Ziani : «Gourcuff m’a sorti du fond du trou»

L’international algérien et pensionnaire d’Ajman aux Emirats arabes unis rompt le silence pour s’exprimer sur l’actualité. De sa blessure aux rumeurs de sa résiliation de contrat, l’ancien Marseillais élucide tout mystère et éclaire une fois pour toutes l’opinion publique sur ce qui se passe avec son club. L’occasion aussi pour lui de se remémorer l’épopée fantastique des qualifications au Mondial 2010. De Rabah Saâdane à Benchikha et Vahid, Ziani ne laisse rien au hasard et se confie à cœur ouvert. Il donne aussi son avis sur son ancien entraîneur, Christian Gourcuff, qu’il juge capable de soulever le trophée africain. Il laisse la porte ouverte à la sélection tout en avouant que pour le moment, son souci c’est de retrouver les terrains, chose qui ne devrait pas intervenir avant le début de la nouvelle année. Entretien.

Que devient Karim Ziani après cette longue absence et votre mutisme par rapport aux médias ?

Ce n’était pas un mutisme. C’était juste que j’en avais marre qu’on me pose les mêmes questions. Chaque fois on me pose la question pourquoi tu n’es pas en équipe nationale ou encore as-tu des problèmes avec tel ou tel. Toutes ces choses ne sont pas faites pour faire avancer le football. J’ai préféré ne pas parler et ne pas me prendre la tête avec ces histoires-là. En plus pour me parler de l’EN alors que je n’y suis pas, je ne voulais pas émettre des critiques positives ou négatives par rapport à ça.

 

Justement, vous êtes actuellement blessés. Qu’en est-il au juste avec votre blessure et quand est-ce qu’on reverra Karim avec Ajman sur un terrain de football ?

J’espère que je reviendrai très bientôt sur les terrains, j’ai repris la course. Je me sens très bien. Dieu merci, je suis bien pris en charge, donc, j’espère que mon retour interviendra très vite.

 

On a beaucoup parlé de votre départ d’Ajman. Certains médias ont même avancé la thèse d’une résiliation de contrat. Pouvez-vous nous éclairer là-dessus ?

Tout ce que je peux dire, c’est que ce sont des mensonges. La vraie histoire, c’est que deux jours avant le mercato, je me suis blessé et comme j’ai contracté une déchirure, ils (les dirigeants d’Ajman, ndlr) avaient peur de voir mon indisponibilité durer dans le temps. Ils ont pris un autre joueur pour me remplacer. Cependant, j’appartiens toujours à Ajman et ce n’est pas du tout mon genou, c’est ma cuisse. Donc, les journaux qui ont écrit des mensonges se reconnaîtront d’eux-mêmes.

 

Concrètement, quand est-ce que vous allez renouer avec la compétition ?

Concrètement, je ne peux rejouer avant le 1er janvier. Comme ils ont pris un joueur à ma place, je ne peux pas.

A partir du 1er janvier, je reviendrai en club.

Vous êtes maintenant habitué aux pays du Golfe. Quelle est la différence entre le championnat qatari et émirati ?

Disons que dans les pays du Golfe, ils font tout pour qu’on travaille dans de bonnes dispositions. C’est vrai que le championnat n’est pas aussi relevé qu’en Europe. On n’a pas droit au même nombre de joueurs étrangers, ce qui fait que la pression est plus importante sur les professionnels puisqu’on attend beaucoup d’eux. Maintenant, la différence entre les deux championnats n’est pas grande. On pose le ballon car il fait très chaud donc il ne faut pas négliger ces détails-là.

 

Qu’avez-vous retenu de votre passage au Qatar ?

Je ne regretterai jamais ce choix. J’ai vécu de belles choses. Il y a toutes les conditions pour bien travailler. Donc, j’en garde un bon souvenir.

 

De votre aventure en France, que gardez-vous de votre carrière française ?

Je suis né en France, j’ai appris à jouer au foot en France. C’est un championnat très difficile, en plus, très physique. C’est vrai que c’est un bon championnat pour pouvoir passer à un autre championnat.

 

Vous avez fait votre passage à l’OM qui est un grand club. Quels souvenirs en gardez-vous ? Avez-vous connu des contraintes comme tous les joueurs franco-algériens ?

Déjà ma montée avec Lorient en Ligue 1 puis la victoire en coupe de France avec Sochaux. Avec Marseille, je pense qu’on a rempli nos objectifs qui étaient d’être toujours dans les deux premiers pour se qualifier en Ligue des champions. C’est vrai que la 2e année on aurait pu gagner le titre et ce petit regret de partir sans titre.

 

On parlait d’un différend entre Ziani et Gerets. Qu’en est-il au juste et surtout parlez-nous des contraintes que vous avez vécues…

Ce qui s’est passé entre Gerets et moi peut arriver à n’importe qui. Il y a eu un petit désaccord et après, tout est rentré dans l’ordre. On va dire que la 2e année s’est très bien passée. Il est arrivé dans une situation critique, il a serré la vis à tout le monde et a fait le bon choix puisqu’il a réussi de belles choses.

 

Quel est l’entraîneur qui vous a le plus aidé en France ?

On va dire, Christian Gourcuff. C’était au moment où vraiment j’étais au fond du trou. C’était dans une situation délicate, j’étais jeune et j’étais en conflit avec mon club (Troyes) qui ne voulait pas me laisser partir. Il est revenu et a pris le défi de me prendre au mois de septembre en tant que joker. Il a une philosophie de jeu qui convient beaucoup aux Algériens.

 

Quelle est la personnalité de cet entraîneur ?

C’est quelqu’un qui aime le beau jeu au sol qui se focalise sur le terrain et qui ne vient pas nous prendre la tête sur des choses éphémères qui se passent en dehors comme font certains coachs. Gourcuff travaille sur le terrain et je pense que c’est ce dont nous avons besoin.

 

Il est en charge des A et des A’. Pensez-vous qu’il peut réussir ?

Chez les A’ il y a des locaux qu’il peut prendre avec lui. On a vu ce qu’il a fait à Lorient. Avec lui, chaque année, il y avait un joueur qui explosait.

 

Gourcuff s’apprête à disputer la CAN avec la nouvelle génération. Peut-il offrir une coupe d’Afrique à l’Algérie ?

Je pense qu’il en est capable. Je l’ai eu en tant qu’entraîneur. Cependant, il ne fait pas oublier les autres équipes qui restent toujours très fortes et qui ne sont pas faciles à battre. Je suis sûr qu’on reste parmi les favoris.

 

15e place au classement FIFA. Mérite-t-on cette place ?

Oui. Vous savez, on a un pays de football. Les Algériens aiment tellement le football. On a tellement eu de trou qu’on mérite encore mieux.

 

Après la France, c’était la Bundesliga et Wolfsburg. Qu’en est-il de ce choix ?

Déjà, c’était très difficile. Je ne parle pas la langue. La mentalité différente. Je ne regrette pas mon choix, ils ont tout ce qu’il faut. C’était une super-expérience. J’ai eu du mal à me mettre dans le diapason.

 

Pourquoi ça ?

J’étais seul, les joueurs ne parlaient pas français. C’est plein de choses qui ont fait que c’était difficile. Cependant, le club a tout fait pour que ça se passe bien.

 

L’un des faits marquants de votre passage reste votre altercation avec Dzeko…

C’était dans le jeu, des fois il faut crever l’abcès et savoir oublier tout ça. Après, on a discuté et on a rigolé ensemble et c’était déjà oublié. Ça s’est passé sur le terrain donc, c’est resté là-bas. J’ai appris une chose en Allemagne. S’ils sont toujours présents dans les grands rendez-vous, c’est parce qu’ils travaillent et font tout pour réussir. Regardez aujourd’hui, ça paye.

 

Votre parcours allemand était mitigé. Avez-vous eu des problèmes avec l’entraîneur ?

Je suis parti en coupe d’Afrique et notre club a perdu six matchs de suite. Le coach qui m’avait fait venir (Armin Veh) a été démis de ses fonctions. Le nouveau coach avait pour priorité de faire jouer la même équipe de l’année d’avant qui était championne. Donc, c’étaient toutes de nouvelles recrues, Kahlenberg, Martins et moi à côté. En plus, il y avait la Coupe du monde qui arrivait ensuite.

 

Vous aviez la chance d’avoir un coach qui se nommait Rabah Saâdane…

Il nous faisait confiance, on ne le remerciera jamais assez. Ce n’est pas un hasard si c’est lui qui a fait trois Coupes du monde avec l’Algérie. A chaque fois qu’on lui avait donné l’équipe, c’était dans des conditions difficiles. Il a réussi, il connaît la mentalité du joueur algérien. On peut tous lui dire merci.

 

Après l’Allemagne, la Turquie et Kayserispor. Qu’en est-il de ce choix ?

L’occasion pour moi de revenir aussi sur certains aspects et certains écrits dans la presse. Ce qui s’est passé à Kayseri. J’étais là-bas pendant 6 mois. Après ils ont voulu me faire signer un contrat de 4 ans. Le problème, c’est qu’il n’y avait pas d’écoles françaises, pas d’écoles anglaises. Je n’ai pas pu rester là-bas. Ce n’est pas à cause de la langue, c’était un beau pays, musulman qui plus est. Je m’étais acclimaté. Le club voulait encore me garder, mais j’ai lu dans la presse que le club ne voulait pas me garder, ça m’a fait rire. Ce qui s’est passé, c’est qu’en rentrant à Wolfsburg, j’ai appris qu’il y avait un accord pour un transfert pour Kayseri. J’ai refusé, alors on m’a bloqué. J’ai résilié mon contrat et il y avait une clause qui m’interdisait de signer en Turquie durant deux ans. Je ne pouvais pas aller en Turquie car le club allemand avait peur que j’aille dans un club turc sans indemnités. Ils ont fait ce qu’il fallait faire. Après, j’ai eu quelques propositions en France, mais ce n’était même pas le 1/5 de ce que je touchais avant. Je ne pouvais accepter. J’ai eu une proposition du Qatar et on m’a respecté en me faisant une proposition. Alors j’ai signé. Sinon, je serai resté à Kayseri puisqu’il y avait une option d’achat qui a été levée.

 

Que retenez-vous de votre carrière ?

Moi je dis toujours el hamdoulilah. Tout ce qui est arrivé n’est que du bonus. On arrive dans une période où l’EN était au plus bas et on part en Coupe du monde. Quand j’avais 19 ans et que j’ai été en équipe nationale, on me disait : «Tu es fou, pourquoi tu vas en EN algérienne ?» Malgré ça, je suis venu. Je ne me voyais pas avec un autre maillot que celui de l’Algérie. C’est pour cette raison que je défends mon pays. Quand on est arrivés en Coupe du monde, il y a eu un changement d’attitude de la part de tout le monde. Les stades étaient pleins. Au départ, personne ne croyait en nous.

 

Passons à l’EN. Parlez-nous des débuts des éliminatoires en 2010 ?

Je pense qu’on a acquis notre confiance en gagnant tous nos matchs à domicile. Le match du Sénégal était le départ.

 

Parlez-nous de ce match du Sénégal…

Déjà, notre équipe avait beaucoup de caractère. Ce qui s’est passé dans ce match, peu d’équipes peuvent le faire. On était menés par deux buts à un, on nous jetait des pierres sur le terrain, on nous sifflait, on nous huait. On a réussi à retourner le match en 6 minutes. Pour faire ça, il faut avoir un gros caractère. Je parle de tout le groupe. On avait une équipe qui avait du cœur. On n’avait pas la génération de talent comme ne 1982. Mais on avait du cœur.

 

La suite a été compliquée avec l’Egypte, la Zambie…

C’était difficile, mais le match face à la Zambie à domicile c’était vraiment compliqué. On a gagné un but à zéro. On avait eu du mal car cette équipe était forte. Après la qualification en Coupe du monde, il y avait trois équipes qui sont allées en coupe d’Afrique. L’Egypte a gagné la coupe, la Zambie a fait un bon parcours. On a été éliminés en demi-finale face à l’Egypte. On est le seul groupe où les trois équipes sont passées en quart de finale.

 

Vous avez battu la Zambie à l’extérieur…

A cette époque, on vivait tous super bien ensemble. On était dégoûtés de rentrer en club. On voulait tout le temps rester ensemble. On avait une ambiance qui faisait que tout le monde était heureux et que tout le monde était à sa place. Je pense que c’est notre qualification en Coupe du monde qui a cassé tout ça.

 

Parlons du match du Caire. Après tout ce qui s’est passé, comment avez-vous vécu ce match ?

C’était un match difficile, on n’a pas été ridicules. On a pris un but dès le départ et un autre à la fin du match. On a eu des occasions pour tuer le match. Après, c’est vrai qu’avec tout ce qui s’est passé dehors, Dieu merci, on n’a pas gagné. Notre revanche on l’a eue au Soudan. Pour moi, on a joué face à la meilleure équipe d’Afrique de tous les temps. On les a quand même battus. Notre génération méritait d’y aller. On gagné avec le cœur et la tête.

 

A Omdurman, l’EN a enchaîné par un match historique. Comment était le moral avant ?

On a tous dépassé cet obstacle par la rage, c’est tout. Plusieurs joueurs revenaient de blessure. J’avais une blessure et j’en avais pour 6 semaines, je suis revenu après 4 semaines seulement. Il y avait Antar aussi. Le fait de disputer deux matchs en trois jours, c’était difficile mais on l’a fait quand même.

 

Qu’est-ce qui s’est dit entre les joueurs que ce soit au stade ou dans le bus ?

Qu’il fallait absolument gagner. On était à 90 minutes d’une Coupe du monde. On nous avait fait du mal. Quand on fait du mal à un frère, on doit se battre pour lui.

 

En voyant ce public au stade, qu’avez-vous ressenti ?

Ça nous a fait du baume au cœur. On ne remerciera jamais assez le président. Il a fait le geste d’envoyer des avions. On a passé cet obstacle et Dieu merci, c’est le plus important.

 

Vous étiez le passeur sur le but. Vous étiez-vous préparé à faire ce geste ?

Au fait, j’ai vu que tous les joueurs suivaient leurs joueurs et les nôtres coupaient au premier. Il y avait Antar et Kader (Ghezzal) au second, je le mets au-dessus et puis, le but qu’il a mis, on peut le tenter 15 fois, on le marque une fois. C’était un angle très fermé. Il y a eu un petit peu de chances.

 

Après le coup de sifflet final qu’avez-vous ressenti ?

C’était un rêve qui se réalisait, on était épuisés. Je vous dis, ça faisait 4 semaines que j’étais blessé, j’ai perdu trois ou quatre kilos. J’étais très heureux de cette qualification. Le lendemain, mon club me demandait de rentrer. On n’a pas pu savourer.

 

Au fond de vous-même, vous étiez fier…

Bien sûr, j’étais fier de ce qu’on a accompli, j’étais fier pour mon père aussi. Malheureusement, je n’ai pas eu le temps de savourer.

 

Et avec la famille ?

Je n’ai pas eu le temps aussi. J’ai pris l’avion dans la nuit pour partir en Allemagne.

 

Le défilé, vous avez vu la foule…

Je me rappelle, c’était extraordinaire. C’est un souvenir qui reste à jamais gravé dans nos mémoires. Je ne remercierai jamais assez les fans pour ça.

 

Comment avez-vous vécu la CAN 2010 ?

Avec beaucoup de pression. On était qualifiés en Coupe du monde, alors tout le monde a cru qu’on allait gagner la CAN. Il y avait l’Egypte et le Nigeria qui étaient des équipes très fortes. On a très mal commencé. Après, on joue à 14h dans un stade fermé, à 40°. On a pris trois buts car on pouvait à peine courir. On n’avançait pas. Après, il y a des matchs comme ça.

 

Le match du Mali est un tournant…

On sait relever les défis. Contre les gros, on faisait des surprises. On a gagné un zéro. Il manquait un point face à l’Angola. Notre problème c’était les petites équipes. En plus, lors des quarts face à la Côté d’Ivoire, tout le monde nous voyait exploser, mais voilà, on les a battus.

 

Justement, ce match historique a été classé comme l’un des meilleurs de la CAN. Comment avez-vous vécu la physionomie de ce match ?

Je vais revenir en arrière. On avait un très grand cœur et un grand mental. On prend un but à la dernière minute par Kader Keita et on revient tout de suite après. On les bat en prolongations. C’était notre force. La Côte d’Ivoire était la meilleure en Afrique. Ils étaient favoris. Nous, personne ne jouait à Chelsea.

 

Lors du match du dernier carré. Comment justifiez-vous l’ampleur du score ?

On ne peut même pas revenir sur ce match. Au bout de 25 minutes, on prend un carton rouge contre une équipe aussi forte, on ne pouvait pas tenir durant tout le match. Je ne peux pas dire s’il y avait carton rouge ou pas. Ils nous ont battus, c’est tout.

 

En Coupe du monde. Comment avez-vous préparé cette compétition ?

C’est le plus grand évènement mondial. Ce qui a faussé les choses, je me suis retrouvé sans compétition. J’ai un goût amer, tu n’as pas pu jouer à 100%. On nous a mis la pression alors qu’on était les Petits Poucets. Jouez et donnez du plaisir. Je n’ai pas compris pourquoi il y avait autant de pression dans cette Coupe du monde, car ça reste quelque chose de beau une Coupe du monde.

 

Tout le monde s’attendait à une victoire pour le premier match, mais au final, on s’incline face à la Slovénie dans un match marqué par l’expulsion de Ghezzal…

On était déjà menés un but à zéro. C’est facile de mettre un joueur dans la cible. Est-ce qu’on fait le nécessaire pour gagner ce match ? On a perdu ce match et je pense qu’il était le plus important pour espérer une qualification. Après, on fait un match nul face à l’Angleterre qui était dans l’obligation de ramener un résultat. On a fait un match normal, on ne les a pas mis en danger. C’était une Coupe du monde d’apprentissage. C’était la première fois pour les joueurs et il y en a qui découvraient pour la première fois le haut niveau.

 

Le match de l’Angleterre. Comment l’avez-vous géré en tenant tête à cette équipe ?

On a joué ce match comme si on n’avait rien à perdre. On les a vus jouer leur premier match, ils étaient loin d’être extraordinaires. On a joué, et fait match nul. Je reste sur un goût d’inachevé car on aurait pu mieux faire.

 

Passer au second tour ?

Oui, si on ne nous avait pas changé la moitié de l’effectif en laissant les joueurs qui formaient un groupe de qualité et qui vivaient bien ensemble, je pense qu’on aurait pu mieux faire.

 

Vous faites allusion à Zaoui, Raho et les autres ?

Voilà, ils méritaient tous de vivre avec nous cette Coupe du monde.

 

Quand vous dites changements, vous parlez de l’entraîneur ?

Je ne sais pas. Je ne sais pas qui a fait quoi. Tout ce que je sais c’est qu’il y a eu des changements, et c’est tout. Je ne pointe du doigt personne. Cependant, je suis à 100% qu’avec le groupe qui a fait la coupe d’Afrique, je suis sûr qu’on aurait pu passer le premier tour.

 

Le match des USA, vous avez souffert…

On a souffert sur le plan physique. On était dans l’obligation de gagner pour garder un petit espoir de qualification. C’est pour ça que j’ai un goût d’inachevé. Avec un groupe prêt, la même ambiance, on serait passés. Maintenant, on ne le saura jamais.

 

Que retenez-vous de cette Coupe du monde ?

Je retiens que le haut niveau ne pardonne pas. Pendant une compétition aussi longue que ça, c’était très important que tout le monde s’entend très bien. J’ai vu la différence en Coupe du monde. J’ai beaucoup plus vibré lors de la coupe d’Afrique qu’en Coupe du monde.

 

L’ancien coach national a parlé de débandade au cours de la Coupe du monde. Que répondez-vous à ça ?

C’est faux. On était enfermés dans un hôtel, on n’a pas bougé une seule fois. Il n’était pas avec nous. S’il y avait un joueur qui avait bougé, les journalistes l’auraient su. De plus, il parle de débandade, mais par rapport à quoi exactement ?

 

De la discipline des joueurs, de la…

(Il nous coupe) Excusez-moi, comment il peut parler de discipline alors qu’il n’était même pas avec nous ? Au fait, c’est ce qu’il a entendu, mais les gens peuvent mentir. Il faut être là pour voir. On ne parle pas de ce qu’on n’a pas vu.

 

Après la Coupe du monde, les éliminatoires de la CAN 2012 et le semi-échec face à la Tanzanie…

C’était très difficile. Il faut être réaliste. On sortait d’une Coupe du monde. L’euphorie retombait. Après, les joueurs n’étaient pas prêts physiquement. La plupart n’avaient pas encore de club ou en cherchaient. Sans oublier la phase préparatoire. C’est sûr c’était difficile.

 

Rabah Saâdane a démissionné suite à cette rencontre et Benchikha est arrivé pour prendre le relais en disant texto : «Je veux que les cadres provoquent le feu pas de la fumée»…

Non, j’ai aimé travailler avec lui. On sentait qu’on avait un homme en face de nous qui savait ce qu’il voulait. Il est tombé dans une période difficile. Je pense que le résultat du Maroc ne l’a pas aidé.

 

Justement, que s’est-il passé face au Maroc et ce 4-0 ?

C’était la claque pour nous réveiller. Je ne pourrai jamais expliquer ce qui s’est passé. Si on regarde le début du match, après le premier but, c’était l’effondrement.

 

Que s’est-il passé, vous aviez l’habitude d’encaisser et de revenir, mais là…

C’est la mentalité du groupe. Je vous l’ai dit, il y a eu beaucoup de changements. On ne construit pas un groupe en une petite période. On a galéré pendant huit ans avant d’aller en Coupe du monde. Le moule a pris vite maintenant, c’est plus facile car il y a de la qualité. Il y a des jeunes, il y a tout ce qu’il faut. Le changement fait avant la Coupe du monde c’était fait pour ça.

 

Benchikha n’a pas tenu longtemps. Vahid est arrivé et vous a retenu pour le stage de Tanzanie. Est-ce un choix du coach, ou plutôt avez-vous payé votre choix pour le Qatar ?

Je crois que c’est un tout. Je ne sais pas. Il faut évoquer ça avec lui. Il veut me prendre, il me prend, il ne veut pas me prendre, il me prend pas. Je suis  au service de mon pays. On m’appelle, je viens, on ne m’appelle pas, je ne viens pas.

 

Comment avez-vous pris la chose ?

C’est le football, c’est comme ça. C’est une remise en question. Il faut l’accepter, c’est tout. Continuer à vivre, je ne vais pas arrêter de vivre à cause de ça.

 

Espérez-vous revenir en équipe nationale ?

Je n’en sais rien. Pour le moment, ce n’est pas quelque chose qui me traverse l’esprit. Je joue, je travaille, après on verra.

 

Peut-être pour la CAN 2015 et sortir par la grande porte…

Je ne sais pas, après on verra les opportunités qui se présenteront.

 

Vous espérez quand même puisque vous n’avez pas annoncé votre retraite…

Je n’espère rien du tout, juste, on m’appelle, je viens, on ne m’appelle pas, je ne viens pas.

 

Peut-on dire que les joueurs ont fait Halilhodzic ?

Je ne sais pas, je n’étais à l’intérieur. Je me passerai de commentaires.

 

Comment avez-vous trouvé l’équipe nationale au Mondial ?

J’étais fier, il y avait un mix de jeunes. Ils ont fait de belles choses.

 

Quel est votre match préféré des Verts au Mondial ?

J’ai aimé regarder tous les matchs. On a joué tous les genres de foot. Face à la Corée, c’était les Asiatiques, la Russie, c’est des Européens. J’ai aimé toutes les rencontres.

 

Est-ce qu’il y a un joueur qui a attiré votre attention ?

Je ne parlerai pas d’individualités car c’est tout un groupe qui était en place.

 

Mais, il y a un joueur qui sort du lot, non ?

Oui, il y a Yacine Brahimi. Pour moi, je pense que s’il continue comme ça, il fera encore mieux.

 

Pourra-t-il opter pour un grand club ?

Je l’espère. D’ailleurs, je l’espère pour tous les joueurs algériens.

 

Quand on voit Mbolhi qui fait un super Mondial et qui joue à Philadelphie. Est-ce un problème de manager ?

Je pense que quand un grand club prend un joueur, il le supervise pendant deux ans. Il ne le prend pas sur la supervision de 4 matchs de Coupe du monde. Si tu rates ta saison et que tu fais 4 matchs grandioses en Coupe du monde. Le grand club, il a quelle garantie ? Je ne parle pas de Raïs, je ne parle de personne. Je parle, à part Sofiane Feghouli qui a fait une belle saison, le reste c’était des hauts et des bas, moi le premier. C’est pour ça que la plupart ne signent pas dans un grand club. Ils vont avoir leurs chances car ils sont plus réguliers.

 

Un mot pour conclure ?

Je remercie le public pour son soutien et tout ce qu’il m’a apporté. Pour moi, c’est le meilleur public au monde. Je dis à tous les fans des Verts de ne pas croire tout ce qui se dit et s’écrit sans que je n’ai parlé et j’espère que l’Algérie gagnera la prochaine CAN.

 

 

«Gourcuff peut gagner la coupe d’Afrique avec l’Algérie»

«Brahimi peut aller très loin»

«L’ambiance en équipe nationale a changé»

«Raho, Zaoui et les autres méritaient de jouer le Mondial»

«Si on m’appelle, je viens, si on ne m’appelle pas, je ne viens pas»

«Il ne faut pas croire tout ce qui se dit dans la presse»

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