Malgré la pression exercée par la CAF, le Maroc ne compte pas changer de position. C’est ce qu’a affirmé M. Ouzzine au cours d’une discussion au sein d’une commission parlementaire consacrée aux secteurs sociaux de la jeunesse et des sports. L’opposition a interpelé le ministre des Sports et de la Jeunesse Mohamed Ouzzine pour connaître l’état d’avancement des négociations entre le Maroc et la CAF. Le député istiqlalien Omar Hjira, contacté par Médias 24, confirme que son groupe parlementaire a interpelé le ministre à ce sujet, voici sa réponse : «Mohamed Ouzzine nous a répondu que le royaume n’a pas l’intention de céder face aux injonctions de la CAF car le risque sanitaire est trop grand, nous campons sur notre position de report pour ne pas mettre en danger la santé de nos concitoyens.» Pour étayer ses propos, le ministre a cité un exemple «d’une femme malade qui est montée dans un bus et qui a contaminé 50 personnes dans un pays subsaharien ».
Le royaume appréhende les sanctions
D’après le député d’opposition, le ministre Ouzzine aurait dû négocier directement avec la CAF avant d’annoncer publiquement que le Maroc souhaitait le report de la CAN. Omar Hjira soutient que la méthode est contestable car le Maroc a mis la CAF au pied du mur, ce qui expliquerait l’entêtement d’Issa Hayatou à refuser le report proposé par le Maroc. Rappelons que la CAF a refusé le report de l’édition 2015 proposé par le Maroc malgré le risque posé par une éventuelle propagation de ce virus mortel. Les instances du football africain ont donné jusqu’au 8 novembre (c'est-à-dire aujourd’hui) aux autorités marocaines pour donner leur décision finale.
Le Nigeria et l’Angola candidats ?
La CAF a lancé dimanche un appel à manifestation d’intérêt pour sélectionner un ou des pays pouvant remplacer le Maroc. Deux pays se seraient manifestés : l'Angola et le Nigeria. Le comité exécutif de la Confédération africaine de football tiendra une réunion ce mardi au Caire pour trancher définitivement le sort de la CAN-2015, dont le Maroc a demandé le report en raison du virus Ebola. La CAF avait indiqué auparavant dans un communiqué que la CAN-2015 ne sera pas reportée et se jouera à sa date initiale (17 janvier-8 février), en dépit de la demande de report du Maroc. En cas d’annulation comme en cas de remplacement dans un autre pays d’accueil, le Maroc encourt de lourdes sanctions sportives. Des sources non officielles évoquent deux à quatre années pendant lesquelles le football marocain sera interdit de compétitions continentales. On ne sait pas si la qualification à la Coupe du monde sera concernée. Sur le plan financier, le règlement de la CAF prévoit une amende de 50 000 dollars. La CAF réclamera également une réparation des préjudices financiers subis, sur la billetterie, le sponsoring et éventuellement les droits télévisuels. Une bataille juridique en perspective, pour évaluer les dommages subis. Pour la CAF, la CAN constitue une part écrasante des recettes.