Antouri, bienvenue à Sétif…
L’Entente, après 26 ans d’absence, retrouve la finale de la Ligue des champions africaine dans sa nouvelle version, que ressentez-vous ?
En fait, je suis très heureux que l’Entente de Sétif retrouve la finale de la Ligue des champions d'Afrique après 26 ans d’absence après avoir remporté la coupe d’Afrique des clubs champions en 1988 à Constantine, au détriment de l'équipe nigériane d’Iwananywu et je suis ravi que cette génération de joueurs arrive sur le podium, c'est très agréable pour l'Algérie en général et Sétif en particulier.
Vous ne craignez pas une répétition du scénario de la coupe de la CAF de 2009?
Dans le football tout peut arriver. Avoir perdu la coupe de la CAF en 2009, pour moi c’est à cause de la naïveté de toute l’équipe dirigeante et du personnel technique de l'équipe, surtout que le match aller à Sétif s’était soldé sur une large victoire de l’ESS sur le score de deux buts à zéro et avoir terminé la première mi-temps à Bamako sur un score vierge. Mais en second mi-temps, c’était un autre scénario qui ne doit pas être répété en novembre prochain.
En parlant de novembre prochain, que pensez-vous de la décision de l’ESS de choisir ce jour pour jouer la finale retour à Blida?
Le 1er Novembre est un jour historique pour l'Algérie, le début de la Révolution ; en choisissant cette date, cela dénote du nationalisme des dirigeants de l’ESS. Les joueurs de l’Aigle noir devront relever le défi en cette journée historique et remporter la Ligue des champions d'Afrique qui restera longtemps dans l'esprit des Algériens.
Avez-vous suivi des matchs de l’ESS dans la Ligue des champions africaine cette saison?
Oui, je suivais les nouvelles de l’ESS par contact téléphonique avec mon ami Salim Hebia qui me donnait le résultat et le film du match à la fin de chaque rencontre.
Quand avez-vous senti que l'ESS était capable d'aller loin dans la Ligue des champions d'Afrique?
En fait, ce que Salim m'a dit après la rencontre contre l'Espérance et le grand résultat obtenu par l'équipe et la façon dont les joueurs ont joué face à l'Espérance avec son armada de très bons joueurs, j'ai eu le sentiment que l'équipe pouvait aller loin et atteindre au moins les demi-finales de la compétition, d'autant plus que l'équipe a beaucoup changé.
Quelle est la différence entre l'équipe de 1988 et celle de 2014?
Je ne peux pas juger l'équipe actuelle. Je peux vous parler de l'équipe de 1988. Mais avec l'équipe actuelle, je ne peux rien dire parce que je n'ai pas vu de matches du club en cette Ligue des champions africaine.
Quelle est la dernière rencontre de l’ESS que vous avez suivie au stade ou à la télévision?
Le dernier match que j'ai vu, c’était face à la JS Kabylie après que l’Entente ait remporté le titre du championnat national. J’ai commenté la rencontre sur Canal Algérie. Je pense que l'équipe a beaucoup changé suivant les échos que j’ai eus des supporters de l'équipe. Je dois voir un match pour me prononcer sur le plan technique de notre équipe.
Avez-vous le même sentiment en tant que joueur en 1988 et en tant que supporter en 2014 ?
Certes, je ressens la même chose parce que je suis une enfant de l’équipe et de cette ville, il n’y a pas de différence. Ce que j'ai remarqué depuis mon arrivée à Sétif, c’est la grande ambiance chez les supporters pour le couronnement en Ligue des champions d'Afrique pour la première fois dans l'histoire du club dans sa nouvelle version et qui fait la fierté de tous les Algériens.
Est-ce que vous avez parié sur l'ESS pour la finale après sa qualification pour les demi-finales ?
En fait, je n’ai pas parié que l’ESS se qualifie pour la finale, surtout après le résultat du tirage au sort qui a donné l’Entente face à l’une des meilleures équipes en Afrique, le TP Mazembe, et le fait de jouer le match retour à Lubumbashi. Il faut reconnaître qu’atteindre déjà la finale est une réussite sans précédent pour n'importe quelle autre équipe depuis 1990, date du couronnement de la JS Kabylie.
Le fait de jouer le match retour de la finale en Algérie est-ce un avantage pour l'Entente ?
Je pense que la finale se joue en deux temps, le premier à Kinshasa et le deuxième à Blida. J’estime que les chances des deux équipes sont égales. Il est indispensable que l’ESS parvienne à un résultat positif dans la première étape afin de garder ses chances de remporter la Ligue des Champions sans faire des calculs. Un match de football n’est jamais gagné d’avance et le Vita Club peut également faire une surprise en Algérie comme il l’a fait à Sfax.
Comment voyez-vous les chances de l’ESS au match aller à Kinshasa?
Selon mes informations, l’Entente est en mesure de parvenir à un résultat positif dans la première manche en raison de ses résultats obtenus lors des matchs joués à l’extérieur, en plus la formation sétifienne joue mieux à l’extérieur qu’à domicile. Les résultats enregistrés parlent d'eux-mêmes.
En 1988, quelle était votre motivation?
Nous avions déjà acquis plusieurs privilèges pour chaque joueur, mais avant tout, nous avons la fierté que nous avons offert à la ville de Sétif en particulier et l'Algérie en général. Mais l’histoire retiendra ce couronnement et personne ne peut l’effacer.
Abderrahim, à chacune de vos visites à Sétif, l’Entente obtient un titre…
Cela veut dire que je porte chance à l’ESS, puisque à chaque visite l’Entente obtient un titre. J'espère que ce sera le cas cette fois et que l’Entente remportera la Ligue des champions africaine pour tous les Algériens.
Si vous allez recevoir une invitation de la direction de l’ESS pour assister à la finale à Blida…
En fait, c’est un grand honneur pour moi que la direction pense à moi et m’invite à assister à la finale. Dommage, je ne peux pas y assister, je dois retourner chez moi en France. Je suivrai la rencontre à la télévision sans aucun doute.
Pouvez-vous nous parler des préparatifs de la finale de 1988?
C’était des préparations habituelles, avec une forte concentration sur les deux rencontres.On ne devait pas modifier les habitudes, car cela pouvait perturber le groupe. A mon avis, un match de football reste un match de football et changer les habitudes ne sert à rien, surtout quand tout va bien. En 1988, nous n'avons rien changé, nous avons joué avec le cœur pour le sacre.
Quels ont été les conseils donnés par le coach, feu Mokhtar Aribi, dans le dernier match ?
Dans la première manche, je suis entré dans la seconde moitié du match. Pour moi, la chose la plus importante est de savoir choisir les 11 joueurs capables d'atteindre le résultat souhaité, qui est la chose la plus importante dans le football avant toute orientation ou conseil. Avec Aribi, chaque rencontre avait ses joueurs, lors de la finale à Constantine, il a fait jouer des joueurs qui n’avaient pas joué lors du match aller au Nigeria. Autre chose importante, les joueurs doivent eux accepter de rester sur le banc dans l'intérêt de l’équipe.
Vous n’avez pas répondu à notre question sur les conseils donnés par feu Aribi…
Les conseils qu’il nous donnait dans la première rencontre est de faire un résultat positif, et la chose la plus importante est de marquer un but. Au cours du dernier match, il nous a dit : «Le stade est plein, vous voyez tous ces gens-là ? Rendez-les heureux.» Le joueur dans une finale est motivé automatiquement et ne nécessite aucune motivation, je ne vois pas comment il ne peut pas l’être dans une ambiance pareille.
Qu’est-ce que vous gardez de la finale de 1988 ?
Beaucoup de choses, mais la plus importante est le parcours complet, parce que chaque rencontre a sa propre spécificité et ses propres souvenirs, il n'est pas facile d'atteindre la finale d’une compétition continentale comme la Ligue des champions d'Afrique. Les défis et les sacrifices, la chaleur… C’était important aussi de rendre Aribi Allah yarrahmou heureux parce qu’il mérite le respect, c’était pour lui que nous avons gagné aussi la coupe afro-asiatique alors qu’il n’était plus de ce monde, nous avons honoré sa mémoire.
Vous êtes le recordman des buts inscrits en Ligue des champions avec sept buts, Belameiri vous suit de près avec six buts, avez-vous peur de voir votre record battu 26 ans après?
J'espère qu’il marquera huit buts et je ne me se soucie pas du record parce qu’un record est fait pour être battu. J'espère que Belameiri dépassera mon record, car il contribuera à la victoire de l’ESS.
26 ans après, les supporters de l’ESS seront encore en déplacement à Blida après le déplacement de 1988 à Constantine ?
C’est vrai, 26 ans après, les supporters seront en déplacement à Blida pour encourager les joueurs comme ils l'ont fait en 1988. Comment une équipe qui représente l'Algérie sur la scène internationale n'a pas une aire de jeu digne de sa réputation. Pour moi, le 8-Mai-1945 n'est pas digne de l’ESS. Les autorités locales doivent résoudre ce problème très vite.
Un dernier mot pour le public sétifien…
J'espère que le public restera toujours derrière l’Entente en cas de victoire ou de défaite, atteindre la finale est déjà un exploit en soi.
K. A.
- «Dessiner un sourire sur le visage du défunt Arribi était la meilleure réalisation et on jouait pour lui et la ville de Sétif»
- «En 1990, le MSP Batna jouait mieux que nous, mais à la fin nous avons remporté la coupe d’Algérie»
- «Digne de sa réputation, l’Entente doit avoir un grand stade, et après 26 ans, les supporters seront en déplacement à Blida»