Au fur et à mesure que la rencontre entre les deux nations approche, la tension montait également crescendo du côté des Diables rouges. En effet, les incidents entre joueurs se sont multipliés lors des séances d’entraînement des derniers jours et il semble que la pression autour de la rencontre ait même touché le premier responsable de la barre technique belge, Marc Wilmots. Ce dernier a été questionné lors de sa conférence de presse sur la préférence des Algériens à voir Van Buyten évoluer en tant que titulaire car il est le maillon faible de la défense, la réponse du coach belge était cinglante et surtout on sentait la pression qui pesait sur les épaules de l’ancien joueur des Girondins de Bordeaux : «Ils connaissent l’équipe ? Je ne joue pas à ce petit jeu, qu’ils s’occupent de leur équipe, je m’occupe de la mienne. Le match face à l’Algérie se jouera sur la base technique, si on va au duel avec eux, il faut changer de philosophie.» Alors qu’au départ, tout le monde affichait sa grande confiance et promettait un grand parcours, il semble bien que la délégation belge ait revu son jugement sur l’EN et lui accorde beaucoup plus de crédit qu’avant. Ce qui est sûr, c’est que la pression est bien présente du côté des Diables rouges qui portent à eux seuls les espoirs de toute une nation. A l’approche de la rencontre, il semble bien que ce facteur commence réellement à peser sur le mental, sinon comment expliquer ce revirement de situation inexplicable.
I. Z.
Equipe probable
Courtois, Alderweireld, Verthongen, Kompany, Van Buyten, Fellaini, Witsel, Chadli (Dembele), Hazard, Lukaku, Mertens.
Sur la préparation du match
Wilmots : «Mes joueurs ont faim»
«Les choses ont bien marché, je ne changerai rien»
Dans ce speech en tout début de conférence, Marc Wilmots s’est surtout dit heureux d’être ici au Brésil à l’occasion de cette Coupe du monde d’autant plus que cela faisait 12 ans que les Diables rouges ne s’étaient pas qualifiés à ce grand tournoi. « Nous avons effectué une bonne préparation qui a duré quatre semaines et demie. Nous avons bien avancé sur tous les plans. Hier soir encore, nous avons fait une analyse vidéo de l’Algérie. Nous avons 20 joueurs qui sont prêts plus trois gardiens. On est dans la continuité, je ne sais pas pourquoi je changerai des choses qui ont marché lors des qualifications, ça serait vraiment ridicule. A présent, on sait ce qui nous reste à faire et nous avons conscience des défis qui nous attendent. Je veux aussi préciser une chose. Beaucoup de médias étrangers nous ont placés comme les favoris et les outsiders de cette poule, c’est bien gentil, mais je tiens à dire que nous sommes dans une phase où on revient de très, très loin car cela fait douze ans qu’on n’a pas été en Coupe du monde, et personnellement je prends ce défi comme étant un grand plaisir. Un beau tournoi à faire avec beaucoup de passion et des joueurs qui ont faim », dira avec insistance l’entraîneur de la Belgique.
- A. H. A.
Belgique outsider du groupe ?
Apparemment, l’étiquette de favoris de ce groupe H ne plaît pas beaucoup au sélectionneur belge qui se dit prendre match par match et faire les bilans à la fin de la compétition. «Ce n’est pas moi qui donne le Belgique comme étant favorite ou outsider, mais ce sont plutôt les médias étrangers. La presse étrangère essaye de nous coller une étiquette qui n’est pas la nôtre. Nous, on n’écoute personne et on se limite à nous concentrer sur le travail que nous sommes en train d’effectuer. Notre philosophie, c’est de prendre chaque match le plus sérieusement possible en essayant de le gagner, et à la fin on fera les bilans. Nous avons toujours fonctionné de la sorte. Nous avions dix finales pour se qualifier à ce tournoi, nous en avions gagné huit, et avions réalisé deux matches nuls. Nous avons vu une équipe qui n’a rien lâché, des joueurs qui étaient disponibles et maintenant les joueurs ont hâte de commencer la compétition », précisa le coach belge.
- A. H. A.
Pression autour du match ?
«La vraie pression, c’est d’avoir un enfant hospitalisé»
«Surtout ne pas avoir de regrets»
Même si son team jouera son premier Mondial à l’occasion de cette Coupe du monde au Brésil, Marc Wilmots estime que ses joueurs ne ressentent aucune pression. «Vous savez, pour moi ,la vraie pression c’est lorsque vous avez un enfant malade et qui se retrouve à l’hôpital. J’estime que jouer un Mondial c’est du pur plaisir, car personne ne nous attendait ici et aussi vite. En deux ans, nous avons quand même fait un chemin incroyable, une équipe avec une base solide constituée de jeunes joueurs. Le principal pour nous serait de ne pas avoir de regrets. J’ai quitté la Coupe du monde en 2002 avec un sentiment de fierté et celui d’avoir représenté dignement mon pays et d’avoir offert du plaisir aux gens qui nous ont regardés. Mais bon, je pense qu’à l’époque, mais nous avons surtout développé un football qui était attrayant en ayant osé pas mal de choses. Nous avons aussi été conquérants. Vous savez, nous, les Belges, on est petits, seulement 11 millions d’habitants mais on sait se battre avec nos armes», nous a avoué l’entraîneur des Diables rouges.
- A. H. A.
Ce qu’il appréhende chez les Verts ?
«Des éléments avec la faculté d’éliminer facilement»
«J’ai préparé 3 plans pour l’Algérie»
Sur la question de savoir ce que Marc Wilmots appréhende chez les Verts, le coach belge dira : «En ce début de cette Coupe du monde, nous avons vu beaucoup d’équipes qui jouaient durs et qui physiquement étaient prêtes. L’Algérie a des éléments qui ont cette faculté d’éliminer en un contre un. Mais bon, je dirais qu’on tire surtout des enseignements de ce qu’on ne doit pas faire face à l’Algérie lors de cette rencontre. Par exemple ne pas s’énerver en se focalisant et en insistant sur un très bon résultat dès le premier match et dès les premières minutes. Donc, il faudra rester patient et calme, ça s’appelle de l’expérience. Certes, on ne l’a pas mais je vais répéter et insister sur le fait qu’il faudra rester bien calme car un match ça dure très longtemps, et les décisions se font souvent dans les dernières minutes de jeu. En tant que coach, j’ai déjà mes trois plans face à l’Algérie, un plan A, un B et un C, et cela dépendra de la tournure du match. On agira en conséquence», dira Marc Wilmots.
A. H. A.
Génération d’or ?
«D’abord, il faut écrire une page du football belge»
Ce n’est un secret pour personne, l’équipe de Belgique est considérée comme l’une de meilleures de l’histoire du football belge, un constat que Marc Wilmots a tenu à commenter : «On me parle souvent de cette génération d’or, mais je dis que pour l’instant il y a eu certes la qualification pour cette Coupe du monde et c’est très bien, mais on parlera de génération d’or quand on aura écrit quelques pages de l’histoire du football belge. En tous cas, une chose est certaine, nous avons tout mis en place pour marquer l’histoire du football de notre pays», nous confia le sélectionneur belge.
Eden Hazard : «Ce n’est pas le Mondial de Hazard, mais celui de tout un collectif»
Pour l’instant, les grands joueurs en cette Coupe du monde ont répondu présent, à l’image de Neymar ou Messi. Sur les attentes et la forme d’Eden Hazard, Wilmots dira : «Eden Hazard est un joueur qui peut faire partie des cinq meilleurs joueurs mondiaux. Il a le potentiel et les qualités pour, maintenant c’est à lui de répondre présent mais sans pour autant lui mettre la pression
Concernant sa préparation, il a beaucoup joué et beaucoup montré, mais bon, ce n’est pas seulement le tournoi pour Eden, mais pour toute l’équipe. Un bon entraîneur m’a toujours dit que les individualités ressortent quand il y a un bon collectif car tout seul on n’y arrivera. Quand tout le monde s’arrache pour tout le monde, mais c’est surtout le collectif qui fera la décision», déclara Wilmots.
Enfin et sur la manière dont va jouer son équipe aujourd’hui face à l’Algérie, Wilmots dira : «Pas de changement de décor, la même philosophie et le même schéma, car on entame tous les matchs pour gagner. Après, il y a un adversaire qui veut nous surprendre, nous prendre bloc bas, les intentions, on les connaîtra au moment de débuter le match, mais on essaiera d’aller au bout, car demain cela faire 12 ans qu’on a été éliminés face au Brésil», conclut-il.
A H A