Considéré comme l’un des cadres de la sélection, Carl Medjani s’apprête à jouer la Coupe du monde dans la peau d’un probable titulaire, il a été assez actif durant la saison, il a donc beaucoup de chances de faire partie du plan de Vahid, il nous parle de la préparation de son équipe, de son entraîneur et de ses coéquipiers. Ecoutons-le.

La préparation se poursuit et la charge de travail est assez conséquente, un commentaire ?

Ça fait plaisir d’être ici, les premiers étaient là un peu plus tôt, ils étaient contents de nous voir, je pense que c’était un peu plus dur pour eux, pour l’instant, on est encore sur le volet physique parce que le coach accorde beaucoup d’importance pour ça, aujourd’hui (NDLR, lundi), c’était en principe le dernier jour du travail physique, on va maintenant un peu plus axer le travail sur le volet technique et tactique, pour l’instant tout se passe bien, on est tous contents de se retrouver, on a aussi pris beaucoup de plaisir à recevoir différentes célébrités, les ministres, Khaled hier, Wahid aussi, pour pouvoir penser aussi à tout ce que le football peut faire, pour qu’on aille au Brésil avec une certaine fraîcheur mentale.

 

Vous vous apprêtez à jouer deux matches amicaux, comment s’annoncent-ils pour vous ?

Comme vous l’avez dit, ça ne sera que des matches amicaux qui nous serviront à préparer l’ossature de l’équipe, la tactique ainsi que le projet de jeu que le coach voudrait mettre en place contre la Belgique, maintenant ça reste des matches, qu’on voudrait en tant que compétiteurs, gagner, et se rassurer pour partir au Brésil avec la tête fraîche et avec beaucoup de confiance. On a hâte d’être dans ces matches là, car s’entraîner sans jouer, ça peut être difficile, et là on va entrer vraiment dans le vif du sujet, on pourra aussi voir nos supporters, et on est contents de ça.

 

Ce sont des sélections non concernées par le Mondial, trouvez-vous le choix de la FAF judicieux ?

Une équipe comme la Roumanie s’est faite éliminer en match barrage contre la Grèce, elle est composée de bons joueurs, pareil pour l’Arménie qui n’a pas été choisie pour rien.

 

En évoquant le côté physique de la préparation, comment avez-vous trouvé vos coéquipiers sur ce plan là, d’autant que plusieurs joueurs manquent terriblement de temps de jeu ?

Je crois que le mieux placé pour répondre à cette question c’est Cyril Moine, nous, on est arrivés un peu en retard, on a fait notre travail physique à part avec ceux qui ont justement assez de temps de jeu.

 

Qu’est-ce qu’il faut, selon vous, comme préparation  pour un joueur qui s’apprête à jouer un Mondial ?

Exactement ce qu’on a fait ici, le staff est assez compétent, Cyril Moine a assez d’expérience comme ça pour pouvoir établir un programme d’entraînement qui sera efficace pour tout le monde, il a pris en compte bien évidement les temps de jeu des différents joueurs de l’équipe nationale, et donc c’est sûr, ça ne sera pas un problème d’état physique les prochaines semaines qui nous bloquera.

 

Après les deux matches amicaux, il y aura 13 jours sans le moindre match, ne pensez-vous pas qu’il serait préférable de programmer un 3^e match ?

On n’est pas au courant de ce qui va encore s’organiser au Brésil, on sait qu’il y a un match amical qui est désiré par le coach, maintenant on ne sait pas s’il va y avoir lieu ou pas, on laisse le soin à la fédération et à notre président d’organiser ça au mieux, et on verra comment ça va se passer.

 

Trouvez-vous ça nécessaire ?

Si eux trouvent ça nécessaire, on dira oui, et c’est mieux pour tout le monde pour retrouver les automatismes, et avoir plus de matches dans les jambes, mais si ce match n’aura pas lieu, ça ne sera pas non plus une catastrophe, on le compensera par autre chose pour être prêts le 17.

 

La compétition officielle approche, et on présume que la pression est en train de monter, dans quel état d’esprit vous vous trouvez ?

La pression n’est pas encore là, ça serait une erreur de se mettre la pression dés aujourd’hui, elle va s’installer petit à petit, plus les jours vont passer, et qu’on se rapproche du 17, ce match là contre la Belgique sera déterminant pour la suite du parcours, sans être modeste ou avoir un manque d’ambition ; on sait très bien qu’on ne sera pas les favoris de ce match, et de ce groupe, on en profitera pour faire un grand match.

 

Peut-on comprendre qu’il s’agit d’un avantage ?

Que ce soit les favoris ou les petits poucets, on sera 11 contre 11 et 23 contre 23 concernés par les matches, comme le coach a dit pour passer ce premier tour, pour rendre fier tout un pays, et tout un peuple, il faudra faire un exploit, donc voilà, c’est pour ça qu’on se prépare durement ici.

 

Vous avez sûrement visionné des matches des Belges…

Collectivement pas encore, mais individuellement, je pense qu’on connaît tous leurs joueurs qui composent leur équipe, qui jouent tous en Angleterre pratiquement, on sait que c’est des grands joueurs, on a peut-être pas autant de renom que cette équipe, mais on a des atouts à faire valoir, et qu’on mettra en pratique le jour J.

 

En tant que défenseur, quelle est, selon vous, la clé pour défendre bien contre des attaquants comme Hazard ou Januzaj ?

C’est le coach qui pourra repondre à cette question, chacun ses idées, Wilmots a sûrement ses idées pour nous battre, Vahid a sûrement les siennes pour mettre en difficulté cette équipe, on verra bien.

 

Le Premier ministre vous a rendu visite, c’était quoi son message ?

Le même qu’il nous a adressé avant le Burkina, c'est-à-dire que le peuple est derrière nous, l’Etat aussi nous suit, ils ont confiance en nous, ils nous ont demandé de porter très haut les couleurs du drapeau, et de transmettre à toute la jeunesse algérienne beaucoup d’espoir et d’exemplarité.

 

Vous avez rejoint le stage sans nouveauté par rapport à votre avenir, est-ce qu’il y a eu du nouveau entre-temps ?

Non, mais honnêtement, mon avenir n’est pas un problème, il me reste 2 ans de contrat à Monaco, donc je ne me sens vraiment pas en danger, j’ai la sûreté d’avoir deux ans de contrat derrière, donc je ne vois pas quelque chose qui puisse me préoccuper, il y a pire que d’appartenir à Monaco, donc voilà, aujourd’hui je me concentre sur l’équipe nationale et sur la Coupe du monde, après on verra par la suite ce qui se passera.

 

On sait que deux joueurs vont quitter le groupe. Comment pouvez-vous supporter cela, d’autant que vous avez jusqu’ici formé une famille ?

Je me doute bien que ça doit être très difficile pour les joueurs qui vont nous quitter, maintenant on sait que ça fait partie des règles du jeu, pour vous dire comment ils vont réagir,  je ne sais pas, il faudra être compréhensif derrière ces deux joueurs, on sait que ça peut arriver à n’importe qui d’entre nous aujourd’hui, on a commencé une aventure avec beaucoup plus que 25 joueurs, puisqu’on sait qu’il y a 5 réservistes, voire un groupe de 35-40, beaucoup de joueurs ont pris part aux qualifications, une fois la déception passée, on sera tous ensemble avec un seul objectif au Brésil.

 

Medjani a normalement garanti sa présence dans cette liste…

Non, il n’y a aucune normalité et c’est vrai qu’aujourd’hui, de par les qualifications, j’ai fait tous les matches, mais on ne sait jamais ce qui peut se passer, un choix d’entraîneur ou même quelque chose que je ne souhaite à personne, une blessure ou quelque chose comme ça, on ne va pas crier victoire trop tôt, je m’entraîne sérieusement comme chacun de mes coéquipiers pour essayer de donner le meilleur de moi-même.

 

On parle d’une certaine instabilité au niveau de l’axe central de l’équipe nationale, avec certains joueurs qui ne sont pas prêts…

Au jour d’aujourd’hui, on ne sait pas encore qui va jouer en défense centrale, on ne savait pas non plus qui allait jouer dans ce poste contre le Burkina Faso au retour, et on avait vu que les absences avaient été palliées, il y a des titulaires, certes, mais il y a aussi des joueurs capables de remplacer sans problèmes les absents, et notre mission est de donner le plus de difficultés au coach pour faire son équipe, et aujourd’hui à travers les phases qualificatives, on a vu qu’à travers les phases qualificatives, les remplaçants ont apporté un plus à l’équipe, maintenant pour savoir qui jouera à droite, à gauche ou au milieu, je pense que même pas le coach le sait, on n’a même pas son 11 type en tête.

 

Ça se dessinera conte l’Arménie et la Roumanie ?

Je ne pense pas que ça soit décisives comme rencontres, car c’est lié à plusieurs paramètres, ni vous, ni nous, nous ne le savons, seul le coach sait où il veut aller et comment il veut aller, on sait aussi que le coach est parfois plein de surprises, on verra bien alors.

Un mot pour vos fans qui se déplaceront pour vous au Brésil…

On a appris qu’ils allaient être nombreux, et que le pays avait fait beaucoup d’efforts pour pouvoir emmener le maximum de personnes, pour nous, ça sera un plus, on est très fiers pour ça, même dans nos déplacements en Afrique, on est suivis, tout cela ne peut que nous donner plus de force sur le terrain.

S. M. A.

     «Je ne pense pas que le coach ait le onze type en tête»

«La pression n’est pas encore là»

«Mon avenir ? Il y a pire que d’appartenir à Monaco»

«La charnière centrale ? Vahid maintient le suspense»

«On n’a pas autant de renom que la Belgique, mais on a des atouts à faire valoir»

«Wilmots a ses idées pour nous battre, Vahid a les siennes»