Pour son premier déplacement africain, en Ethiopie (2-1, le 6 septembre), le choc avait été plus brutal avec «des vestiaires dignes d’un club de district», un public local «incroyable», mais aussi une pauvreté «qui pousse à tout relativiser», dira le coach national.
«De la violence oui, mais aussi de la gentillesse et du respect»
Gourcuff dit « découvrir un environnement inédit et un mélange de traumatisme suscité par le décès d’Albert Ebossé, l’attaquant camerounais de la JS Kabyle ». Le jour du drame, Gourcuff était présent à Tizi Ouzou, à ce propos il dira : «C’est vraiment un pays de contrastes dans tout, confiait-il en marge de la victoire face au Mali (1-0, le 10 septembre). D’un côté, il y a cette violence, qu’on peut côtoyer dans les stades, de l’autre, des gens d’une gentillesse incroyable. Pour ma part, je ne suis confronté qu’aux bons côtés : une chaleur humaine exceptionnelle et des gens très respectueux à mon égard», dira Christian Gourcuff.
«En Algérie, le football représente plus de choses qu’au Brésil »
L’auteur de l’article dit que «cette passion bouleverse son quotidien (Christian Gourcuff), même s’il habite une résidence d’Etat, dans l’ouest de la capitale. «A Hennebont (à une dizaine de kilomètres de Lorient), où je résidais, certains ne me connaissaient pas et, pour les autres, je faisais partie du paysage, se souvient Gourcuff, accompagné dans tous ses déplacements par une garde rapprochée. Ici, je n’ai pas une vie normale. Il est impensable que je puisse aller faire mes courses ou ma petite balade à vélo dans la nature (sourire). En fait, le football en Algérie, c’est tout. Cela représente même,
peut-être plus de choses qu’au Brésil ! Même si pour moi, la pression n’est vraiment pas un problème. L’expérience et la maturité me permettent de la gérer avec sérénité», ajoute le coach national.
Il a fait le Ramadhan pendant… deux jours
«Je n’entends pas révolutionner le football algérien, explique le technicien dont le contrat pourrait le conduire jusqu’à la Coupe du monde 2018. Mais le jour où je quitterai le pays, si je peux y laisser une trace en ayant aidé son football à évoluer, comme je l’ai fait à Lorient, ce sera ma plus grande réussite», explique-t-il. Avant de raconter cette anecdote : «En déplacement au Bénin avec le vice-président de la Fédération (FAF), en août dernier, j’ai décidé de respecter le jeûne du Ramadhan…En fin de journée, on a faim et on est surtout très nerveux, dit-il, en riant. En tout cas, j’essaie de rester simple dans mes rapports avec les Algériens. Ainsi, je suis persuadé qu’on peut donner beaucoup.»
«En termes d’organisation, la FAF est un modèle»
Ce chapitre algérien qu’il espère être le dernier de sa carrière, se déroule pour l’instant sans accroc. C’est Christian Gourcuff qui le dit : «En termes d’organisation, la FAF est un modèle et je n’ai jamais été aussi à l’aise dans mon travail, se réjouit-il. Par exemple, on se déplace avec nos propres cuisiniers, qui se rendent sur site trois jours avant, on a nos propres aliments. Côté logistique, c’est exceptionnel, digne des plus grands clubs européens !»