Excepté l’élimination du poste de «sentinelle» qu’occupait jadis Carl Medjani et son remplacement par deux récupérateurs, Lacen et Taïder en l’occurrence, avec un meneur de jeu type en la personne de Yacine Brahimi, on ne voit vraiment pas la différence qu’il y a entre l’ancienne organisation de jeu prônée par Bosnien et celle choisie par le Français. L’Algérie joue toujours avec quatre défenseurs, trois milieux de terrain, deux ailiers et un avant-centre de pointe.
La pyramide inversée
Certains diront que ce «petit» changement insignifiant peut être d’une grande importance. «Le premier (avec une sentinelle) renforce plus l’axe défensif, quand le second (deux récupérateurs techniques et rapides) donne l’avantage à une bonne relance et le jeu porté vers l’avant au détriment d’un bon et solide axe central», nous dira un technicien algérien. L’autre différence réside, selon le même technicien dans la libération du meneur de jeu (un poste occupé lors des deux derniers matchs par Brahimi). «Brahimi a plus de liberté dans le schéma de Gourcuff. Dans l’ancien schéma, lui, comme Feghouli avaient un champ d’opération limité, avec des obligations défensives strictes. «C’est la pyramide inversée. Vahid Halilhodzic jouait avec une sentinelle et deux milieux excentrés. Christian Gourcuff a choisi d’inverser la pyramide. Il joue avec deux récupérateurs, un gaucher et un droitier, et un milieu offensif central», nous explique le même entraîneur algérien.
Feghouli-Soudani (ou Mahrez) toujours sur les côtés, Slimani en pointe
La défense n’est pas le seul compartiment que Gourcuff n’a pas touché, puisque l’emplacement des attaquants est toujours le même. Sofiane Feghouli qui avait un semblant de liberté face à Ethiopie (on le voyait à gauche, dans l’axe et à droite, ndlr) est resté fixé sur le couloir droit face au Mali, exactement comme au temps de Wahid Halilhodzic. Ses tâches son restées les mêmes, tout comme son champ d’opération. La même chose peut-être de Soudani et Mahrez. Le premier, titularisé face aux Ethiopiens, a joué jusqu’à sa sortie sur le côté gauche. Mahrez Ryad a fait de même à son entrée à Addis-Abeba et face au Mali. Slimani, l’attaquant numéro un des Verts est resté dans son rôle, en pivot. Il n’y a eu ni neuf et demi, ni deuxième attaquant. Juste deux ailiers et un avant-centre. De ce fait, on pourra dire qu’excepté Brahimi en meneur et l’élimination du poste de «sentinelle», les changements de Gourcuff sont loin d’être «une révolution», bien au contraire. Le Français travaille dans la continuité et c’est tant mieux !
A. B.