- «On ne voit plus les changements de plus de 2 joueurs à chaque match»
L’EN ne cesse de grandir, quelles en sont les raisons, selon vous ?
Ce sont les joueurs surtout qui ont grandi. Ils ont acquis une expérience indéniable, avec les qualifications et la phase finale des CAN 2010, 2012 et 2013, mais aussi du Mondial 2104. Nous avons une génération de joueurs très doués et qui n’ont pas connu beaucoup d’entraîneurs, trois seulement pour la plupart et deux pour d’autres. Le travail se fait dans la continuité et la stabilité. La performance au Brésil a permis à l’équipe de franchir un palier psychologique supérieur. Aussi, une décantation s’est faite et nous avons vu arriver des joueurs qui n’étaient pas titulaires indiscutables.
A qui pensez-vous au juste ?
Je songe à Brahimi, un joueur exceptionnel, Djabou et Mahrez qui ont pris du galon. La chose principale qui explique la montée en puissance de l’EN a trait au fait que Gourcuff a été recruté suffisamment à l’avance, il a vécu avec cette équipe en dehors de la Coupe du monde. Maintenant, on programme deux matches officiels de suite, la sélection peut ainsi, pour la première fois, se regrouper durant 10 jours. C’est très favorable et l’entraîneur en profite pour travailler dans la continuité. Gourcuff est sage, il met en valeur l’aspect psychologique.
Peut-on dire qu’il vous ressemble un peu, en ce sens qu’il transmet, comme vous, sa sérénité aux joueurs ?
Il a les qualités psychopédagogiques pour gérer le groupe. Il est sûr de ce qu’il fait, il est le maître de la situation, et il transmet effectivement sa tranquillité aux joueurs. C’est aussi un coach qui va vers une stabilité de l’effectif.
Ce qui n’était pas le cas avec Halilhodzic…
On ne voit plus les changements, à chaque match, de plus de deux joueurs à la fois. Cette pratique ne permettait pas d’avoir la cohésion. Maintenant, l’équipe est régulièrement la même. Le coach peut toujours apporter de petits changements, mais il y a une ossature qui se dégage. Les automatismes se mettent en place à présent, on le voit notamment dans la zone offensive où le jeu collectif est plus manifeste. L’Algérie était quasiment assurée de se qualifier à la CAN 2015, au vu de la composante de son groupe, cela permet à l’entraîneur de profiter de cette phase pour préparer déjà la phase finale. Avec des cycles de préparation de 10 jours ponctués par deux matches officiels, on peut faire un travail susceptible d’améliorer la cohésion de l’équipe. Les résultats sont là, les rapports avec le coach sont excellents, l’EN est sur la bonne voie.
Est-ce que les Verts peuvent triompher lors de la CAN 2015, au Maroc ou ailleurs ?
C’est trop tôt pour en parler. Jusque-là, nous n’avons affronté qu’un seul adversaire de grande valeur : le Mali. On ne se prononcera que lorsque l’EN sera confrontée aux grosses cylindrées du continent. Attendons d’abord patiemment le tirage au sort de la phase finale de la CAN pour connaître les adversaires qui nous seront proposés au premier tour. Pour le moment, l’Algérie est dans une bonne dynamique, mais tout le monde est conscient qu’il y encore du boulot à faire pour être parmi les meilleurs et gagner la Coupe d’Afrique l’année prochaine.
H. D.