D’abord, dans quel état d’esprit se trouve le groupe à la veille du match contre la Corée du Sud ?
Il est vrai que c’était difficile après notre défaite contre la Belgique, mais nous avons vite tourné la page, car c’est ça la compétition, on se doit tout de suite se remettre dans le bain pour entamer la seconde rencontre. Il faut dire aussi que ce qui nous a réconfortés, c’est le fait que tout le monde peut encore se qualifier, car il nous reste encore deux matchs. Déçus après cette mauvaise entame parce que nous avons tenté quelque chose, ça ne nous a pas réussis hélas…
Vous n’avez pas beaucoup tenté quand même ?
C’était certes une stratégie différente, mais si on avait gagné, le gens auraient dit : bien joué. Il est vrai que nous n’avons pas l’habitude de jouer de la sorte, et ça a peut-être choqué certaines personnes, mais c’était un coup qu’on avait tenté et on n’a pas à rougir là-dessus.
A présent, place à la Corée du Sud, comment préparez-vous ce match ?
Déjà beaucoup de dialogue entre nous les joueurs, mais aussi avec le coach, afin de se remotiver…
Vous vous dites quoi ?
Tout simplement qu’on peut encore se qualifier, car nous avons les qualités pour. Aussi, cette frustration qu’on a eue lors de ce premier match, à savoir de n’avoir pas pu jouer, justement s’en servir pour tenter des choses, mais moi personnellement, je suis confiant. Je sais que le tempo sera différent et le style de jeu aussi, car nous aurons aussi en face une équipe différente aussi.
On vous a vu parler aux supporters en fin de match, des supporters très déçus, que leur avez-vous dit ?
Pour être honnête, j’ai vu deux supporters qui étaient énervés et qui m’ont appelé, je suis donc parti tout naturellement les voir, ils m’ont demandé ce qui s’était passé, il est clair qu’ils étaient frustrés et je les comprends…
Vous leur avez dit quoi ? Promettre peut-être de vous ressaisir lors du prochain match ?
Vous savez, promettre des choses et parler, ça ne sert pas à grand-chose. Mais en tout cas, on essaiera de faire mieux que face à la Belgique.
Pensez-vous que notre défense est capable de tenir face à des joueurs sud-coréens hyper rapides qui courent dans tous les sens ?
Je pense que oui, en tout cas, on n’a pas trop le choix. Mais c’est vrai que ce sont des joueurs qui bougent beaucoup avec un système de jeu en 4-4-2 classique, mais très discipliné. Après les matchs de haut niveau, tout le monde défend et tout le monde attaque ensemble, donc ça va se jouer là-dessus, à savoir la discipline tactique.
Dans le cas, où encore une fois il y aura des changements au niveau de la défense, cela ne risque pas de vous perturber ?
Vous savez, à l’heure d’aujourd’hui et lors des derniers matchs, j’ai changé avec beaucoup de joueurs, là-dessus, il n’y a aucun souci, et encore une fois, on n’a pas le choix de toute façon. Il est clair aussi que nous avons un effectif large, surtout au niveau du milieu de terrain et de l’attaque, souvent ça peut faire la différence.
Il faudra plus oser cette fois-ci ?
Certes oser, mais ne pas faire n’importe quoi non plus. Il y a l’expérience de la CAN 2013, la CAN 2010 aussi, où on avait perdu contre le Malawi 3 à 0, mais nous avons réussi à nous ressaisir face au Mali. La Coupe du monde aussi en 2010 en Afrique du Sud. Par expérience, il ne faut pas se laisser emporter par les bruits autour. Il faut certes jouer au football, je ne dis pas le contraire, mais il ne faudra pas non plus se jeter dans la gueule du loup. Pour moi, l’exemple type, c’est la deuxième mi-temps contre la Roumanie avec un bloc un petit peu plus haut.
Sincèrement, cette qualification, vous y croyez encore ?
Bien sûr que j’y crois. Qui n’y croit pas ? Maintenant, il est vrai que certains joueurs manquent d’expérience et ont un peu peur. Je sais ce que je veux et je sais aussi ce que j’ai vécu avant, et en tant qu’ancien, on essaye de faire évacuer cette pression. C’est le but, et on le fait depuis le début de la compétition. Mais ce n’est pas évident, le jour du match, chacun est dans sa bulle.
Justement, comment vous faites pour vous changer les idées ici dans votre camp de base ?
Eh bien, on rigole entre nous, PlayStation, on reste tous ensemble dans une chambre, il n’y a que ça et un peu parler aux familles. Autrement, on est beaucoup trop concentrés avec les réunions et les entraînements. Se décompresser juste pendant les temps morts en fait.
La Coupe du monde au Brésil, mais au final, vous n’allez rien voir du Brésil ?
C’est comme ça pour la plupart des sélections ici. Nous les joueurs, on est là pour jouer au football et pour gagner des matchs. Après, cette Coupe du monde est plus pour les supporters, nous on est là pour leur apporter du plaisir sur le terrain. Après, une fois qu’on aura fait des bons résultats et qu’on rentrera au pays, ça sera cela notre plus grand bonheur.
Asma H. A.