EN : Pourquoi lâcher Vahid ?

Encore une fois, l’EN a gagné un match amical contre une équipe européenne.

Face à la Roumanie, les Verts ont remporté leur 3e victoire de suite face à une formation du vieux continent. On est, certes, encore loin du niveau de la France, de l’Espagne, ou de l’Allemagne, pour ne citer que ceux-là qui auraient été les meilleurs sparring-partners qu’on aurait joués, mais l’essentiel était d’appliquer le travail accompli lors du stage de Sidi Moussa sur la pelouse, avec la cerise sur le gâteau qu’étaient ces deux victoires.

Pour le grand public qui est allé en Suisse ou qui a suivi de près les deux parties, il n’y a plus l’ombre d’un doute, c’est bien le fruit du travail d’Halilhodzic que cette équipe est en train de cueillir, et paradoxalement c’est au même moment que les victoires sont de plus en plus fréquentes. Que l’on parle avec insistance du prochain départ de Vahid, ce serait une énorme perte pour l’EN.

Scenario

On sait que la FAF a quasiment conclu un accord avec Gourcuff, celui-ci devrait être le prochain coach des Fennecs. La succession de Vahid est donc assurée, mais quand est-ce que le Bosnien doit quitter le navire ? Ça par contre, personne ne peut l’avancer, même pas le président de la FAF qui préfère temporiser et attendre, car même si le Français est sur le point de prendre le relais, personne ne peut écarter un scenario hollywoodien qui verrait le Bosnien annoncer son désir de poursuivre sa mission.

Cette possibilité est envisageable surtout après la dernière sortie médiatique du coach quand il a accordé une interview au journal Le Parisien à travers laquelle il a tiré à boulets rouges sur Raouraoua. Il l’avait évité lors de sa conférence de presse à Sidi Moussa, mais pas cette fois, puisqu’il a même décrit l’invitation de Gourcuff au CTN alors qu’il y était, comme étant une démarche «diplomatiquement incorrecte» lui qui espérait, parait-il, un tout autre scenario : «Ce qui s’est passé n’était pas correct. Je n’utiliserai pas d’autres mots, mais peut-être faudrait-il un peu plus de respect vis-à-vis du sélectionneur. C’est quelque chose que je n’ai pas apprécié», a-t-il fait savoir.

Porte entrouverte

Cette déclaration est appuyée par une autre dans laquelle il rappelle qu’il ne donnera aucune réponse avant la fin de la Coupe du monde : «C’est mon problème. Je déciderai de mon sort après le Mondial. Je ne veux pas me précipiter. Cette équipe a une marge de progression importante, mais le boulot le plus difficile est fait. Le prochain entraîneur (il se reprend, ndlr), si je décide de quitter la sélection, n’aura pas les mêmes problèmes qu’en juillet 2011. Je n’ai pris aucune décision. Est-ce que vous comprenez ?» Histoire de rappeler que malgré les rumeurs qui annoncent son départ, la décision n’est pas encore officielle, il décide ainsi de laisser la porte entrouverte pour une éventuelle réponse positive, étant donné que Raouraoua n’a, lui non plus, rien annoncé concernant l’arrivée de l’ancien entraîneur de Lorient.

CAN 2015

Ce qui est certain, c’est ce que les dernières prestations de l’EN ne sont que le fruit du travail accompli par le Bosnien en 3 ans, Raouraoua n’est pas resté insensible et lui a proposé un contrat de 8 ans qui prendra fin avec le Mondial au Qatar, mais malgré ça, Vahid n’a pas bronché, et c’est ça, d’après le coach, qui l’aurait poussé à ramener Gourcuff à Sidi Moussa : «Il m’a proposé de prolonger mon contrat de sélectionneur, d’abord d’un an, puis de quatre, et même jusqu’en 2022. Comme je n’ai pas donné de réponse, il était un peu contrarié.» Contrarié veut dire aussi une décision à la hâte, et donc une possible erreur, mais est-ce que Raouraoua peut se rattraper, n’est-il pas déjà trop tard ? Du côté de Vahid, le chemin semble encore libre : «J’ai été sollicité par plusieurs clubs et sélections. Je leur ai demandé de ne pas en faire état. Après, on verra ce que Vahid va faire. Je peux rester sans club, prendre quelques mois ou un an de vacances», dira le coach qui décide donc de laisser la porte entrouverte à un scenario de rêve qui verrait tout redevenir comme avant, et qui permettrait au coach de rester encore quelques mois au minimum, car le challenge de la CAN 2015 est là, le groupe est connu, et Vahid connaît assez bien la composante, et puis, l’Algérie veut triompher sur le sol du Royaume Chérifien, et glaner cette seconde étoile qui fuit le maillot des Verts depuis maintenant 24 ans. Alors pour toutes ses raisons et pour assurer la continuité, pourquoi lâcher Vahid ?

S. M. A.

 

 

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