Vous venez de gagner un derby important face au MCO, un premier commentaire.
Au-delà du derby, c’était important pour nos supporters, on les a quand même entendus de l’extérieur nous motiver. Même la veille du match, ils sont venus à l’hôtel du club manifester leurs encouragements. Toutefois, au niveau de la performance, avec l’atmosphère du huis clos qui régnait dans le match, ce n’était pas facile. Au niveau de la motivation, on avait fait un grand travail mental, on a eu encore quelques péripéties cette semaine dans la ville de Sidi-Bel-Abbès. Ce qui était important, c’était de prendre les trois points. C’est un championnat qui est très serré.
C’est dire qu’on n’a pas vu un grand match techniquement…
Effectivement, on n’a pas vu un grand match, je ne vais pas vous mentir, la presse l’a remarqué aussi, on n’a pas très bien débuté. On a marqué très tôt, et derrière, paradoxalement, on a été surpris par le jeu de l’équipe adverse qui jouait très direct et qui a aussi joué de gros ballons sur le gardien, notamment en première mi-temps quand ils jouaient avec cinq défenseurs ou en 3-4-3. On pensait qu’ils allaient un peu nous mettre en difficulté. En seconde période, l’équipe adverse a changé de système, et je m’y attendais un peu, ils sont passés à quatre attaquants avec un soutien d’attaque.
Ne pensez-vous pas que le match allait se compliquer pour vous en seconde période ?
J’ai dit à mes joueurs à la mi-temps, on ne gagnera ce match que si on reste nous-mêmes, si on a toujours cette maîtrise technique et la maîtrise nerveuse, car on avait beaucoup d’envie et il y avait une grosse attente. On nous l’avait dit et assez répété, il nous fallait gagner ce match contre le MCO. Il faut qu’on ait à chaque match une attitude et un comportement exemplaires, ce qu’on avait été d’ailleurs, dans l’esprit, dans l’abnégation.
Etiez-vous déçus par le jeu ?
Oui, il faut dire quand même que j’étais déçu par notre jeu. On s’énervait, car il y avait trop d’envie et un manque de calme et de maîtrise. On s’est énervés nous-mêmes, ce n’est pas même l’adversaire qui nous a énervés, car, quand on faisait des mauvais choix, on s’est engueulés un peu, on s’est un peu investigués. On allait sortir du match et l’adversaire ne demandait que cela. Ce n’est qu’à partir de ce moment que l’adversaire cherchait à nous énerver dans le jeu ou dans des fautes, en mettant des fois des ballons longs et aussi de la pression, de la bagarre sur notre défense et sur notre bloc équipe. Malgré cela, on a résisté avec un peu de réussite par moment.
Un 2e but vous aurait libérés, non ?
En effet, dans ce genre de situation, un second but nous aurait libérés forcément. On aurait pu faire le break, mais on n’a pas joué assez, on s’est occupés de dégager afin de préserver ce résultat et de fermer la maison. J’avais l’impression de voir ce genre de match en Italie, qu’on appelle le beau catenaccio italien. L’équipe qui mène au score, recule et se braque devant sa surface, en attendant l’adversaire, mais il y avait de sorties de balles qu’on aurait pu bien fermer à l’adversaire. En football, il faut gagner, et c’est ce qu’on a fait.
Votre prochain adversaire n’est autre que l’USMA, qui vient de mettre fin à une série de cinq matchs sans victoire en s’imposant à El-Eulma…
Il faut faire désormais une belle prestation face à l’USM Alger qui est revenue un petit peu dans le championnat, vu l’effectif que possède cette équipe, même si Velud pouvait se plaindre de quelques absents, mais il y a quand même quelques bons joueurs. On aura un jour de moins de récupération, c’est important de bien récupérer. Il faut aussi bien se reposer car, dès jeudi, on sera à Alger. On ira à Bologhine avec cet état d’esprit d’avoir gagné le derby et qu’on vient de sortir de trois matchs intéressants (MCA, CSC et MCO). Il faut s’appuyer sur ces bases-là pour aller faire une performance face à l’USM Alger, car on sait que cela va être très difficile.
Comment expliquez-vous les changements, notamment celui de Tiagana par Garrich ?
Quand j’ai vu qu’ils avaient changé, deux joueurs en faisant rentrer deux offensifs, j’ai d’abord constaté que mon bloc équipe fonctionnait toujours bien, je ne voulais pas le chambouler. J’ai demandé à Ogbi et Tigana de fermer plus l’axe afin de bloquer les premières relances avec deux attaquants et un milieu offensif, donc plus de jeu sur les côtés. Il fallait bien fermer l’axe et les obliger à jouer sur les côtés et ils ont continué à mettre de longs ballons et, pour cela, j’ai mis Garrich devant la défense pour la sécuriser un peu. Ils cherchaient à nous pousser à commettre des fautes, mais ils ont péché par manque de maîtrise technique. Ogbi était capable de garder le ballon, c’est un choix que j’ai fait pour stabiliser notre bloc.
Comment évaluez-vous la prestation de Tigana pour son premier match à domicile ?
Tigana manquait de compétition et il rentre tout doucement dans le rythme. Pour moi, il est monté d’un cran par rapport au match du CSC, c’est quelqu’un qui pourrait nous faire du bien il est à la recherche de cette confiance de marquer ou de faire marquer ce premier but qui va certainement nous libérer. Il va travailler beaucoup plus cette semaine pour nous apporter beaucoup plus aussi, mais il faut qu’on s’en serve beaucoup plus. Or, il vient de débuter avec les joueurs avec lesquels il n’a pas encore les affinités requises.
Un dernier mot…
On ne va pas faire la fine bouche, on reste sur trois performances intéressantes, on fera un pré-bilan après dix matchs. On est au 9e match, on attendra l’USM Alger. On est monté en puissance dans l’état d’esprit, dans les choses qu’on voulait mettre en place, je pense qu’il y a une progression et ce n’est pas fini, car il nous reste encore un match face à l’USMA dont l’effectif est le plus costaud du championnat. Je dirai que ses joueurs vont revenir très vite comme la plupart des grandes équipes où on avait vu la JSK, notamment. Ces équipes sont un peu malades, mais quand elles commencent à revenir dans le championnat, elles le font rapidement.
M. B.