Il affirme que la famille Ebossé ne cherche que la vérité. «N’ayant aucune information malgré les différentes demandes que j’ai formulées auprès des autorités judiciaires d’Algérie comme conseil de la famille d’Ebossé, j’ai demandé au procureur de nous tenir informés des enquêtes qui ont été ouvertes à la suite du drame qui est arrivé, je n’ai pas eu de réponse. La famille d’Ebossé s’inquiète elle de ne pas avoir d’éléments et les seuls éléments qu’elle a, c’est l’autopsie qu’elle a pratiquée avec l’autorisation des autorités camerounaises lorsque le corps de son fils a été rapatrié à Douala. Ce rapport, vu le silence des autorités, a été publié ou plutôt rendu public samedi dernier et commenté par le médecin légiste. Je m’appuie sur ce rapport, car c’est le seul document auquel jusqu’à ce jour nous pouvons nous référer et sur les commentaires que le médecin légiste en a fait. Ce rapport d’autopsie révèle que son décès ne serait pas, contrairement à ce qu’on pensait, dû certainement à la projection d’une tuile ou d’une ardoise sur le crâne du joueur, mais il y a de multiples traumatismes qui ont été constatés lors de l’autopsie qui dénotent les caractéristiques d’une agression violente. En plus de la fracture de la clavicule et de la luxation à l’épaule gauche, il y a aussi la fracture de la septième vertèbre. La famille d’Ebossé veut dans un premier temps et avant tout la vérité sur les circonstances du décès de son fils», a déclaré Jean-Jacques Bertrand sur Echourouk TV.
«Il faut trouver les coupables pour essayer d’analyser leurs intentions»
Sur les graves accusations lancées par le médecin légiste camerounais concernant les circonstances du décès d’Ebossé, l’avocat français déclare : «Ce que dit le médecin légiste est qu’on est déjà en présence d’une agression, ce qui laisse entendre qu’on est dans un homicide volontaire et que ce n’est pas quelque chose qui est arrivée fortuitement. Pour qu’il y ait assassinat, ce qui ne peut être exclu, il faut qu’il y ait préméditation. Il faut déjà retrouver les coupables pour essayer d’analyser leurs intentions ou ce qui les a amenés à procéder à un tel geste. Et si jamais on retrouve les coupables et qu’il y a préméditation, à ce moment on est en présence d’un assassinat», ajoutera Jean-Jacques Bertrand.
«Le silence observé laisse la place au soupçon»
A la question de savoir pourquoi le camp d’Ebosse parle d’assassinat, alors que le défunt était très estimé par tout le monde en Algérie, l’avocat de la famille Ebossé souligne : «Cela fait partie de toutes les hypothèses. Moi, je n’ai pas de réponse à cette question, mais c’est une question que tout le monde doit se poser. Quelles sont les raisons de ce drame qui est intervenu et ce que je vous disais tout à l’heure est que le silence observé laisse la place au soupçon, à la multitude de soupçons. Actuellement, tout le monde peut partir dans toutes les pistes et les imaginations qui existent parce que nous n’avons pas de réponse, pas d’éléments, sauf le rapport d’autopsie effectuée au Cameroun.»
«Je me félicite des déclarations du ministre de la Justice»
Sur les déclarations du ministre de la Justice Tayeb Louh dans lesquelles il a réaffirmé que toute la lumière sera faite sur la mort d’Ebossé et qu’une information judiciaire sera ouverte, l’avocat Jean-Jacques Bertrand confie : «Je ne peux que me féliciter des déclarations du ministre de la Justice. C’est ce que demande la famille Ebossé, en plus de cela, d’être informée, ce qui est légitime. Elle n’a rien sur l’enquête qui est menée. On ne l’informe de rien y compris par mon intermédiaire. Voilà la raison de sa colère.»
«Il ne faut pas avoir honte d’évoquer les problèmes de réparation»
Alors que certains expliquent la sortie médiatique de la famille d’Ebossé par des raisons financières, son avocat insiste pour dire qu’elle ne recherche que la vérité. «Il y a des problèmes de réparation qui se posent. Celui qui perd un enfant, la famille n’a pas que ses yeux pour pleurer. Elle doit aussi obtenir réparation. Chose de parfaitement légitime et il ne faut pas avoir honte pour l’évoquer, malheureusement, ça ne rendra pas la vie à la personne qui est partie. Quand on parle d’argent, je n’ai qu’une chose en tête, c’est la petite fille du joueur, qui a un an. Elle doit avoir une éducation grâce au talent de son père. Aujourd’hui, cette fille n’a même pas de père et aucun moyen pour être éduquée», a-t-il expliqué.
N. B.