«Un trio agréable à voir jouer et trop redoutable quand on doit l’affronter». Il s’agit des propos du sélectionneur français du Sénégal, Alain Giresse, qui s’exprimait au sujet du trio de l’EN, à savoir Brahimi-Feghouli-Slimani.
L’association aura été magique, mais elle tardé à se dessiner. Pourtant, c’est tout le monde qui la voyait fonctionnelle, mais pas Vahid Halilhodzic, l’ancien sélectionneur national, qui a choisi d’autres options ; pis encore, il a mis en difficulté ces 3 joueurs en les associant lors du plus difficile match disputé par l’EN ces dernières années, à savoir celui contre le Burkina Faso à Blida le 19 novembre 2013.
Brahimi avait été titularisé contre toute attente, et la mayonnaise n’a pas pris. Il faut dire que le coach ne croyait pas vraiment en cette association, qui était promise à un échec cuisant, faute de confiance. Il a fallu attendre la Coupe du monde et le tête-à-tête entre Vahid et Bougherra qui a suivi l’énervante défaite contre les Belges pour voir enfin ce trio se recomposer sous les yeux du monde. Il n’a pas tardé à se révéler.
Enchaînant les belles performances et les buts, le parcours de l’EN dans ce Mondial est en grande partie dû à ce réveil et cette association tardive mais magique. Les Sud-Coréens l’ont vérifié à leurs dépens, puis les Russes. Même les Allemands ont failli goûter à l’amertume de la défaite contre les Verts en présence de ce trio.
Gagner la CAN grâce à eux, est-ce possible ?
A 8 jours du coup d’envoi de la CAN et 10 jours exactement du premier match des Verts dans cette compétition, les équipes peaufinent actuellement leur préparation. Le groupe C, celui des Verts, est considéré comme l’un des plus difficiles de cette CAN. Forcément, il y aura des matches intenses et l’EN aura besoin de toutes ses forces si elle veut passer ce tour et continuer son bonhomme de chemin dans cette CAN et aspirer remporter le trophée qui la fuit depuis 1990.
Ceci dit, pour atteindre cet objectif, il faut gagner et, pour gagner, il faut marquer des buts. Vu les stats présentées par l’équipe durant le Mondial et les dernières éliminatoires de la Coupe d’Afrique, on peut dire que l’EN est bien lotie de ce côté-là, elle aura une arme redoutable qui sera vraisemblablement utilisée souvent. C’est l’association Brahimi-Feghouli-Slimani, qui, en plus de leur entente, affichent actuellement une belle forme grâce à un début de saison réussi.
Certes, pour gagner une CAN, il faut bien plus que 3 joueurs en forme, mais, pour les observateurs, le fait de disposer d’un trio pareil est en lui même un grand avantage, d’autant que chacun aura à cœur de montrer ce dont il est capable. Slimani, qui est sorti de la dernière CAN avec 0 but, aura à cœur d’effacer ce triste souvenir. Cette fois-ci, il n’aura pas seulement Feghouli pour le servir, mais aussi Brahimi qui ne sera jamais loin au vu du schéma dessiné par Gourcuff dans le cadre de son fameux 4-4-2.
Si les Algériens savent désormais qu’ils peuvent compter sur le trio, au moment où l’Afrique a installé l’EN sur le fauteuil de principal favori, on ne peut que s’attendre à une belle CAN avec une fin heureuse. A cet effet, nous avons exposé cette situation à des spécialistes de la balle ronde en Afrique de 9 pays différents, qui nous parlent des chances des Verts dans la compétition africaine et du lien entre ces chances et le niveau affiché par les 3 fantastiques. Chacun des intervenants donne son avis sur ces 3 joueurs qui ont non seulement conquis le cœur des Algériens, mais aussi, apparemment, celui des Africains… S. M. A.
Bienvenu Azoma (Bénin) :
«Les prouesses du trio, conjuguées à l’intelligence tactique de Gourcuff peuvent faire mal»
«Le trio Slimani-Brahimi-Feghouli est l’une des meilleures sinon la meilleure attaque en Afrique. Si l’Algérie est désignée comme la meilleure équipe africaine de l’année 2014, c’est aussi grâce à son armada offensive. Une armada qui a fait douter la sereine défense allemande lors du Mondial 2014. La force de cette attaque se situe surtout au niveau de sa complémentarité.
Pour déstabiliser le système défensif d’une équipe, il faut de la technique, un joueur capable de créer le déséquilibre par ses dribbles. C’est ce que Brahimi apporte aux Fennecs. Brahimi est aujourd’hui l’un des meilleurs dribbleurs africains en compagnie de l’ivoirien Gervinho. L’autre aspect primordial pour une attaque efficace, c’est l’intelligence tactique. Une intelligence que Feghouli a pu avoir à Valence en Espagne. Sofiane peut délivrer des passes capables d’éliminer plusieurs défenseurs à la fois. Il possède également une vitesse précieuse lors des contre-attaques et une belle frappe de balle. Slimani vient concrétiser les occasions créées par Brahimi et Feghouli. Avec un gabarit impressionnant, Slimani a un style de jeu typique d’un attaquant africain. Ce genre de «numéro 9», rare en ce moment, est capable d’imposer sa puissance physique à ses gardes du corps et d’être en même temps efficace.
«Brahimi est très fort, il doit vite quitter Porto»
Quand on connaît l’intelligence tactique de Christian Gourcuff et qu’on voit la puissance de son attaque, on réalise que l’Algérie a les moyens de remporter la CAN 2015. Il faudra faire très attention à l’Algérie surtout que Christian Gourcuff poursuit le travail fait par coach Vahid. Cette équipe est capable d’évoluer dans des schémas tactiques multiples lors d’une rencontre.
Si je dois comparer ce trio, je verrai bien Gervinho=Brahimi... Slimani=Drogba et Feghouli=Kalou, mais je pense que Feghouli est plus décisif et intelligent que Kalou, qui rejoint le style de Slimani ; Feghouli a un plus... Il crée les occasions.
Chez nous, on a Sessegnon qui se rapproche le plus de Brahimi, mais je crois que ce dernier est plus fort, je dirai même qu’il est très fort ; il doit vite quitter Porto, car, là-bas, il ne va pas devenir Ballon d’or, le championnat portugais étant sous-médiatisé.»
Abdoul Kapo (Côte d’Ivoire) : «Ils me rappellent le trio Gervinho-Kalou-Drogba»
«Hormis Islam Slimani, j’ai d’abord connu Feghouli et Brahimi en club. Sofiane avec Grenoble en Ligue 1 française et Yacine Brahimi avec Rennes. C’est donc Slimani seul que j’ai découvert avec l’équipe nationale d’Algérie. Je pense qu’avec ces trois joueurs, l’Algérie possède un trio absolument magnifique. D’ailleurs, si les Fennecs ont atteint les huitièmes de finale de la Coupe du monde, ils le doivent en grande partie à leur trio magique.
Slimani, Feghouli et Brahimi ont tous les trois réalisé une très grande Coupe du monde au Brésil. Les trois joueurs offensifs d’El Khadra ont tous été décisifs en réalisant de grosses performances. La Coupe du monde leur a permis de montrer tout leur talent à la face du monde et de franchir de nouveaux paliers. Les trois Fennecs me font un peu penser au trio Gervinho-Kalou-Drogba à une époque chez les Eléphants. Si Slimani n’a pas le talent et l’efficacité de Drogba, pour moi, Feghouli et Brahimi sont nettement meilleurs que Gervinho et Kalou.
«Le genre de joueurs qui te font gagner une compétition»
Est-ce qu’avec un tel trio l’Algérie peut espérer remporter la CAN ? Je dis oui. Quand on possède des joueurs de la qualité de Feghouli, Slimani et Brahimi, on a toutes les chances d’aller très loin dans un grand tournoi. Feghouli est doté d’une technique incroyable et est doué dans l’art de la dernière passe. Brahimi est un dribbleur fou et Slimani a le sens du but. Aujourd’hui, ce trio n’a pas d’équivalent sur le continent africain.
Feghouli et Brahimi ne sont pas loin du niveau des joueurs de classe mondiale. Ils sont capables de sortir des exploits individuels à chaque instant de la rencontre pour faire la différence. Et, c’est ce genre de joueurs qui te font gagner une compétition. C’est la raison pour laquelle l’Algérie est d’ailleurs présentée comme le grand favori de cette CAN.»
Patrick Juillard (spécialiste du foot africain, France) : «Pas sûr que ça suffise pour gagner la CAN»
Tout d’abord, je ne trouve pas pertinent de parler de trio, il vaudrait mieux parler de quatuor, car les joueurs offensifs sont au nombre de quatre en équipe nationale, dans le 4-2-3-1 de Vahid Halilhodzic, comme dans le 4-4-2 souple de Christian Gourcuff. Ce qui m’a séduit au Mondial chez ces joueurs, c’est leur capacité à mettre leur créativité au service du collectif. C’est la grande force de l’Algérie depuis Vahid Halilhodzic, que de combiner ainsi inventivité et rigueur. Le fait que Christian Gourcuff prenne la suite n’y changera rien, car c’est aussi un apôtre de la rigueur, même s’il se base plus sur la compréhension que sur le respect de la discipline comme son prédécesseur.
La comparaison avec les joueurs ivoiriens est à l’avantage des joueurs algériens : non pas individuellement, car Gervinho n’a rien à envier à Brahimi par exemple, mais sur le plan de l’expression collective. Ces dernières années, la Côte d’Ivoire a souvent (mais pas toujours) été sauvée par des coups d’éclat de ses stars. L’Algérie présente un visage beaucoup plus soudé à mon avis.
Avoir un tel trio (ou quatuor) ne suffira évidemment pas à gagner la CAN. La CAN est un tournoi, pour le gagner, il faut certes de bons joueurs, mais aussi un peu de réussite et surtout une bonne dynamique. La qualité de vie du groupe est également primordiale. Gagner une CAN, c’est rassembler une série d’ingrédients, dont le talent des joueurs n’est pas le seul.
J’ai connu Sofiane Feghouli et Yacine Brahimi avec leurs clubs formateurs. Le premier jouait à Grenoble quand je l’ai découvert. J’ai tout de suite été séduit par ses qualités de vélocité et de percussion balle au pied. C’est un joueur qui a trouvé en Liga un bon terrain d’expression et se montre globalement régulier, une condition nécessaire pour réussir dans la durée. Quant à Yacine Brahimi, il avait toutes les qualités pour s’imposer en Ligue 1, mais il est tombé à Rennes sur un coach (Frédéric Antonetti) qui privilégie un football d’impact plutôt qu’un football de créativité. Quant à Islam Slimani, des amis algériens m’avaient alerté sur son talent à ses débuts en L1 algérienne. Mais c’est en sélection que je l’ai découvert. C’est un garçon humble et travailleur. Il n’a pas un style extraordinaire, mais il a deux grandes qualités : il sait se placer et il ne se décourage pas quand la réussite n’est pas au rendez-vous.»
Mansour Loum (Afrik-foot.com: «En confiance, ils peuvent déstabiliser les plus hermétiques des défenses du continent»
Pour ce qui est du Mondial, l'association des trois était prometteuse sur le papier et s'est matérialisée sur le terrain lorsque Brahimi a été titularisé. Ce sont des joueurs qui sont complémentaires dans le jeu, surtout Brahimi et Feghouli, techniques et capables de percuter pour ensuite trouver Slimani et le servir dans les meilleures conditions. Cela a encore été vu durant les éliminatoires de la CAN où l'Algérie a survolé son groupe sans trop de difficultés. Le nouveau schéma mis en place par Gourcuff permet à Brahimi d'être encore plus proche de Slimani et de profiter du travail de l'attaquant du Sporting pour s'engouffrer dans les brèches et être encore plus dangereux. Tout sauf un hasard s'il marque davantage.
En termes de comparaison avec un autre trio africain qui s'annonçait aussi prometteur comme un Drogba, Yaya Touré et Gervinho, celui de l'Algérie est bien plus efficace et complémentaire dans le jeu. En Côte d'Ivoire, la mayonnaise n'a jamais vraiment pris et on a plus eu affaire à des numéros de solistes, chacun faisant la différence de son côté, là où le collectif algérien est plus huilé, avec des joueurs jouant les uns pour les autres. Cela a été vu durant la Coupe du monde.
Ce sont des joueurs dont nous suivons les performances tous les week-ends sur Afrik-Foot, et force est de constater que les trois progressent et ont surtout gagné en régularité. Ils sont capables d'enchaîner les performances de haut niveau. En confiance, ils peuvent déstabiliser n'importe quelle défense sur le continent, même la plus hermétique. Ce sera donc un danger permanent pour les Lions du Sénégal, qui devront surtout neutraliser Brahimi et Feghouli pour s'éviter des frayeurs. Pour ce qui est de Slimani, il aura plus de difficultés face aux colosses d'une défense sénégalaise qui concède peu de buts. La charnière centrale, qu'elle comprenne 2 ou 3 joueurs selon le dispositif, est intraitable dans les airs et assez mobile, ce qui lui permet d'éviter d’être prise à défaut. Là où l'Algérie aura une carte à joueur, ce sera notamment dans les duels un contre un au sol sur les côtés, où, justement, les techniciens comme Brahimi seront à leur avantage.
Après, à mon sens, même si l'Algérie est bien entendu parmi les favoris, il faudra bien plus que ces trois joueurs pour aller chercher le titre. S'ils seront à n'en pas douter les principales armes offensives, il faudra que le reste de l'équipe se mette au diapason, notamment pour ce qui est de la charnière en défense, pas toujours rassurante, et des récupérateurs qui devront les alimenter en bons ballons. Sans cela, ce sera alors trop juste, notamment dans un contexte particulier en Afrique centrale où l'équipe ne sera pas forcément mise dans de bonnes conditions pour déployer son jeu habituel. Aussi, au niveau des organismes, il faudra qu'ils puissent tenir la cadence, éviter les blessures, voire les suspensions, car le dernier match des éliminatoires contre le Mali, même s'il comptait pour du beurre, a montré certaines limites du groupe et des remplaçants. Un avertissement à prendre en considération.
Lassana Camara (Mauritanie) : «Ils peuvent se retrouver les yeux fermés»
C’est difficile de comparer des artistes du ballon et ce trio que tout oppose. Depuis la dernière Coupe du monde, le trio Brahimi-Feghouli-Slimani tient la dragée haute aux adversaires. Ces jeunes aiment jouer ensemble, se retrouvent les yeux fermés et les transmissions sont millimétrés. L’équipe d’Algérie est devenue souveraine dans le jeu, car ces trois, avec Brahimi comme chef d’orchestre, Feghouli, maître de l’espace, de la profondeur, toujours tenace dans la provocation, et Slimani comme finisseur, un attaquant qui a toujours faim, et qui décroche.»
«Pour moi, c’est comme le trio Lithmanen-Seedorf-Kluivert» Avec ces trois caresseurs de ballons, le football, c’est le football total et l’esprit d’équipe ; jouer ensemble a un sens de la valeur avec une conjugaison d’impertinence et d’efficacité, mais ils ont tout à confirmer durant cette CAN, dans un groupe où tous les coups sont permis. Moi, je préfère parler de ces éléments à titre individuel, pas du trio, même si je reste persuadé que, sur le papier, Drogba-Yaya Touré-Gervihino reste la meilleure plaque au monde. Ce sont d’immenses talents purs, avec un des meilleurs milieux du monde, à savoir Yaya, et l’un des meilleurs attaquants de l’histoire du foot africain, en l’occurrence Drogba, mais on a tous vu que cela ne leur a pas suffi pour remporter la CAN, car, pour ça, il faudrait être costaud à tous les niveaux. Ce trio algérien me fait penser au trio de l'Ajax d'Amsterdam 94-95, Lithmanen-Seedorf-Kluivert, qui a gagné la Ligue des champions.»
Steven Lavon (Togo) : «Slimani est chanceux d’avoir Brahimi et Feghouli à ses côtés»
Je connaissais déjà Brahimi à Rennes notamment, Feghouli à Grenoble. Slimani, je l'ai découvert plus lors des éliminatoires de la Coupe du monde.
Dans ce trio Slimani-Feghouli-Brahimi, il y a beaucoup de complémentarité. Quoique Brahimi et Feghouli aient un jeu assez similaire, on les voit très peu se marcher dessus. Grâce aussi aux consignes de l'entraîneur qui donne une plus grande liberté au joueur du FC Porto. Ensuite, Slimani a pour rôle essentiel de marquer des buts. Avec d'aussi bons passeurs, il assume parfaitement ce rôle : il est chanceux de les avoir à ses côtés.
Difficile de comparer les deux trios. En Côte d'Ivoire, Drogba ne participe pas beaucoup au jeu, c'est un buteur dans l'âme. Gervinho est plus dribbleur et animateur de côté. Il soulève les foules et n'est pas beaucoup décisif. Kalou, de son côté, est un vrai attaquant, mais a toujours joué sur le côté, donc n'a jamais su donner le plein potentiel de son talent. Cependant, c'est un trio aussi redoutable sur le continent.
James Kapnang (Cameroun) : «Un trident magique»
Les Fennecs se positionnent comme les principaux favoris de la 30e phase finale de la CAN. Plusieurs observateurs voient également le Sénégal, le Mali ou la Côte d’Ivoire. Cependant, la prestation remarquable et remarquée des Algériens au dernier Mondial fait pencher la balance en leur faveur. L’éveil des Fennecs ces dernières années est dû à leur trident «magique» constitué de Yacine Brahimi (24 ans, 15 sélections, 4 buts), Islam Slimani (26 ans, 30 sélections, 13 buts) et Sofiane Feghouli (24 ans, 29 sélections, 7 buts). Ces derniers font partie des meilleurs joueurs du monde à leur poste. Il faut dire qu’à eux seuls, ils totalisent 64 sélections pour 24 buts. Un ratio non négligeable. L’Algérie est d’ailleurs la meilleure équipe nationale du continent. C’est grâce à tout ceci que les analystes sportifs s’accordent à dire que les joueurs de Christian Gourcuff ont de fortes chances de caresser la 30e Coupe d’Afrique des nations.
Mahamet Traoré (Mali) : «Leur complémentarité offre plusieurs options»
Slimani, Yacine Brahimi, Sofiane Feghouli : trois noms qui symbolisent toute la réussite des Fennecs d'Algérie.
Jeunes et talentueux, mais surtout complémentaires. Le trio de l'attaque des Verts est l'un des meilleurs du continent.
Soudés lors de leur Coupe du monde 2014 réussie, ces trois joueurs ont la particularité d'avoir su rester sur la continuité.
Grands artisans de la qualification des Fennecs à la CAN, ces atouts offensifs placent l’Algérie parmi les favoris de la compétition phare du continent.
Si on peut comparer ce trio offensif à celui de la RCI dans ses années de gloire, composé de Drogba-Gervinho et Kalou, les ambassadeurs de la séduisante sélection algérienne ont comme principale arme leur complémentarité.
La puissance et la vélocité d'Islam Slimani permet de peser sur les défenses adverses. Sans oublier son efficacité, surtout lorsque Yacine Brahimi se met à son service.
Véritable meneur de jeu de l'équipe algérienne, Yacine est intenable ballon au pied. Une qualité qui lui permet d'apporter le danger à chaque incursion dans la surface adverse pour distiller des passes décisives dont Slimani est souvent à la réception. Précieux également sur les coups de pied arrêté. Tout comme Sofiane Feghouli dans un registre plus physique, ne rechignant à aucun effort. Véritable électron libre, sa capacité à quadriller mais aussi à amorcer les actions offensives font de lui le métronome de ce trio. C'est cette complémentarité qui permet à l'Algérie de disposer de plusieurs options offensives et cela le rend plus redoutable et efficace.
Après un bon Mondial et des éliminatoires réussies, l'heure sera à la confirmation lors de la CAN 2015. Aidés par leurs coéquipiers Mbolhi Raïs, Bougherra Madjid, Bentaleb Nabil, ils sont plus que jamais proches d'un sacre tant attendu.
Tarek Talâat (Egypte) : «C’est comme Aboutrika-Zidan-Motaeb»
Parmi les 3 joueurs, Brahimi est le seul que j’ai découvert en sélection ; Slimani, je le connaissais depuis qu’il était au CRB et que l’Ismaïli le voulait, alors que Feghouli ne cesse de m’ébahir avec son club en Liga.
Pour moi, c’est le trio d’enfer, voire le triangle des Bermudes. Ils ont les capacités qui leur permettent de faire pencher la balance au profit de l’Algérie qui est très chanceuse de les compter dans son effectif.
Le danger réside dans la diversité de leur talent. Par exemple, Feghouli peut non seulement te délivrer une passe décisive, mais aussi t’adresser un long ballon en transversale et mettre le jeu du côté opposé et surtout à l’intérieur de la surface grâce notamment à sa précision.
De son côté, Brahimi, avec sa capacité de perforer les défenses, peut aussi marquer sur des tirs lointains. Devant ces deux prodiges, l’un des meilleurs marqueurs de la tête, à savoir Islam Slimani. Chez nous en Egypte, on appelle ce genre de joueur «’Haggam». C’est plus qu’un attaquant, il fait partie des attaquants très féroces et agressifs, il a un gabarit impressionnant ; en plus, il joue très bien de la tête ; cela ne veut nullement dire qu’il est nul balle à terre. Cela me laisse dire que si ce trio est en forme, c’est l’Algérie qui en tirera profit et aura de grandes chances de triompher.
Si je dois comparer ce trio à un trio de chez nous, ça sera Motaeb–Aboutrika- Zidane. Feghouli me rappelle bien ce dernier.»
S. M. A.