Comme la séance d’entraînement d’avant-match n’était programmée qu’à 19h45, les joueurs de l’EN avaient le temps qu’il faut pour faire autre chose, c’est ainsi que l’entraîneur national a choisi de les emmener en balade, mais avant cette sortie, il a lui même quitté l’hôtel la veille, c'est-à-dire samedi soir en compagnie de Mansouri pour explorer l’endroit pour le faire visiter hier matin à ses joueurs.
400 mètres et déjà fatigués !
Le bus de l’EN était prêt devant le portail de l’hôtel, le dispositif sécuritaire aussi, puisque les agents de sécurité venus du bled avec l’équipe, pour assurer sa securité, étaient tous là, en compagnie aussi des policiers locaux armés et prêt à accompagner les joueurs, ces derniers sont sortis de l’hôtel comme prévu à 10h, pour commencer la balade à pied, le bus restera stationné sur place, il ne sera utilisé qu’en cas de nécessité.
Gourcuff avec Neghiz, en éclaireurs, mènent le groupe ; derrière eux, Mahrez, Djabou et Doukha, devançant Feghouli et Brahimi les inséparables, ces deux là étaient visiblement les plus à l’aise et les plus contents de cette sortie d’exploration qui allait leur permettre de vivre un pur moment de simplicité au plein milieu de l’Afrique noire.
Le cimetière chrétien attire l’attention
Alors que la balade ne faisait que commencer, et après quelque 350 mètres de l’hôtel, les joueurs sont passés devant un cimetière chrétien situé sur le bord de la route, les regards ne rataient rien de cet endroit très calme, et où on ne regardait que des tombes mais aussi les croix gravées dessus, une tombe bien précise où on voyait une statuette d’un ange a attiré l’attention des «passants», Halliche, Slimani et Soudani ne se sont pas privés de lâcher des commentaires, les joueurs venaient de parcourir 400 mètres environ, et ils croyaient que la balade était déjà terminée, mais c’était compter sans l’envie du coach de les faire bouger davantage, les joueurs s’arrêtent un moment, mais Gourcuff leur demande de continuer, car ce dernier avait visiblement hâte de découvrir encore plus cette très simple mais magnifique partie du globe terrestre.
Feghouli taquine Brahimi : «C’est un Sénégalais, on l’a adopté»
La marche continuera donc et les joueurs continueront à découvrir Mongomo, on traverse alors une zone où il n’y a que de belles villas, un quartier résidentiel que les joueurs ont bien apprécié, Guillaume Mary s’arrêtera même pour prendre en photo la plaque du pressing du coin, et petit à petit les Verts entraient dans l’autre quartier, mais cette fois plus pauvre, les joueurs commentaient tout sur leur passage, dans une ambiance bon enfant, d’ailleurs les deux «poisons» de l’attaque de l’EN, qui appréciaient de plus en plus leur balade, n’arrêtaient pas de se taquiner, Feghouli se tournera vers nous pour nous lancer ceci en pointant du doigt son équipier en faisant allusion à la couleur de sa peau : «Lui, c’est un Sénégalais on l’a adopté», nous lancera-t-il, ce qui a fait rire l’attaquant de Porto.
Des mécontents, il y en a eu !
Les Verts atteindront ensuite une zone d’habitation, un quartier pauvre où des bidonvilles étaient visibles sur les deux trottoirs, des locaux et des bars aussi, et cette présence de «blancs» à cet endroit a plus qu’étonné les habitants du quartier, puisque certains se sont empressés à sortir leurs smartphones pour prendre les Verts en photo et les encourager à l’image d’un Sénégalais qui lancera ceci en direction de l’EN : «Bonne année l’Algérie, de la part d’un Sénégalais», ce qui a fait plaisir aux joueurs surtout que le souhait est venu de la part d’un citoyen d’un pays qui va croiser le fer avec l’EN le 27 de ce mois.
En revanche, et comme dans la vie on ne peut pas plaire à tout le monde, on a entendu l’un des habitants faire part de sa gêne vis-a-vis la présence des joueurs «blancs» dans son village : «Nous sommes dans un quartier pauvre et ils nous ramènent des Blancs ici», a-t-il dit, histoire d’exprimer un certain refus de cette visite surprise d’une sélection où pourtant le meilleur joueur du moment n’est pas du tout un blanc.
Ebola, encore et toujours !
La tenue de la CAN en Guinée équatoriale est due essentiellement à la maladie d’Ebola, c’est du moins le point sur lequel le Maroc s’est basé pour éloigner le danger de son territoire, en Guinée équatoriale tout était prêt pour barrer la route à cette maladie qui a assassiné des milliers d’Africains jusqu’ici.
Certes, la Guinée équatoriale n’est pas touchée par le virus, mais une habitante d’un des quartiers pauvres traversés par l’EN hier ne s’est pas privée de rappeler aux joueurs le danger qu’ils encouraient en visitant leur quartier, ironie ou juste une rigolade, personne ne le sait mais on l’a bien entendu lancer ceci en direction de la délégation algérienne : «Ebola, Ebola, Ebola», les joueurs ne broncheront pas et continueront leur marche.
Feghouli ne résiste pas au rythme de la musique africaines et danse
Après environ 1 kilomètre de marche, les joueurs sont passés devant une cafétéria, des jeunes hommes et femmes étaient assis dans la cour, écoutant de la musique africaine, cette dernière avec son rythme connu n’a pas laissé indifférent Feghouli qui a fait quelques pas de danse et Halliche n’a pas raté ça, l’accompagnant de quelques «Ay ay» locaux.
Fatigués les joueurs ont tenté de convaincre Gourcuff de rentrer, mais ce dernier demandera aux agents de sécurité de faire ramener le bus pour qu’il les attende un kilomètre plus loin, la balade pouvait donc continuer, mais cette fois sous un soleil qui était de plus en plus chaud.
Des petits anges aux anges
La balade était riche en découvertes, et pour la première fois, les joueurs ont pu joindre l’utile à l’agréable, faire du tourisme et se dégourdir les jambes au même temps.
Sur leur route, un groupe de petits enfants était là sur le trottoir en train de jouer, et c’est avec un grande joie qu’ils accueilleront les joueurs, Brahimi et Feghouli avaient presque envie de traverser la route pour aller à leur rencontre, la communion était parfaite et donnait de plus en plus envie de continuer la marche, même si le soleil était de plus en plus menaçant, après que les nuages se soient vite dissipés.
Halliche, le commentateur vedette des Verts
Si dans le premier «wagon» le trio Brahimi, Feghouli et Mahrez, comme sur un terrain, leur entente a donné un bon résultat vu l’ambiance qu’ils ont mis, derrière, le groupe était plus silencieux, mais Halliche qui sautait d’un groupe à l’autre apportait sa touche d’humour, on l’a entendu taquiner ses équipiers, et même des africains sur son passage, à l’image d’une jeune femme africaine qui avait une coupe de cheveux bien spéciale et à laquelle il a glissé un mot qui a fait marrer les présents.
Pendant ce temps, à l’église, c’est la messe
E comme hier c’était dimanche, et que les chrétiens avaient rendez-vous avec la messe du dimanche, le passage devant l’église du village visité et qui a pour nom «San Martin de Porres» a permis aux joueurs de jeter un œil de loin à l’intérieur de l’église, où le curé était en pleine prière, c’était d’ailleurs là l’une des dernières stations avant la fin de la balade, puisque le bus avait déjà pris place à la fin d’une longue route de 2 kilomètres parcourue par les joueurs en l’espace d’une heure de temps environ. 2 kilomètres qui ont usé les souliers des coéquipiers de Lacen, mais qui auront permis aux joueurs de découvrir la ville de Mongomo, ou du moins une partie de cette ville très sûre et calme, en attendant le début de la compétition, cette sortie sera suivie sûrement d’autres balades dans les tout prochains jours, et c’est aux joueurs de transformer ces moments-là en bons souvenirs, en ayant le rendement escompté et en revenant peut-être à chaque fois dans les rues de Mongomo avec un moral au beau fixe.
S. M. A.
Les Verts escortés par la police locale
En plus des agents de sécurité algériens qui ont accompagné l’EN hier dans leur balade, il y avait aussi des motards de la police équato-guinéenne, il avait des consignes pour suivre les joueurs jusqu’à leur retour à l’hôtel, ils étaient même armés, et est intervenu pour bloquer la circulation et permettre à l’EN de marcher et d’atteindre leur bus au bout de la route, même si l’EN ne risquait absolument rien dans un pays aussi sûr que la Guinée équatoriale.
5 télévisions environ ont filmé la balade de l’EN
Pas moins de 5 équipes de télévisions ont filmé hier la balade de l’EN.
En plus des chaînes de télévision algériennes, il y avait aussi beIN Sports, mais aussi la télé équato-guinéenne qui n’a pas lâché d’une semelle les joueurs, et ce, jusqu’à leur retour à l’hôtel, le journaliste de cette télévision a pour mission de suivre tous les faits et gestes des Verts, grands favoris du tournoi jusqu’à la fin du tournoi.
A noter que vu la chaleur la plupart des journalistes ont dû rebrousser chemin.
Une première pour Kashi
La balade d’hier était la première pour quelques joueurs des Verts.
Ahmed Kashi, qui n’a jamais fait partie des plans de Gourcuff, effectuait ses premiers pas d’exploration sur le sol africain, il était accompagné de Kadir et Mbolhi. Le Messin en gardera sûrement de bons souvenirs, idem pour Zeffane qui a certes eu la chance de visiter l’Afrique lors des éliminatoires, mais la sortie d’hier aura été sûrement spéciale pour lui.