Hier, Vahid Halilhodzic nous a agréablement surpris en se présentant devant les nombreux journalistes algériens et étrangers venus couvrir la séance d’entraînement et la zone mixte des Verts à 11h.
Répondant à toutes les questions des médias présents, le sélectionneur national a évoqué plusieurs volets, à savoir le match de la Belgique, la préparation de son équipe, les conditions de séjour, mais aussi la Corée du Sud.
Pour le match de la Belgique qui se jouera ce mardi à Belo Horizonte, encore une fois, le Bosniaque a affirmé que les Belges étaient bien évidemment favoris, mais que dans le football, tout reste possible : «La Belgique est bien évidemment la favorite de notre groupe, mais dans un sport collectif, tout est possible. Nous avons beaucoup travaillé et nous sommes en train de préparer quelque chose pour essayer de réaliser un exploit. On respecte beaucoup l’équipe de la Belgique, mais on a des atouts à faire valoir. C’est pour vous dire que même s’ils sont favoris, on tentera de faire quelque chose lors de cette rencontre», nous a confié le coach des Verts.
Lors de sa récente conférence de presse, l’entraîneur des Diables rouges avait affirmé qu’il connaissait cette équipe algérienne, et que l’une de ses défaillances consistait en sa défense, un constat que ne semble pas apprécié Vahid Halilhodzic : «Franchement, je ne sais pas ce que pensent les Belges de notre équipe, je ne lis pas les journaux et ça ne m’intéresse pas de le savoir d’ailleurs. Moi, je connais mon équipe et je suis conscient de nos forces et faiblesses. Je n’attends pas que les autres me le disent que ce soit les techniciens ou même vous les journalistes », précise l’entraîneur national.
Toujours concernant cette première rencontre contre la Belgique, l’entraîneur national est bien conscient qu’il est très important d’entamer la compétition avec un bon résultat. «Il est clair que c’est bien de rentrer dans une compétition comme celle d’une Coupe du monde avec un bon résultat, mais pour faire un bon résultat contre les Belges, il faudra un match d’exception en étant très performants. En fait, il faudra réaliser une rencontre qui marquera tout simplement l’histoire du football algérien. Beaucoup d’Algériens évoquent le deuxième tour, et si on parle du deuxième tour, on parle tout simplement du plus grand exploit de ce sport en Algérie. Lors des deux dernières Coupes du monde, l’Algérie avait marqué deux buts (un but par Mondial), ici, il faudra en marquer beaucoup plus. C’est pour vous dire que les Algériens exigent quelque chose qui dépasse toutes les limites. Gagner contre la Belgique serait vraisemblablement le plus grand exploit de l’Algérie après celui de 1982 et la victoire face à l’Allemagne, mais tout est possible. Il faudra tenter des choses, ne pas attendre qu’on nous fasse des cadeaux. Aller chercher cette victoire avec les tripes et souffrance est ce qu’on en est capables, on verra bien, mais on essaiera quand même de tenter quelque chose», nous a déclaré le coach national.
Pour l’entraîneur national qui a supervisé des centaines de fois cette équipe belge, la préparation de son team pour contrer les Diables rouges a déjà été mise en place depuis le stage de Sidi Moussa : «Pour ce match, on se doit de préparer beaucoup de choses : comment jouer face à une équipe belge qui a un gros collectif avec des joueurs de très grande classe, je dois dire qu’à ce niveau-là, j’ai déjà commencé cette préparation tactique en discutant beaucoup avec mes joueurs. On travaille beaucoup depuis plusieurs jours le volet tactique. J’aurais aimé avoir plus de temps pour améliorer certaines choses, mais c’est comme ça. Cette rencontre sera certainement compliquée pour nous, mais on fera tout pour leur compliquer la vie aussi», a précisé Vahid Halilhodzic.
A. H. A.
Préparation de l’équipe pour ce Mondial :
«J’aurais aimé avoir 2 ou 3 ans de plus»
«Nos défaillances, on les corrige tous les jours»
«Mes joueurs manquent terriblement d’expérience»
Comme tout le monde le sait, Vahid Halilhodzic a entamé sa préparation le 11 mai dernier au Centre technique national de Sidi Moussa, mais quand on pose la question au sélectionneur national si son équipe sera oui ou non prête pour le Mondial, il nous surprend en avouant : « J’aurais aimé avoir deux ou trois ans de travail de plus au moins, car une équipe qui joue une Coupe du monde, il lui faut un vécu de trois ans ensemble afin de parfaire les automatismes et la cohésion. Il faut aussi s’adapter au jeu et aux qualités des joueurs algériens, ce qui n’est pas toujours très simple. J’ai aussi complètement renouvelé l’équipe, ce sont des joueurs qui manquent terriblement d’expérience, même si la marge de progression est bien là. Certes, l’équipe progresse, mais encore fois, je tiens à préciser qu’il faut plusieurs années pour qu’une équipe soit totalement prête pour un Mondial comme celui-là. En fait, ce manque de temps dans la préparation, je pense que c’est le souci des sélectionneurs du monde entier», affirme-t-il.
Voulant aussi savoir si le coach national avait eu suffisamment de temps pour apporter tous les correctifs avant cette première rencontre, il précise : « Nous avons bien travaillé avec des dosages bien étudiés dans la préparation. Nous avons aussi fait le constat que l’équipe était en nette progression après les deux matches amicaux. Certes, il existe encore certaines défaillances, notamment dans la récupération du ballon, mais il faut savoir que tout le monde n’est pas encore au top. Nous tenterons d’améliorer nos défaillances, mais de façon générale, je suis satisfait de mon équipe.»
A. H. A.
Sur qui va-t-il s’appuyer ?
« Les deux matches, mais pas que la Roumanie»
«Un seul joueur arménien vaut tous les joueurs algériens, à savoir 40M d’euros»
Tout le monde est unanime pour dire que la deuxième mi-temps livrée par Bougherra et ses coéquipiers face à la Roumanie était de grande envergure et que Vahid Halilhodzic s’appuiera certainement sur ces 45’ pour préparer la Belgique. Et bien, le coach national, lui, n’est pas du même avis : « Notre référence, pas que le match de la Roumanie. Nous, en tant que staff technique, on s’appuiera sur les deux matches, à savoir l’Arménie et la Roumanie. Beaucoup sous-estiment cette équipe arménienne, et bien, je vous informe qu’un seul de leurs joueurs a la valeur de tous les joueurs algériens réunis, à savoir 40 millions d’euros. Contre l’Arménie, nous avons fait preuve d’une grande efficacité. Offensivement, nous nous sommes aussi créés un grand nombre d’occasions et les joueurs ont fait preuve d’une grande discipline tactique. Nous avons aussi pu voir de belles déviations, de jolies remises et les espaces ont été très bien utilisés, et il y avait de la vitesse dans le jeu. Défensivement, on manquait de cohésion, mais c’est tout à fait normal, car à chaque fois, les éléments composant ce compartiment étaient différents, pas parce que je le voulais, mais parce que j’étais contraint de le faire pour cause de blessures ou suspensions», nous a-t-il avoué.
A. H. A.
Comment gérer les passages à vide lors des matches ?
« Nous discutons beaucoup avec les joueurs »
Lors de tous les matches qu’a eus à disputer notre équipe nationale jusque-là au cours de ces deux dernières années, il n’y a pas un match où les joueurs ne traversaient pas un passage à vide. Ce dernier dure dans le meilleur des cas 10’, mais il était beaucoup plus conséquent dans d’autres rencontres, comme celle du Mali à l’aller ou même celle du Burkina Faso à Ouagadougou.
Un constat que le coach national a déjà pris en considération en avouant : « Il est vrai qu’il n’y a pas eu un match où mon équipe n’ait pas traversé un passage à vide. C’est dû à un problème psychologique, et c’est pour cette raison, et afin de régler cela, nous discutons beaucoup avec les joueurs. En effet, le souci est qu’il n’y a pas un ou deux joueurs qui ont ce problème, mais c’est toute l’équipe qui vit cela en même temps. Donc, on tente d’apporter des solutions à ce niveau-là aussi», a affirmé Vahid Halilhodzic.
A. H. A.
Pression avant le match
«Il y a de la nervosité et de la tension dans l’air, mais c’est normal»
Même si les joueurs estiment qu’ils sont encore loin de ce qui peut se passer en dehors de leur camp de base, il n’en demeure pas moins qu’à trois jours du match de la Belgique, la pression commence à monter, une affirmation faite par le sélectionneur nationale en personne : «Bien sûr que la pression existe. Il faut savoir que tous les joueurs manquent d’expérience, mais je ne peux rien changer à cela. Vous avez vu hier (Ndlr : entretien réalisé hier vendredi) les visages des joueurs brésiliens, quelle pression, quelle tension, mais il faudra contrôler tout cela afin que ça ne dépasse pas les limites. Il est impératif que les joueurs ne soient pas agressifs et qu’ils ne tombent pas dans l’excès et la provocation, car ça peut exploser l’équipe à n’importe quel moment. Depuis des mois, on prépare tout cela. On a fait le bon choix d’être ici dans ce centre, il y a un peu de tension et de nervosité dans l’air, mais c’est normal à l’approche d’un rendez-vous comme celui de la Belgique. Cela dit, je vois que les joueurs mangent bien, ils rigolent beaucoup aussi, et à l’entraînement, ça se passe plutôt bien aussi. En fait, nous sommes capables de gagner un match en développant du bon jeu, mais on peut aussi passer à côté. C’est pour vous dire qu’il y a un mélange de beaucoup de choses. Comment on va aborder cette première rencontre ? Et bien, on verra bien», nous dira l’entraîneur national.
A. H. A
Sur le onze rentrants
« Comment jouer face aux 3 adversaires, je le savais le 1 er janvier dernier
Vahid Halilhodzic semble avoir bien étudié le jeu de nos trois adversaires lors, pour preuve, il nous a avoué hier qu’il savait exactement comment jouer ces trois matchs la 1er janvier dernier : « Pour moi la coupe du Monde avait déjà commencé le 1er janvier dernier. A cette date là, j’avais déjà en tête comment jouer contre la Belgique, la Corée du Sud et la Russie. Mais la réalité quand les joueurs arrivent est toute autre, avec les soucis qui peuvent y avoir, du coup on se doit de s’adapter à tout cela pour préparer un événement comme celui de la Coupe du Monde». Interrogé sur les 11 de ce mardi, Halilhodzic dira : « Pour le onze rentrants, je dirai que j’ai les 23 en tête », précisa t-il.
Arbitrage :
« J’ai averti mes joueurs : vous n’êtes ni la France ni l’Angleterre pour être favorisés »
Lors de la zone mixte hier, Vahid Halilhodzic n’a pas manqué d’évoquer l’arbitrage à commencer par celui qu’il considère comme étant scandaleux : « Vous avez pu voir hier le super arbitrage du match Brésil- Croatie » a-t-il déclaré avec Ironie avant de poursuivre : « L’arbitrage du match d’ouverture était scandaleux et lamentable. C’est plus facile de siffler des penalties contre la Croatie ou l’Algérie, donc il y a tout ces petits détails qui peuvent influencer sur le match et les joueurs bien sûr. C’est pour cette raison que dans une coupe du monde il est impératif de travailler aussi l’aspect psychologique afin de ne pas tomber dans le piège de ce genre d’erreurs qui peuvent y avoir dans une rencontre. J’ai d’ailleurs dis aux joueurs que pour vous algériens ou même les autres petites équipes, vous ne serez pas traité comme les anglais ou les français ou les grandes nations, il faut vous mettre ça en tête avant même le début du match », déclara Vahid Halilhodzic.
A. H. A.
Le centre de Sorocaba :
«Ce centre est bien, mais certains joueurs auraient préféré la Copacabana»
Contrairement à beaucoup d’autres équipes, Vahid Halilhodzic a choisi d’isoler son équipe dans un centre loin de tous les regards : «Je dirai que nous avons choisi un bon centre où on peut s’entraîner tranquillement car on est isolés de tout. On mange bien aussi. Franchement, nous avons bien fait d’opter pour ce centre de préparation, car à Sidi Moussa on était au calme, pareil en Suisse où tout s’est bien passé, sauf le problème des supporters avec la police sur place suite à l’envahissement de terrain. Donc pour moi ici c’est vraiment bien, car j’ai entendu dire que certaines équipes ont choisi de se loger au bord de la plage dans des hôtels à Copacabana, chacun fait ce qui veut. Pour moi c’est bien mais vraisemblablement tout le monde n’est pas content de ce choix, car certains joueurs auraient voulu être dans luxueux hôtels à Copacabana. Moi j’ai choisi cet endroit et je ne suis pas déçu », dira le coach national.
A. H. A.
La Corée du Sud
« Je sais exactement comment ils vont jouer »
« Récemment je n’ai pas reconnu cette équipe »
Nos confrères sud Coréens étaient nombreux à s’être déplacés à l’entraînement des Verts hier. Interrogé par l’un d’entre eux sur le deuxième match de notre équipe nationale prévue le 22 juin prochain, Vahid Halilhodzic dira : «J’ai supervisé un grand nombre de matchs de cette équipe sud Coréenne, je sais exactement comment ils vont jouer. Pour ce qui est de leurs deux derniers matchs, j’avoue qu’ils m’ont un peu surpris car j’ai pu voir une équipe montrant un visage différent des rencontres livrées auparavant. Physiquement ils n’étaient pas au top. Ils n’étaient pas explosifs, pas agressifs sur les duels et même dans les pressings. Est-ce qu’ils ont fait une grosse préparation ? Je ne sais pas. Mais les deux derniers matchs, je n’ai pas vu la Corée du Sud que j’ai pu voir au cours de ces derniers mois», conclut le sélectionneur national.
A. H. A.
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