Mesbah : «Gourcuff et Halilhodzic sont différents en tout»

Fraîchement qualifié pour la CAN 2015 avec l'Algérie, Djamel Mesbah connaît un début de saison en fanfare sur tous les points. De son nouveau club, la Sampdoria, qui est troisième de Série A, du parcours des Verts en ces qualifications pour la CAN, en passant par le virus Ebola et de son expérience avec le Milan AC, le gaucher en parle dans un entretien accordé à SOFOOT.fr avec la franchise qu’on lui connaît.

«Une qualif’ très propre »

L'Algérie vient tout juste de valider son billet pour la CAN 2015 avec un totale de 12 points glanés en 4 matchs. Un parcours parfait. Comment les Verts ont fêté cette victoire ? Mesbah dira qu’ils n’ont pas eu le temps de le faire. «On n'a pas trop pu faire la fête parce que c'était en semaine, juste un peu dans le vestiaire et après on est tous repartis dans nos clubs respectifs. On est vraiment soulagés de cette qualification, en plus on a fait 4 victoires en 4 matchs. Très propre.» A une question relative aux Algériens de France, qui après chaque succès des Verts envahissent les rues, le latéral algérien a répondu avec beaucoup de retenue. «Ah ah, je ne veux pas faire de politique. On a notre fierté et notre manière de fêter. Je pense qu'ils ont fait ça ‘‘différemment’’, je leur fais confiance.»

«Contrairement à 2010, on a bien géré l’après-Mondial»

Tous les amoureux de la sélection algérienne avaient peur que le scénario d’après la Coupe du monde 2010 se reproduise en 2014. Notamment après le parcours honorable réalisé par les camarades de Madjid Bougherra. Djamel Mesbah qui a vécu les deux scénarios explique la différence entre la gestion de l’après-Mondial en 2010 par Rabah Saâdane et ce qu’a fait Christian Gourcuff. «(…)J'y étais dans les deux cas. En 2010, on n'avait pas réussi à se qualifier pour la CAN 2012 avec cette défaite au Maroc qui fait très mal et dont on se souvient encore. Le groupe avait changé, c'était la fin d'une génération, tandis qu'aujourd'hui, c'est la même ossature qu'au Mondial et le groupe continue d'évoluer ensemble.

 

«L’Ethiopie, le match le plus difficile»

Il faut dire le gros risque était la décompression post-Coupe du monde. Djamel Mesbah qui a bien expliqué la différence entre 2010 et 2014 avouera, même indirectement que les joueurs avait peur du premier match face à l’Ethiopie à Addis-Abeba. «Le match le plus difficile, c'était la rencontre en Ethiopie, il fallait se remettre dans le bain et le quotidien du foot africain. Mais on a insisté sur le fait de bien se concentrer, c'est une victoire qui fait du bien et qui a démontré qu'on était une équipe mature, capable de gagner en déplacement dans des conditions difficiles», explique Mesbah.

«On était parmi les favoris en 2013, mais on s’est fait éliminer au premier tour»

Mesbah est conscient que l’Algérie, meilleure nation africaine en ce moment, est favorite pour la CAN 2015. Aller la gagner au Maroc ou ailleurs est tout à fait légitime. «Oui,  on le sait, mais il ne faut pas s'enflammer, pas comme en 2013 où on était favoris alors qu'on sort au 1er tour. On avait bien joué, mais on avait clairement manqué de réalisme. Là, on fait partie des meilleures équipes d'Afrique, mais on n'y pense pas trop. On garde les pieds sur terre et on essaie de se remettre en question.

 

«Ebola, on y pense, come tout le monde»

 

Les qualifications pour la CAN 2015 se sont déroulées sous le signe du virus Ebola. Plusieurs pays sont touchés. 5000 morts ont déjà été enregistrés, mais aussi, on parle du report ou de la délocalisation de la CAN 2015 prévu au Maroc. Comment Mesbah et ses coéquipiers voient les choses ? Le joueur s’est montré évasif à ce sujet. «Tu y penses un peu comme tout le monde, mais rien de plus. Là, ils parlent de reporter la CAN, on verra au mois de novembre quand ils prendront la décision.»  

«L’Afrique te pousse à te remettre en question»

Quand on est international africain, on a l'occasion de voir des pays où on n'irait jamais en tant que touriste. Mesbah à l’instar d’autres joueurs qui sillonnent notre beau continent depuis 4 ans maintenant dit retenir plusieurs choses de ces voyages en Afrique noire. «Ça c'est clair, ça fait découvrir l'Afrique et ça t'oblige à te remettre en question. Par exemple, la République centrafricaine m'a marqué, il y avait beaucoup de misère là-bas. En revanche, le Rwanda m'a surpris, c'est un pays qui a connu un dur conflit, mais tout était propre», dira Mesbah.

«Je suis content de retrouver Gourcuff»

Djamel Mesbah était un joueur apprécié par Vahid Halilhodzic. Il était même, selon certaines de nos sources, le plus proche du Bosnien à tel point que Mesbah l’appelait par son prénom. Le journaliste de SOFOOT le savait certainement, c’est pourquoi il lui a demandé de faire une comparaison entre les coachs Vahid et Christian Gourcuff. «Ils sont différents en tout : caractère, tactique, gestion de groupe, mais on s'est bien adaptés et inversement. Je suis content de retrouver Gourcuff, que j'ai connu à Lorient en 2006. Je n'étais resté en prêt que deux mois avant de rentrer à Bâle pour me soigner, mais oui, très content de le revoir et inversement. Ça facilite aussi le relationnel.»

«4 joueurs du Calcio avec les Verts, c’est une fierté »

Dans la dernière liste de convoqués, la Série A était le championnat le mieux représenté avec Mesbah, Belfodil, Taïder et Ghoulam. «C'est une bonne nouvelle, on est fiers. C'est une chose positive pour l'équipe nationale, car on ramène notre culture du football italien.» En parlant de Série A, Djamel Mesbah a été appelé a parler de son  aventure à la Sampdoria qui débute bien. «Mais je ne suis pas surpris, déjà l'an dernier ça tournait bien, il y avait cette même ossature. On est un bon groupe et ce n'est pas des paroles en l'air, il y a vraiment une vraie harmonie. Avec un sacré coach, direct, qui m'a d'ailleurs personnellement voulu et qui suit tout le monde, du premier au dernier. On est troisièmes après 6 matchs, à seulement un point de la Roma. Bon maintenant, on va jouer les gros, donc on fera le point dans un mois.»

«Je n’ai pas de souci à aider mon prochain»

 

Pendant que Mesbah était en sélection, Gênes a connu de graves inondations pour la deuxième fois en trois ans. On parle d'une mobilisation du monde du football. A ce propos, l’international algérien dira : «Oui, et pas seulement avec un soutien économique, mais aussi psychologique. Moi, de mon côté, il n'y a pas de soucis pour donner un coup de main. Même si, en réalité, tu ne peux pas faire grand-chose, quand ce sont des catastrophes naturelles ou des enfants malades, que ce soit à Gênes, en Afrique, dans le monde arabe. Tu fais ton maximum, donc si tout le monde donne un peu, c'est très bien.

 

 

«Milan ne m’a pas mis à la porte»

L’expérience de Mesbah au Milan n’a duré qu’un an. Un départ que regrette un peu le joueur, surtout qu’après son départ, le Milan AC s’était retrouvé son un arrière gauche de métier. C’est Constant et Emanuelson qui occupaient le poste. «J'aurais pu rester, on ne m'a pas mis à la porte. La première année s'était bien passée, mais ensuite je me suis blessé et il y a eu la CAN. J'aurais peut-être dû être plus patient. Mais je n'ai pas de regrets, j'assume mon choix. Moi, je suis comme ça, quand je sens que je ne fais plus partie du projet, je préfère partir, alors qu'il y a des mecs qui restent, qui ne jouent pas et qui perdent leur temps.»

M. M. 

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