Hammoum : «Je comprends la colère des dirigeants»

Ç Le président de la CFA (Commission fédérale d’arbitrage), M. Khelil Hammoum nous parle, à cœur ouvert, dans cet entretien de la corporation qu’il dirige depuis quelques mois. En somme, le président de la CFA se dit satisfait du travail accompli par sa structure, jusque-là. Même s’il reconnaît qu’il y a encore du travail à faire, la qualité de l’arbitrage n’est pas si médiocre que ça, au contraire il pense qu’il y a beaucoup plus de positif que du négatif.

Cette semaine, il y a eu beaucoup de contestations concernant l’arbitrage. MM. Achouri à Oran, Abid-Charef à Médéa, Bachir à Alger et enfin Benouza et son assistant à Constantine ? Ça a vraiment jasé ; qu’est ce que vous dites à ce sujet ?

Je dirais tout d’abord que c’est la première fois cette saison qu’on apprend qu’il y a eu des contestations ici et là. Nous en sommes à la quatorzième journée, moi je positive. Cela étant, on ne le dira jamais assez, l’erreur est humaine. Ce que je ne tolère pas, c’est que le même arbitre répète les mêmes erreurs, là moi je me pose vraiment des questions. Pour ce qui est de M. Abid-Charef, je porte à votre connaissance que le rapport de l’évaluateur est en sa faveur, il a d’ailleurs eu une bonne note dans ce match. Pour M. Bachir, je n’ai pas vu le match, j’étais, comme vous le savez au Maroc. Mais j’ai lu le rapport de l’évaluateur et du délégué du match, je crois qu’il y a penalty pour le NAHD. Pour le changement que réclamait nos amis de Chlef, il faut savoir que c’est l’entraîneur de l’ASO qui ne voulait pas faire rentrer son joueur parce qu’il avait un autre qui s’était blessé. Il n’y avait pas erreur de l’arbitre, c’est l’entraîneur de Chlef qui retardait l’entrée de son remplaçant, de peur de voir son joueur blessé incapable de revenir sur le terrain. Comme j’ai vu aussi, le but refusé au CSC par l’arbitre-assistant du match CSC-ESS. Il n’y a pas à dire, je n’ai pas vu de hors-jeu, mais je crois qu’il faut mettre cette faute sur le dos de la jeunesse et certainement du trac. Cet arbitre-assistant est jeune, il émerge et à eu beaucoup de très bonnes appréciations, nous nous sommes dit, à la commission, que ce jeune il vaudrait mieux le mettre dans un trio d’élite, c’est pourquoi il est aux côtés de Benouza et d’Omari. Pour revenir à la faute proprement dite, sachez que celle-ci est à mettre aussi sur le dos de la formation de nos jeunes. Vous n’êtes pas sans savoir que quand ils débutent, ils sont arbitres-directeurs, il fait les jeunes catégories en sa qualité d’arbitre-directeur et puis une fois atteint un certain niveau et un certain âge, on les met en seniors en qualité d’assistants. C’est là le problème. Le gars il arrive en seniors et n’a pas été formé pour être arbitre-assistant. On va dire qu’il va se former sur le tas. C’est un problème récurrent auquel il faut y remédier. Moi, je milite pour la spécialisation des arbitres depuis leur apprentissage. Et puis, les erreurs d’arbitrage il y en aura toujours tant que ce football restera football. Cependant, il ne faut pas que ce soit des fautes qui faussent les résultats. Je comprends la colère des dirigeants de club, je l’étais moi-même et il m’est arrivé de pester sur un arbitre. Je comprends la colère d’un homme qui voit le travail de toute une semaine anéanti par une décision de l’arbitre. Mais nous devons comprendre qu’il y a des erreurs d’arbitrage, cela fait partie du jeu. Il y a des jeunes qui montent, qui ont de la compétence, nous avons entière confiance en eux, et nous avons investi beaucoup pour eux, j’ose seulement qu’ils ne vont pas choper le  virus qui gangrène la corporation.

Vous dites «ce virus»,  c’est une reconnaissance implicite de l’existence de ce fléau, non ?

Il serait malhonnête de ma part de vous dire le contraire. Oui, ce virus existe bel et bien, on fait tout pour l’endiguer, mais moi je ne peux pas changer le monde, je fais de mon mieux pour que la corporation évite de s’engluer dedans. Dès que j’ai la moindre suspicion, je me lance à fond dedans afin d’y voir plus clair, je n’hésiterai pas à sévir et de prendre les mesures qui s’imposent. Et puis pour dire la vérité, ce virus, nous en sommes tous responsables, dirigeants, arbitres, etc.

M. O.

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