Alors que le Mouloudia d’Alger ne s’en sort pas très bien en ce début de saison, le président actuel du club, Hadj Taleb, exige des résultats immédiats à son équipe. Il affirme que le MCA est un club qui doit gagner des titres eu égard à son rang, son standing et sa popularité. Ce qui est dans l’absolu correct, sauf que, tout club aussi huppé, aussi populaire et aussi prestigieux, a besoin d’un temps pour souffler et se reconstruire. Les exemples à travers le monde sont légions. Aujourd’hui, on voit bien que le président du club mouloudéen a prôné un tout autre discours que celui lors de son arrivée à la tête du club. Il y a de cela deux années, lorsque Sonatrach avait pris les rênes du club, la firme pétrolière algérienne avait clairement indiqué lors de sa prise de contrôle du Mouloudia vouloir bâtir un grand club. Sonatrach s’était engagée auprès du vieux club d’Alger avec un projet à long terme. Dans ce cas précis, il est bien évident que les résultats ne peuvent venir en une seule, voire deux années. Un projet à long terme, c’est un projet qui, dans trois, ou quatre saisons commence à donner ses premiers fruits. Or, dans son intervention hier à la radio, Hadj Taled a soutenu qu’il est nécessaire au Mouloudia de gagner des titres (dans l’immédiat) au motif qu’un grand club ne peut se permettre d’attendre aussi longtemps.
Comment se fait-il que la direction du club prône un tout autre discours que celui des débuts avec le club ? En exigeant des résultats immédiats, Hadj Taleb met une pression énorme sur les épaules du coach mouloudéen, Boualem Charef, et pas seulement, il en met aussi sur les épaules des joueurs.
Il défend Hariti
Le président du club des Vert et Rouge s’est aussi exprimé sur le cas du DG du club, Hariti. Ce dernier s’immisce beaucoup dans le travail technique de l’équipe et ne manque jamais d’adresser des piques au staff. C’est ce qui crée souvent des réactions épidermiques des proches du staff technique qui voient dans ces attaques des tentatives de déstabilisation. En fait, le DG de la SSPA/MCA irrite plus d’un par ses déclarations souvent intempestives. Mais il trouve en Hadj Taleb un allié de circonstance qui l’a défendu hier. Ce dernier trouve tout à fait normal les agissements du directeur général du Mouloudia, il a déclaré à ce propos : «C’est vrai que Hariti s’exprime mal des fois, mais il est tout à fait en droit de parler aux joueurs et de donner son avis.» Hariti qui est un cadre de la grande entreprise algérienne, Sonatrach, a-t-il les compétences et les capacités nécessaires de parler football ? Son poste de directeur général de la SSPA, lui confère-t-il le droit de parler technique ? Et plus grave encore interférer dans le travail de l’équipe et de donner son avis sur le jeu. Selon Hadj Taleb oui, il dit à ce sujet : «Souvent il s’exprime mal et parfois on déforme ses propos. » Pas convaincantes, ces excuses.
«Le Mouloudia subit la pression de la rue»
Le président du Mouloudia, Hadj Taleb, s’est aussi exprimé sur le fait que les critiques des supporters et toutes les choses qui se disent en dehors du club lui nuisent. Hadj Taleb a déclaré à ce sujet : «Le club souffre de la pression de la rue, ca nuit au rendement de l’équipe, qui subit directement cette pression qui n’a pas lieu d’être. C’est pourquoi il faut que les résultats suivent. Cela contiendra, un tant soi peu, la pression des supporters.» Etant donné que le Mouloudia d’Alger est un grand club et qu’il est dirigé par la plus grande entreprise du pays (la plus grande aussi à l’échelle continentale), comment se fait-il que le club puisse subir la pression de la rue, alors qu’il a tous les moyens afin de facilement l’éviter ? Une meilleure prise en charge du groupe pro lui fera éviter cette pseudo-pression. Sonatrach a les moyens de mettre son équipe pro en dehors de toutes les turbulences de la rue. Beaucoup d’observateurs avaient vu, justement, que l’arrivée de Sonatrach pouvait «extraire» le Doyen de l’emprise de la rue. Mais ce que dit Hadj Taled à ce sujet. Ce discours du président, s’il est en porte-à-faux avec les exigences du professionnalisme, il nous montre au moins l’incapacité des dirigeants à mettre à l’abri «des dangers de la rue» ce grand club. Le changement radical de discours, de la part de Hadj Taleb, depuis son arrivée à la tête du club, pourrait nuire à l’équipe mouloudéenne, qui essaie tant bien que mal de gagner en stabilité, afin d’avoir des résultats à long terme.
Faire venir un manager général, pourquoi ?
Selon toujours Hadj Taleb, le club compte renforcer la barre technique par le recrutement d’un manager général. Cette décision, si ce n’est pas une épine qu’il faudra mettre dans le pied de Boualem Charef, ça y ressemble beaucoup.
M. M.
«Le MCA provoquera le déclic jeudi»
Lors de son intervention hier sur les ondes de la Chaîne III, le président Hadj Taleb a tenu à montrer son soutien au coach Charef, tout en assurant que le MCA va aborder un virage décisif et que pour lui, le déclic se fera jeudi contre les Canaris.
Afin de participer à la mobilisation qui est en train de se faire au niveau de la maison des Vert et Rouge, le président Hadj Taleb a tenu à travers son intervention sur les ondes de la Chaîne III de montrer son appui et son soutien au premier responsables de la barre technique. Estimant que l’équipe est en train de bien faire et qu’il ne lui faut que juste le déclic qui pour lui doit se faire jeudi contre la JSK. C’est l’union sacrée qui se fait sentir au Mouloudia. Chaque partie tente d’apporter sa touche pour que le doyen des clubs algériens retrouve le chemin des victoires. Hadj Taleb est confiant et pense que l’avenir sera meilleur en déclarant ceci : «Incha Allah, ce sera le déclic ce jeudi pour le club. On est conscients qu’après cela on aura un mois de novembre décisif et on va tout faire pour assurer. Ce sera difficile, mais je sais que les troupes vont tout faire pour réussir le pari. Le coach fait du très bon travail. Il ne reste que les résultats qui, on espère, vont arriver. On ne peut pas demander à Charef de rentrer sur le terrain pour marquer, mais je suis persuadé que l’équipe va assurer et on refera le même coup que lors de la finale de la super coupe.» En ce qui concerne les déclarations de Hariti et son attitude jugée contre les Mouloudéens, le président Hadj Taleb tente de tempérer les ardeurs en assurant que même si des fois le directeur général ne s’exprime pas comme il se doit, Hariti ne fait rien pour déstabiliser les troupes. En tous les cas, le président veut montrer qu’au Mouloudia il n’y a pas de malaise et aucunement une crise. Tout le monde se mobilise pour le clasico.
A. Z.