EN : Se nourrir de l’esprit d’Oumdorman

La sélection algérienne jouera ce soir le match le plus important de son histoire à Curitiba, au Brésil. Les verts, qui ne se sont jamais qualifiés au second tour d’une Coupe du monde, sont si proches d’arracher ce fameux billet pour les 8es de finale puisqu’il leur suffit d’obtenir un point pour rentrer dans l’histoire. 52 ans après l’indépendance du pays, la sélection algérienne est en quête d’offrir un cadeau fabuleux au peuple algérien.

Les 23 mondialistes algériens sont conscients qu’ils peuvent écrire leur propre histoire au Brésil, terre de football et pays de la samba. Le succès éclatant contre la Corée du Sud a remis la sélection algérienne sur selle et la confiance est revenue dans le camp algérien. Ayant pris conscience de leur grand potentiel offensif, les Fennecs peuvent s’appuyer sur leur état psychologique actuel pour réaliser un autre exploit et procurer de la joie à tout un peuple. Les Algériens, qui portent également les espoirs du peuple arabe, auront le soutien de plusieurs millions de personnes partout dans le monde. Les joueurs, que nous avons rencontrés hier, dégagent une grande sérénité, mais également une grande détermination, car ils savent qu’un match de cette importance se joue également sur le plan mental. Ce rendez-vous constitue une vraie finale avec toute la passion qu’il y a tout autour et l’excitation qui précède une confrontation aussi capitale. Les Algériens ont prouvé par le passé qu’ils répondent présents dans les grands rendez-vous.

En 1975, la sélection algérienne avait battu la France dans une finale mémorable des JM. Les Verts avaient égalisé à l’époque à la dernière minute du match, avant de prendre l’avantage aux prolongations. Ce jour-là, tout un peuple est sorti manifester sa joie. Le 16 juin 1982, à Gijon, en Espagne, les coéquipiers de Belloumi avaient créé un grand exploit en battant l’Allemagne sur le score de 2-1. Il a fallu attendre la CAN 1990 en Algérie pour assister au triomphe des Fennecs qui remporteront le trophée face au Nigeria grâce à un but d’Oudjani. Puis, il y a eu cette traversée du désert du football algérien jusqu’au fameux match barrage contre l’Egypte il y a presque 5 ans, au Soudan.

 

Révolte

On se souvient tous comment la sélection algérienne avait failli être lynchée au Caire le 14 novembre 2009. Malgré la défaite injuste, les joueurs ont laissé cette frustration pour le match barrage du 18 novembre 2009 sur le stade d’Oumdorman, un match mémorable qui restera gravé dans les mémoires de tous les Algériens. A Khartoum, les joueurs, soutenus par un public incroyable, se sont révoltés sur le terrain en réussissant à éliminer les Pharaons grâce à un but de l’ex-international Antar Yahya. En reprenant un joli centre de Ziani, il a fusillé à bout portant El-Hadary. Cette qualification pour le Mondial sud-africain a donné à l’Algérie une autre dimension, car le monde entier avait vu de quoi sont capables les Algériens.

C’est cette hargne et cette détermination qu’on veut voir ce soir à Curitiba de la part des coéquipiers d’Islam Slimani.

 

Bougherra, Halliche, Yebda présents

Après le Mondial 2010, la sélection algérienne a fait sa mue avec l’arrivée de Vahid Halihodzic. Beaucoup de jeunes joueurs ont intégré la sélection algérienne qui, en l’espace de trois ans, a beaucoup  progressé pour devenir une équipe bien organisée qui a du potentiel. La présence de quelques anciens, à l’image de Bougherra, Yebda et Halliche a renforcé le groupe, qui a pris consciences de ses grandes possibilités. Bougherra, Halliche et Yebda, qui ont participé à la fameuse rencontre du 18 novembre à Oumdorman, vont certainement transmettre cet état d’esprit aux joueurs de l’équipe actuelle ce soir à Curitiba afin qu’ils réussissent un autre exploit, synonyme d’une qualification historique au second tour de la Coupe du monde. Aujourd’hui contre la Russie de Fabio Capello, il faut s’arracher et jouer avec les tripes, car, au bout, il y a des sensations incroyables à vivre.

K. H.

 

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