Gourcuff, qui savait qu’il allait sortir avec des enseignements, a pu remplir son calepin d’une multitude de remarques, il essayera dès demain de les exploiter pour colmater les brèches et rectifier le tir, il faut dire que malgré le nul, tout n’était pas rose pour les Verts à Tunis, les absences des joueurs blessés, notamment celle de Halliche, a ouvert la voie à une série de tests durant l’entraînement qui se sont poursuivis durant le match, avec la titularisation de Cadamuro qui a vite tourné au vinaigre, puisqu’il n’a pas pu continuer sur le bon chemin après un début de match en fanfare et a cédé à la pression des Tunisiens dès la 42’ avec la succession d’erreurs de débutant, mettant le coach hors de lui, et mettant une grosse pression sur ses épaules lui qui croyait que la machine était déjà sur les rails.
Les changements opérés par le coach avant et pendant le match nous ont donné une première idée sur les intentions du Français, il voulait avoir une fois pour toutes une idée sur ses joueurs à quelques jours de la première sortie en coupe d’Afrique, les incertitudes étaient visiblement trop importantes, et c’est pourquoi il a choisi de mettre du monde à l’essai, notamment certains éléments au moment où d’autres ont confirmé leur statut irréprochable dans le groupe.
A la recherche d’une meilleure charnière
Si dans les bois, Mbolhi a été confirmé par le coach bien avant cette partie, en annonçant en conférence de presse qu’il est le numéro un et le restera au moins jusqu’à nouvel ordre, en revanche et comme on vous l’a expliqué, l’axe central de la défense a donné à réfléchir à l’ancien coach de Lorient qui cherche actuellement la meilleure formule pour assurer une bonne complémentarité avec l’inamovible Medjani, vu le match d’hier, c’est pour le moment Bougherra qui semble s’être emparé de la 2e position dans le classement des priorités, après les ratages de Cadamuro.
Une et pas 36 000 solutions à gauche
Halliche, qui s’est blessé au moment ou personne ne l’attendait, a mis le coach dans l’embarras, et à présent, Gourcuff prépare sa succession, en cas d’une rechute, c’est le cas aussi de Ghoulam, mais là, Gourcuff n’aura pas beaucoup d’options dans la mesure où la seule doublure dont dispose le coach n’est autre que Mesbah, le joueur de la Samp’ a montré de belles dispositions contre la Tunisie et s’est affirmé comme une solution de secours presque parfaite, certains pensent même que dans certains cas de figure, il peut être plus précieux que le pensionnaire de Naples, il s’agit là de l’une des satisfactions du coach comme celle du latéral droit Aïssa Mandi qui dans l’ensemble était assez bon, mais qui a monté certaines limites lorsque l’adversaire fait appel à la vitesse d’un ailier, on l’a vu à cet effet, souffrir en tête à tête avec l’ailier gauche tunisien, sur l’une des rares actions, où le joueur de Reims s’est oublié en attaque.
Bentaleb s’accroche, Lacen ou Taïder, l’adversaire tranchera !
Pour le milieu du terrain, notamment dans le domaine de la récupération, Gourcuff a encore une fois choisi de débuter le match avec un duo Lacen à gauche et Bentaleb à droite, des positions dans lesquelles ils se sont respectivement illustrés, même si pour le joueur des Spurs, il s’agit d’une situation complètement différente de ce qui est le cas dans son club, où il joue souvent côté gauche et dans un rôle beaucoup plus offensif, d’ailleurs avant-hier on l’a vu retrouver certaines réflexes de milieu gauche, en venant par moments suppléer son complice quand ce dernier est ailleurs.
Malgré cette entente qui saute aux yeux, Gourcuff se laisse encore le temps de décider, il faut dire qu’il va adapter son onze en fonction de l’adversaire, et c’est de cette façon qu’il compte intervenir pour mettre sa touche sur son 4-4-2 «flexible», aligner Taïder aura été l’une des cartes gagnantes du coach dimanche, avec la grande capacité du joueur de Sassuolo à participer au jeu offensif de l’équipe, et jouer le contre avec une vitesse exemplaire, c’est d’ailleurs là, la différence avec Lacen qui a plus tendance à poser le jeu et chercher les solutions lorsque l’équipe cherche à préserver le score ou à dominer le jeu.
Voilà qui nous amène à penser que le seul et unique critère permettant à Gourcuff de choisir entre les deux hommes, sera la stratégie qu’il adoptera pour contrer les 3, 4, 5 ou pourquoi pas les 6 adversaires, que l’EN aura à affronter lors de la prochaine CAN.
L’animation ne pose pas problème et pas de choix en attaque !
Enfin, dans un registre offensif, l’EN aura fait ce qu’il faut contre la Tunisie, certes il n y a pas eu une grande réussite vu que le seul but qui a été inscrit était l’œuvre d’un défenseur, mais il y a eu un assez bon mouvement dans l’ensemble durant ce match, l’attaque a bougé, et Brahimi a encore une fois prouvé qu’il est le nouveau patron de l’équipe, il a orienté le jeu, et donné le tempo, trouvant tantôt Mahrez à gauche, tantôt Feghouli, mais rarement Slimani, c’est d’ailleurs la raison du mutisme de ce dernier dans ce match, où l’ancien attaquant du CRB ne s’est jamais débarrassé de son ombre du jour, à savoir le très redoutable Abdennour qui a annihilé le danger représenté par le joueur du Sporting.
Une semaine est donc entre les mains du coach des Verts pour éliminer les hésitations et stabiliser ses plans, les solutions existent dans des postes et sont rares dans d’autres, les 23 qui représenteront l’EN en Guinée équatoriales ne sont pas parfaits, il s’agit d’une certitude, mais malgré ça, Gourcuff fera son possible pour allumer la concurrence et tirer le meilleur de chacun au point de pousser ses joueurs à aller au-delà de leurs limites et offrir les solutions adéquates.
S. M. A.