Des arrivées pour le moins prestigieuses sont venues renforcer un groupe déjà assez costaud. Gourmi, Karaoui, Sylla, Aouedj, Hendou, pour ne citer que ceux-là. En plus de ce beau monde, le Mouloudia s’est offert un entraîneur que tout le pays convoite, Boualem Charef. On pensait dès lors que le vieux club algérois allait entamer le championnat pied au plancher et faire la course devant.
Après six journées, force est de constater aujourd’hui que le MCA n’est pas cette machine qui allait tout écraser sur son passage. Les Vert et Rouge pointent à la quatrième place, accusant quatre points de retard sur le leader constantinois. Bon, bien sûr, nous n’en sommes qu’à la sixième journée, le championnat est encore long et le Mouloudia a toute la latitude de refaire son retard et s’installer tout en haut du classement, mais, au vu de ce qu’on nous a présenté au mercato estival, il y a matière à dire que ce MCA est en retard par rapport à son plan de marche. Oui, l’équipe joue bien, elle développe un beau football, l’empreinte de Boualem Charef est apparente. Le Mouloudia version Charef joue bien, son football est alléchant et fait plaisir à voir, sauf que l’équipe n’arrive pas à rester à ce niveau de jeu toute la partie, souvent elle flanche après avoir brillé, comme ce fut le cas contre le NAHD et sa deuxième mi-temps, pour le moins chaotique. Beaucoup de supporters redoutent que cette belle façon de jouer au football ne se concrétise pas en fin de saison par des titres et autres trophées. Ces appréhensions, les nombreux supporters mouloudéens les expliquent par le fait que c’est exactement ce qui se passait six années durant à El-Harrach alors sous les ordres de Boualem Charef. Cependant, le MCA d’aujourd’hui n’a toujours pas atteint sa vitesse de croisière, «la mayonnaise tarde à prendre», comme dirait l’autre.
Avec une bonne qualité de jeu, l’équipe ne domine pas et plus grave encore le compartiment offensif éprouve toutes les peines du monde à s’illustrer. Les statistiques à ce sujet sont sans équivoque : sur les neuf buts inscrits jusque-là, cinq sont l’œuvre de défenseurs. Quatre de Hachoud et un d’Aksas. Plus de cinquante pour cent, c’est beaucoup.
Faire des progrès
Et c’est là justement où il faudra que cette équipe fasse des progrès. Le Mouloudia peine à s’imposer, le coach se doit donc de trouver des solutions. Le problème est que, dans tous les compartiments, il faudra procéder à des réglages, parce que si, devant, çà ne se montre pas trop, derrière et dans l’entrejeu aussi. Charef a du travail encore. En défense, on encaisse trop, sept buts en six matches, c’est un peu beaucoup pour une équipe qui veut terminer sur le podium et à la plus haute marche. Dans l’entrejeu, on attendait beaucoup d’Aouedj, Hendou et Karaoui. Si l’ex-Sétifien a pu fournir des prestations à la hauteur de sa réputation, il faut bien avouer que les deux premiers cités sont loin des attentes. Hendou, plus qu’Aouedj, n’est pas ce métronome que nous avons connu à l’USMH. Manquant de visibilité sur le terrain, souvent dans une position inhabituelle pour lui, Hendou, peine à se hisser à son meilleur niveau. Aouedj aussi n’est pas au mieux de sa forme, ce qui influe sur son rendement. En tout cas, en dépit de ses bonnes prestations, le Mouloudia devra élever son niveau de jeu et le faire durer le plus possible dans un match. C’est à ce prix-là qu’il pourra s’imposer et s’affirmer comme un poids lourd du championnat.
M. M.