est possible. L’objectif est donc d’abord de bien travailler dans la préparation pour être forts techniquement et tactiquement pour ensuite être efficace, chose que fait l’Algérie depuis 3 ans.»

«Passer le premier tour ? On y croit»

Il n’y a pas de pression, le plus important est de ne pas avoir de regrets. Tout va se jouer sur le dernier match, ça sera à nous de faire le travail. Les joueurs savent qu’ils vont participer à une compétition exceptionnelle. Préparation, concentration, lucidité, état d’esprit, on doit jouer comme on sait le faire et pas pour se prendre la tête. On doit se dire que dans ce groupe, il y a peut-être la Belgique avec les noms qu’elle a, mais passer ce tour, oui, tout le monde y pense, on y croit. C’est à nous aussi de faire passer un message positif et les joueurs en sont conscients.

On y va avec de l’espoir, mais on reste humbles. J’espère que les équipes ne vont pas nous respecter, comme l’Allemagne ne nous avait pas respectés en 1982, car si on nous sous-estime…

«Pas de stars»

Pour l’adjoint du Bosniaque, l’une des forces de l’EN c’est l’absence de stars, une caractéristique qui a aidé le coach à mettre en place sa stratégie de jeu. «C’est une génération de joueurs talentueux. La grande force de l’équipe réside dans son collectif, il n’y a pas de stars. La star, c’est l’équipe. Depuis qu’on a pris la sélection en 2011, le nombre de passes par match est passé de 200 à 450/500. Avant, on avait une moyenne de buts par match de 0,5 et on est maintenant à 2. On a un système de jeu qui est très offensif et qui fait qu’on se projette vers l’avant. Notre jeu est fait pour attaquer et c’est ce qui plaît aux supporters algériens. Si on a eu des résultats, c’est qu’on a mis en place une équipe qui sait jouer ensemble.»

«Défensivement, on a la capacité de se regrouper très vite»

Kourichi loue le mérite des joueurs ayant contribué à l’application du projet tactique mis en place par Vahid, et n’oublie pas d’évoquer les défenseurs, qui ont eu leur rôle dans ce remaniement. «Cette équipe me fait un peu penser à ça, oui. Nous sommes très attirés par l’attaque et défensivement on a la capacité à se regrouper très vite. Ça a été un travail de longue haleine qui commence à porter ses fruits et ce n’est pas un hasard si l’Algérie s’est qualifiée pour sa quatrième Coupe du monde.»

«On n’est jamais au repos»

L’ex-coach du FC Mantes en division CFA reconnaît qu’il a toujours rêvé de réintégrer les rangs des Verts et ce depuis la fin de sa carrière de joueur. «En 2010, j’ai eu la chance de pouvoir assister au Mondial auquel participait l’équipe d’Algérie pour la troisième fois. En regardant l’équipe jouer, j’avais envie de participer, de pouvoir faire en tant qu’entraîneur ce que j’avais pu faire comme joueur. Quand Vahid a été nommé entraîneur, il cherchait un profil comme le mien et il m’a choisi comme adjoint.» Kourichi raconte les grandes lignes de sa mission dans le staff. «Quand il n’y a pas de match, le staff technique n’est pas au repos ! Avec Vahid, on supervise évidemment tous les joueurs qui jouent dans les championnats européens et je me déplace aussi pour aller voir des joueurs, leur parler, leur dire qu’on les regarde, qu’on les observe. Connaissant Vahid Halilhodži? qui est très à cheval sur la rigueur, rien n’est laissé au hasard. »

«Vahid, quelqu’un de très méticuleux»

L’ancien défenseur central ne pouvait pas achever l’interview sans parler des qualités de Vahid. «C’est quelqu’un de très méticuleux, un grand professionnel avec une grande qualité tactique. C’est un homme qui impose une forme de discipline et c’est quelque chose dont l’Algérie avait besoin. La préparation va démarrer de bonne heure avec beaucoup de travail, de travail tactique surtout. Tous les joueurs sont conscients qu’il y a quelque chose de merveilleux qui les attend. Nous le staff devons être irréprochables dans le contenu de cette préparation», a-t-il conclu.

M. A.

 

 

 

 

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