La saison se termine en beauté pour votre équipe, le NAHD. Les U21 remportent la coupe d’Algérie, l’équipe première accède en Ligue 1. On imagine votre joie.
Oui je suis content, c’est clair. A l’instar de tous les supporters du club, je suis très content. C’est le tout-Hussein Dey qui a fait la fête et là, je crois que c’est l’aboutissement d’un travail de longue haleine, d’une saison harassante. Oui je suis content que la saison se termine de la sorte pour nous. Nous avons mérité notre accession comme nos jeunes U21 méritent cette coupe d’Algérie.
La saison est finie, les lampions se sont éteints, là maintenant il va falloir penser à la prochaine saison, n’est-ce pas ?
Oui, il faut bien se projeter dans le futur proche, et c’est normal de le faire. Cependant, je dois vous dire que ce futur proche nous y pensons depuis le coup de sifflet final du match que nous avons gagné à Blida.
Ah bon ! Nous devons comprendre donc que c’est la victoire à Blida qui vous a convaincu que votre équipe allait accéder ?
C’est un peu çà oui. Gagner à Blida face à un concurrent direct nous a permis d’accroître nos chances d’accession. Avec une victoire comme celle-là en fin de championnat, il suffit juste de savoir gérer la suite. Chose que nous avons fait avec succès, Dieu merci.
La saison a été longue et harassante pour votre équipe. A quel moment avez-vous vraiment senti l’accession à portée de main ?
C’était après la victoire acquise à Blida. Ce soir-là, j’étais quasiment sûr que nous avions un très bon coup à jouer et que l’accession nous tendait les bras.
Qu’est-ce qui vous faisait pensez à cela, sachant qu’il vous fallait quand même aller à Oran et à Sidi Bel-Abbès, deux grands favoris pour la course à l’accession ?
Juste une prémonition. Aller battre Blida chez elle, à Brakni dans des conditions et un contexte très difficiles, m’avait laissé penser qu’une brèche s’était ouverte et qu’il fallait s’y engouffrer. Je suis revenu aux affaires, je me suis plus rapproché de l’équipe, parce que comme vous le savez, j’avais pris un peu de distance mais là, je me suis dit qu’il faut vraiment qu’on se serre les coudes tout en serrant les rangs. Ce que nous avons fait. Les joueurs aussi ont compris qu’il fallait qu’on tire tous dans le même sens, et que la porte de la Ligue 1 s’entrouvrait devant nous. Dieu merci, la suite a été comme nous l’espérions, c'est-à-dire à notre bénéfice puisque nous avons pu faire accéder le NAHD en Ligue 1 à la grande joie de ses nombreux supporters.
Kamel Saoudi par-ci, Kamel Saoudi par-là, on entend dire des choses sur vous. On dit par exemple que vous sortez la nuit avec vos joueurs, que vous allez en boîte avec eux, que vous déstabilisez le groupe parfois… Qu’en est-il au juste ?
Allez en boîte, oui je vais en boîte, mais déstabiliser le groupe, les joueurs non jamais. Et puis, sachez que j’autorise mes joueurs à aller en boîte après le match, enfin pour ceux qui veulent le faire. Je préfère qu’ils aillent faire la fête, après le match et décompresser cette nuit-là que d’y aller en cours de semaine. Je ne comprends pas pourquoi on trouve normal que Cristiano Ronaldo aille en boîte pour se défouler et pas le joueur algérien.
Où en êtes-vous aujourd’hui avec le recrutement, on entend dire à Hussein-Dey que vous avez déjà entrepris les contacts, voire des négociations avec certains joueurs. On parle du retour de Malik Asselah etc.…
Non, il n’y a absolument rien de vrai dans ce qui se dit. Nous n’avons contacté personne. Bon maintenant les gens sont libres de dire ce qu’ils veulent sauf que moi, je démens tout ce qui se dit concernant les arrivées et les départs. Nous avons une liste de joueurs à libérer et celle-ci n’est à la portée de personne, si ce n’est le président. Nous n’allons pas dévoiler les noms des joueurs à libérer, cela se fera de manière soignée. Nous allons d’abord organiser une cérémonie, une fête en l’honneur des joueurs et du staff technique. Ce n’est qu’après que les joueurs qui devraient nous quitter seront informés. Oui, je sais que l’équipe a besoin de renfort, je sais que pour jouer le maintien en Ligue 1, il nous faut des joueurs plus expérimentés. Nous allons nous atteler à cela dans les tout prochains jours; vous saurez tout au moment opportun. Cependant, il me semble utile de vous dire qu’au jour d’aujourd’hui aucune décision allant dans le sens du recrutement n’a été prise.
Pour les joueurs, cela se comprends parfaitement. Mais pour l’entraîneur est-ce qu’Younès Ifticen sera maintenu à son poste ?
Impossible de vous donner une réponse aujourd’hui. Comme je viens de vous le dire, rien n’a été décidé et encore moins entrepris à ce jour. Chaque chose en son temps. Ifticen a fait du bon travail, il a sué, il s’est donné à fond pour faire convenablement son travail, qu’il en soit remercié. La semaine prochaine, nous allons nous rencontrer et discuter avec lui de l’avenir. C’est à partir de cette rencontre que se décidera la suite.
Et si jamais il décidait de partir, avez-vous un plan B ?
Bien entendu. Dans ce cas-là, notre entraîneur sera Azzedine Ait Djoudi. J’ai discuté avec lui de ce sujet. Il m’a dit qu’il était intéressé de prendre la barre du NAHD et ma position est claire à ce sujet. Dans le cas où Ifticen ne resterait pas, ce sera Aït Djoudi, sinon ce sera alors un Français.
Un Français parmi ceux qui sont-là, ou bien irez-vous en chercher un dans l’Hexagone ?
On ira le chercher en France, on optera pour quelqu’un qui n’a jamais travaillé en Algérie.
Mais dans ce cas-là, avez-vous une liste ?
Oui nous avons des CV que nous étudierons le moment venu.
Quels seront les objectifs du NAHD à court et moyen termes ?
Le maintien.
Pour jouer le maintien, il va falloir trouver un entraîneur étranger…
Oui, mais on opte pour la stabilité. On aura un entraîneur pour une durée plus ou moins longue, un projet à moyen terme, pour trois, voire quatre années et à partir de-là, on lui fixera les objectifs à atteindre. Nous nous entendrons par la suite sur les modalités et les moyens pour atteindre ces objectifs, nous ferons le point régulièrement et les comptes à la fin.
Le NAHD en est à sa dixième accession. Les supporters veulent maintenant que le club cesse de faire l’ascenseur, qu’est-ce que vous préconisez pour cela ?
Des objectifs à court et moyen terme comme je viens de le dire. La première année, on devra se contenter de jouer le maintien, la deuxième année, améliorer notre classement, mais à partir de la troisième année, on pensera carrément à jouer le titre. Cela devrait se passer comme çà.
La dernière fois, c'est-à-dire après le match contre Médéa, vous avez dit : «C’est bon, c’est fini, c’est mon dernier match, je me retire.» Là, vous parlez du futur, ça veut dire que vous ne partez pas, n’est-ce pas ?
Oui j’avais dit que c’était fini, que je me retirais, et c’était vraiment mon souhait. Mais-là, le président m’a demandé de rester encore dans le club. Fort de mon expérience, je ne voudrais pas laisser les dirigeants commettre les mêmes erreurs que j’avais moi-même commis. Pour l’intérêt du club, je reste aux côtés du président Ould Zmirli. Mais si je vois que l’équipe dirigeante risque de commettre les mêmes erreurs, je me retirerais soyez-en sûrs. Après ces quatre années, j’ai appris beaucoup de choses. Ceci en commettant beaucoup de fautes je l’admets aussi. Nous avons été lésés et j’ai appris beaucoup de choses aussi.
Justement, pour vous, quelle a été la plus grosse faute que vous ayez commise ?
L’instabilité de l’équipe dirigeante. Je pense honnêtement que nous avons passé beaucoup de notre temps à nous chamailler entre dirigeants au lieu de régler les problèmes de l’équipe.
Vous avez été lésé, qu’est-ce que cela veut dire ?
Cela veut dire qu’on nous a joué des tours avec les arbitres. On s’est fait avoir tout bêtement. Vous imaginez un peu, on marque des buts tout ce qu’il y a de plus valable, et les arbitres ne nous les accordent pas, ça veut dire quoi çà ? Comme ce fut le cas contre l’AS Khroub, on a marqué un but, le joueur et le ballon sont rentrés jusqu’au fond des filets et monsieur l’arbitre nous a refusé le but au motif que le ballon n’était pas rentré. Cela ne devrait plus jamais nous arriver, nous avons appris la leçon.
M. O.
Bio express
Kamel Saoudi est né le 11.08.1969 à Hussein Dey. Supporter parmi les plus acharnés du club Sang et Or, il se retrouve propulsé à la tête du club à la faveur d’une crise sans précédent qui avait frappé le NAHD. Alors que le club errait sans direction, Kamel Saoudi ainsi que certains de ses amis, supporters comme lui, lancent le défi de reprendre le club. Six années ont passé depuis, et voila le Nasria entre de très bonnes mains. Commerçant, exerçant dans l’agroalimentaire, Kamel Saoudi se consacre aujourd’hui plus au NAHD qu’à son entreprise.