Un joli et précieux succès dont le mérite revient essentiellement à la bravoure des joueurs. Ceux-ci n’avaient cessé de jurer la veille du match de «court-circuiter» la «PlayStation» sud-coréenne. Chose promise, chose due. Les coéquipiers de «Slimano-goal» ont gagné, au terme de cette belle performance, leur droit de rêver une qualification historique à la prochaine étape du Mondial brésilien. Il ne faut pas pour autant occulter le rôle prépondérant du sélectionneur national Vahid Halilhodzic. Descendu en flammes par les médias algériens à cause de sa stratégie «ultra-défensive» contre la Belgique sanctionnée par une lamentable défaite par 2 buts à 1, Vahid n’a pas aimé les analyses de la presse, certes, mais en son for intérieur il savait que la presse a dit vrai. Les journalistes ont tous émis le vœu que le Bosniaque libère ses capés les laissant, en effet, jouer l’offensive. Ses joueurs ont épousé la même vision. Réceptif, Vahid va complètement révolutionner son équipe.
Changements salutaires
Un onze qui sera grandement remanié comparativement à celui ayant donné la réplique aux Diables rouges de la Belgique. Cinq changements et non des moindres ont été opérés par le patron de la barre technique des Verts. Il s’agit d’abord de la titularisation de nouveaux latéraux : Aïssa Mandi à la place de Mehdi Mostefa. Et Djamel Mesbah ayant pris la place de Faouzi Ghoulam. Associés à Bougherra et Halliche que Vahid avait maintenus contre vents et marées, la défense algérienne a réalisé une belle première période aussi bien sur le plan de la solidarité que celui de la relance. Les défenseurs participaient grandement à l’enclenchement d’offensif dangereux. Malgré le relâchement ressenti en deuxième mi-temps, d’où les deux buts marqués par les Sud-Coréens, la défense algérienne a beaucoup souffert, mais le courage des joueurs a fini par triompher et offrir du coup, à l’Algérie, une nouvelle victoire dans le cadre de la Coupe du monde.
Djabou-Brahimi-Slimani : t’as vu juste
Il faut souligner, en outre, que le plus important de la révolution tactique de Vahid s’est produit au niveau du milieu de terrain alignant d’entrée Yacine Brahimi, le bijou. Ce dernier, chargé de l’animation de jeu, a superbement rempli sa mission alimentant abondamment ses attaquants en ballons. Son rendement était irréprochable sans oublier le quatrième but salutaire qu’il a marqué en deuxième période au moment fort de la domination des adversaires. Un but qui aura permis aux Verts de sceller définitivement le sort de la rencontre. L’incorporation d’entrée également de Djabou à la place de Mahrez et de Slimani à la place de Soudani a apporté un grand plus au compartiment offensif des Verts. Evoluant avec la grinta et surtout se montrant à la hauteur de la responsabilité qui leur a été «imposée», Djabou et Slimani ont été les secrets de Vahid vers la victoire. L’ancien joueur du Chabab de Belouizdad aura réussi d’abord à débloquer la situation libérant ses coéquipiers. Quant à l’ancien joueur de l’Entente de Sétif, il a été décisif bottant d’abord le corner qui a permis à Halliche de creuser l’écart avant de se charger de donner l’estocade concluant une passe lumineuse de Slimani. Un duo d’or, pur produit du championnat d’Algérie, qui a permis à Vahid de réussir sa révolution tactique dans un match où l’erreur n’était pas permise.
D’une pierre, plusieurs coups
Le match remporté contre les Sud-Coréens a donné l’opportunité à Vahid de frapper d’une pierre plusieurs coups. Non seulement il a réussi à passer l’éponge sur la «mauvaise» histoire belge, mais le sélectionneur national est parvenu, aussi, à conduire les Verts vers une nouvelle victoire dans le cadre d’une Coupe du monde. Un succès qui intervient, en effet, après 32 longues années d’attente. Le dernier succès algérien dans l’épreuve mondiale remonte à un certain mois de juin 1982. Ce jour, l’Algérie avait battu le Chili par 3 buts à 2 sans pour autant parvenir à se qualifier au tour suivant après le «coup bas», honteux et scandaleux des frères germains (RFA et Autriche). Vahid aura réussi également à égaler le record de l’équipe nationale de 1982 atteignant le cap de 5 buts marqués en Coupe du monde et battre le record de la génération d’or de 1982 en marquant quatre buts dans un même match. Que de performances historiques dans un match cotre la Corée du Sud qui restera gravé dans la mémoire collective des Algériens. Ces derniers ne veulent pas pour autant s’arrêter en si bon chemin. Un nouveau rendez-vous avec l’histoire est prévu ce jeudi contre la Russie dans un match historiquement décisif. Surtout en cas de qualification aux huitièmes. Une performance jamais enregistrée dans l’histoire du football algérien. Halilhodzic sent-il le coup ? Pas question de nous décevoir.
M. F.