Bien présent dans le match face à la Russie, Carl Medjani est l’un des artisans de l’exploit algérien. Dans cet entretien il exprime sa joie et se projette sur le huitième de finale face à l’Allemagne où il estime que la pression sera sur l’adversaire.

Vous êtes en huitième de finale de Coupe du monde, quel est votre sentiment ?

C’est beaucoup d’émotions, on est très fiers de ce qu’on a fait. Aujourd’hui ce n’était pas facile on savait que ça allait être un match difficile mais je pense qu’on ne s’attendait pas à ce qu’il soit aussi difficile, nous avons beaucoup souffert face à la Russie, mais nous y sommes arrivés. C’était en nous depuis longtemps, c’était un objectif auquel on tenait, on voulait le faire, mais c’était difficile de l’annoncer ouvertement car on sait comment est  l’engouement en Algérie, les supporters ont beaucoup d’attentes et ça aurait été très prétentieux de dire qu’on voulait à tout prix nous qualifier.

Avez-vous eu des nouvelles de l’ambiance qu’il y a en Algérie, car c’est vraiment la folie dans tout le pays…

Non je n’ai pas encore eu de nouvelles. Moi je suis arrivé en 2010 et j’ai été supporter lorsque l’EN était rentré d’Oumdourman, j’espère que lorsqu’on rentrera on aura droit au même accueil et qu’on pourra vivre ce moment-là. Quand on voit les vidéos, et l’engouement qu’il peut y avoir, que ce soit en Algérie ou ailleurs ça donne des frissons, on comprend aujourd’hui pourquoi nous sommes aujourd’hui en EN.

Que pouvez-vous nous dire sur ce huitième de finale contre l’Allemagne ?

Le coach a dit que c’était un match amical (Rires…). Non, ça c’était la boutade pour déstresser. Aujourd’hui on avait beaucoup à perdre, lundi on n’aura rien à perdre. Donc c’est une belle affiche, je pense que s’il y a quelqu’un qui doit avoir la pression c’est l’Allemagne, pas nous.

Alors il y a l’EN de 82, maintenant il y a une nouvelle génération la vôtre, qui entre dans l’Histoire…

Je pense que c’est une chose importante parce que tout ce qu’ont fait nos anciennes gloires était fabuleux, mais on en parlait toujours trente ans après, aujourd’hui j’espère que dans 30 ans on pourra parler de notre génération et que tout le monde sera fier de ce qu’on a fait.

Carl, ça serait bien de revoir le match de 82…

(Rires…) Si on peut Inchallah.

Une pensée pour eux ?

Ben oui. Je pense qu’à travers leurs déclaration, il y en a qui sont quand même durs avec notre génération, on a entendu des choses que comme quoi il fallait plus de locaux et arrêter les émigrés en EN. Quand vous êtes un joueur né en France mais qui est algérien c’est difficile à entendre. Aujourd’hui on a répondu de la meilleure des manières et j’espère qu’ils sont en train de fêter cette qualification parce qu’aujourd’hui ce  sont 23 Algériens qui ont qualifiés l’EN en huitièmes. 

Physiquement vous vous sentez comment alors que vous aurez 3 jours de récupération ?

On a fini le match fatigué, il va falloir  bien récupérer. Mais à ce niveau-là, on oublie la fatigue et on ne pense qu’à une chose c’est de jouer ce match et essayer de le remporter.

A .H. A.