Cette question lancinante était probablement dans la bouche des millions d’Algériens lorsque l’arbitre mexicain Rodriguez avait mis fin aux débats contre les Diables rouges, annihilant l’espoir de tout un peuple de voir son équipe décrocher un succès historique pour son entrée en Coupe du monde.
Cette illusion avait pourtant duré l’espace d’une mi-temps, au cours de laquelle les Verts ont pu maîtriser le jeu et annihiler toutes les tentatives des Diables rouges, surpris par l’organisation tactique mise en place par le staff technique national, mais aussi par les dispositions individuelles et collectives des joueurs algériens.
Une période au cours de laquelle la sélection nationale avait pris un avantage psychologique évident après le penalty réussi de Feghouli, plongeant dans le doute cette équipe belge constellée de vedettes, à l’image d’Eden Hazard ou De Bryne, qui ne savaient plus comment prendre à défaut le dispositif avec lequel évoluait l’équipe algérienne
On s’était dit à l’issue de ce premier half que les Verts tenaient le bon bout au regard des dispositions qu’affichaient les Algériens même si au demeurant les offensives et les actions dangereuses étaient quasiment nulles, Feghouli sur son flanc droit et Soudani à la pointe de l’attaque étant trop esseulés pour pouvoir se mettre en évidence alors que Mahrez, sur son flanc gauche, se chargeait davantage de tâches défensives qu’offensives.
Même si les Verts n’évoluaient pas comme aiment les voir les millions d’Algériens, le plus important est qu’ils menaient au score face à l’une des meilleures formations européennes du moment, qui était, après 45 minutes, bien loin de la réputation qu’on lui accorde.
L’espoir va fondre comme neige au soleil
Les Diables rouges semblaient, en effet, être de véritables «anges» au cours de ces premières 45 minutes, affichant un visage terne à l’image de Lukaku qu’on annonçait comme la hantise des défenses adverses. L’attaquant d’origine congolaise n’avait pas réussi une seule fois à se mettre en évidence, tout comme Hazard ou Chadli complètement perdus dans la forêt de jambes algériennes.
Face à une équipe moyenne, les Algériens avaient effectivement un bon coup à jouer et l’espoir était permis de les voir arracher leur premier succès en Coupe du monde après une disette qui dure depuis 1982, date à laquelle l’Algérie avait inscrit son nom en lettres d’or après ses victoires face à l’ogre allemand et le Chili.
Ce rêve que tout le monde caressait allait s’estomper et fondre comme neige au soleil au fil des minutes du second half où, bizarrement, les hommes d’Halilhodzic commettaient l’erreur impardonnable de se replier derrière pour tenter de sauvegarder le maigre avantage acquis dès la 25e minute.
Halilhodzic se défend d’avoir adopté cette tactique et il n’a cessé, selon lui, de rappeler à ses hommes de remonter un peu plus afin d’isoler les attaquants belges.
L’entraîneur des Diables rouges, Marc Wilmots, qui a «flairé» le coup, n’a pas hésité à procéder à des changements qui allaient s’avérer payants puisque deux des trois joueurs injectés dans l’équipe (Fellaïni et Mertens) seront les bourreaux des Algériens.
Option défensive
Manquant progressivement de jus et évoluant avec un dispositif défensif qui ne sied guère à leurs propres qualités individuelles et collectives portées sur l’offensive, les Algériens, comme il était attendu, vont s’écrouler en l’espace de 10 minutes face aux rushs permanents des Diables. Halilhodzic expliquera ce retournement de situation par le manque d’expérience de son équipe qui n’a pas su maintenir un avantage.
Une explication peu convaincante que dément l’option défensive choisie par le coach national, puisque, avant l’égalisation de Fellaïni, Vahid réagira exactement comme ses hommes en songeant plus à défendre qu’à attaquer après avoir incorporé Mehdi Lacen pour renforcer l’entrejeu à la place de Mahrez.
Un choix inexpliqué qui confirmait le choix tactique du sélectionneur alors que l’équipe aurait gagné davantage avec un joueur comme Djabou ou encore Brahimi qui piaffaient d’impatience de faire leur entrée pour donner plus d’inspiration offensive à l’équipe, mais, bizarrement, Vahid a préféré les laisser végéter sur le banc.
Pour paraphraser le sélectionneur national, «l’espoir se prépare» et l’espoir était permis si, effectivement, l’équipe algérienne a joué avec ses propres qualités, avec ses propres armes offensives, où des attaquants véloces et explosifs auraient fait sans doute la décision face à une défense belge très lourde et peu sereine.
Mais coach Vahid a décidé autrement. Le sélectionneur national n’a pas osé, et a refusé de jouer comme l’a rappelé le sélectionneur belge, Marc Wilmots. Non, coach Vahid n’a pas préparé face à la Belgique l’espoir que tous les Algériens entretenaient !
D. R.