Est-il vrai que vous avez quitté l’USM Bel-Abbès ?
Je vous le confirme, j’ai remis ma démission par écrit. La cause principale est liée au long trajet qui sépare Sétif de Bel-Abbès. Je ne pouvais pas m’installer en famille à Bel-Abbès et il n’était pas possible de gérer un club par téléphone. J’habitais dans un hôtel, il faut admettre que c’est un peu difficile pour espérer réaliser au moins 30% du projet que j’avais en tête. Mais ce ne sont pas les seules raisons qui m’ont poussé à partir.
Pouvez-vous satisfaire notre curiosité ?
En Algérie, nous sommes soumis à professionnalisme boiteux, il n’y a pas un seul président propriétaire d’un club. Quand le stade et le club ne vous appartiennent pas, je ne vois pas les gens venir faire des investissements à capital vide. Je fais 800 km de Sétif à Bel-Abbès pour donner mon argent sans en tirer le moindre dividende en retour. Il y a certains supporters, pas tous, partisans de ce que j’appelle la gestion cocotte-minute, c’est-à-dire avoir en deux mois une grande équipe et une grande administration. Ce n’est pas dans mes cordes, alors je préfère m’en aller maintenant, j’estime que c’est correct. Je n’ai pas laissé le club avec de gros salaires.
Peut-on avoir des détails à ce propos ?
Le plus gros salaire à l’USMBA est de 1,5 million de dinars, ce qui est monnaie courante dans notre championnat. Il y a surtout beaucoup de mensualités de l’ordre de 500 000 DA, 800 000 DA et 900 000 DA. La masse salariale oscille entre 18 millions et 20 millions de dinars, au maximum. Le recrutement a coûté 40 millions de dinars, alors que des clubs ont déboursé jusqu’à 190 millions de dinars. Je ne peux pas réussir mon projet dans de telles conditions. Je pars la tête haute !
Qui, selon vous, pourrait vous remplacer ?
Bel-Abbès est une terre de football, elle a pas mal d’hommes en mesure de prendre la relève. Les Frères Hassani aiment le football et ils aident l’USMBA, il y a aussi Bensenada avec son expérience et sa compétence dans la gestion, ou encore Yahia Amroune qui a les moyens de sa politique, bref les hommes ne manquent pas à Bel-Abbès.
Qu’allez-vous faire maintenant ?
Ce samedi, j’irai assister au match ESS-TP Mazembe. Ce sera à huis clos, je pourrai donc voir le match à l’aise, ce sera le premier depuis mon départ de l’Entente. Cela étant dit, je resterai dans le milieu du sport. Le foot est une drogue, je ne peux pas m’en passer. Je préfère parler de passion plutôt que de drogue, en fait. Je pourrais peut-être ouvrir une grande académie de gestion du football, de stages, de management, en tout cas je ne quitterai pas le sport. Ce serait malheureux de ne pas mettre à profit mon expérience de 40 ans dans le football. Je n’ai pas encore 60 ans pour songer à la retraite, j’ai à peine 53 ans et je peux encore donner à la discipline. Ce sera à titre personnel ou avec l’ESS, on verra ce que l’avenir nous réserve.
H. D.