Pourquoi, selon vous, le MCA n’arrive pas à décoller ?
Le Mouloudia a recruté 16 nouveaux joueurs, tout le monde pensait que le club allait tout écraser sur son passage. Il faut du temps pour monter une équipe, pas du jour au lendemain. Le MCA a un nouvel entraîneur, qui a sa méthode. Pas plus tard que lundi passé, j’ai téléphoné aux responsables du Doyen pour leur demander de l’aider. Charef est peut-être un peu hautain, il devrait peut-être améliorer quelque chose à ce niveau, mais c’est sa nature et c’est surtout un travailleur. Il a juste besoin d’être réconforté. C’est un très brave garçon, qui aime être reconnu. Le public du Mouloudia doit comprendre que Charef ne travaille pas sur le court terme, il voit le long terme. Ce qu’il a fait à El-Harrach plaide en sa faveur.
Vous connaissez bien le MCA et ses supporters exigeants, est-il possible de travailler sur le long terme ?
Les fans du MCA ont de tout temps été exigeants mais, attention, il y a supporter et supporter au Mouloudia. Il y a même dirigeant et dirigeant, on en a qui ont un état d’esprit destructeur et ne voient pas le long terme. C’est facile d’être derrière un bureau et critiquer les gens.
Justement, comment expliquer la dualité entre Hadj Taleb qui fait confiance à Charef et Hariti qui le critique ?
Voilà déjà un problème créé au sein même de l’équipe. Comment voulez-vous que cela ne se répercute pas sur son rendement ? Je sais qu’au sein du conseil d’administration il y en a beaucoup qui, sous prétexte de bien connaître le football, font dans la médisance ou, comme on dit chez nous, la namima. Le coach n’a pas une baguette magique, il y a certes des lacunes mais on en discute dans un cadre serein, loin des parasites. Tout problème a une solution. Pourquoi ceux qui critiquent Charef n’ont rien dit quand il a été engagé et a entamé son travail ? Cet entraîneur a donné un aperçu de ce qu’il peut faire au MCA.
Quand ?
En Supercoupe d’Algérie, face à l’USMA, j’ai vu une équipe extraordinaire du Mouloudia. Chez nous, au moindre échec, on tombe sur l’entraîneur. Mais laissez-le travailler bon sang !
En somme, le problème principal du MCA, ce sont certains de ses dirigeants…
Posez-vous la question de savoir combien, depuis le début de saison, de présidents ont transité à la tête du MCA, en provenance de Sonatrach et vous aurez un début de réponse. Quelles connaissances du football a un responsable de Sonatrach pour pouvoir demander des comptes à un entraîneur ?
Peut-on dire que les supporters du MCA ont donné une leçon à leurs dirigeants en accueillant les joueurs avec des fleurs à l’entraînement ?
L’équipe a besoin d’être protégée, c’est une bonne initiative, même si je dois dire qu’on ne peut pas toujours les accueillir avec des fleurs. Mais il y a une mentalité à changer au niveau du supporter. Cette attitude ne doit pas changer selon qu’on soit au sein du comité des supporter ou pas. Je suis le MCA de très loin, mais l’amour que je lui porte ne changera jamais. Je soutiens le Mouloudia et Charef. J’ai eu l’occasion de discuter avec lui, c’est une sommité, il a juste besoin d’être réconforté. Il ne parle pas beaucoup, il prend tout sur lui, si on le met dans un cadre de confiance, on verra tout ce qu’il pourra apporter au Mouloudia.
H. D.