Alors Madjid, la journée a été longue ou pas ?
Franchement, non. On est dans un superbe hôtel et tout va bien. C’est vrai que la défaite nous a fait un peu mal au moral le soir même, mais dès le lendemain on s’est réunis. Maintenant, il n’y a plus le temps de penser, il faut tout mettre de côté, notre tristesse et tout ce qui va avec. Là, on joue un match, non une finale. Ce sera pareil pour le Sénégal, pour le Ghana et l’Afrique du Sud. Alors, il ne faut plus penser, il faut carrément y aller et jouer le tout pour le tout au cours de cette rencontre et se lâcher.
Justement, qu’est-ce qui s’est dit entre les joueurs ?
Pour ma part, j’ai insisté sur le fait de tout oublier et de repartir à zéro dans la compétition. Il faut se mettre dans la tête qu’on vient d’arriver ici comme lors du premier jour. Il nous reste un match à jouer, soit on reste, soit on rentre. C’est le match de la mort, c’est la finale.
Les états d’âme, il y en avait chez quelques-uns ?
Non, il n’y en avait pas. Après, certaines personnes ont mal interprété ce que j’ai dit en conférence de presse.
Pourquoi l’avoir dit Madjid ?
C’est simple, le journaliste me posait la question sur certains joueurs qui sont déçus. Après, ce que je sais, c’est que dans mon équipe, il n’y en a aucun qui est déçu. J’en ai parlé en général.
Mais certains joueurs le disent ouvertement…
Chaque joueur est un compétiteur. Bien sûr, on peut être tristes sur le moment mais après, il n’y a rien de tout ça. Etre triste sur le banc, ce n’est pas un problème. Une fois dans le vestiaire, les Djabou, Soudani sont là et on rigole et tout. Ça ne crée aucun problème et il n’y a aucun problème. Après, comme je l’ai dit, je parlais d’une façon générale. N’importe qui dans n’importe quelle équipe qui ne joue pas et qui n’est pas content peut être mis de côté. Vous pouvez même demander à Mourinho et il mettrait le joueur à côté.
Vous avez revu le match contre Ghana. Quel a été le discours du coach ?
C’est vrai que tactiquement, on était bien en place. On a réussi à contrôler l’équipe du Ghana qui n’a pas eu beaucoup d’occasions. Après, par rapport au terrain, c’est vraiment la réalité car notre jeu est fait de passes, de jeu vers l’avant. Avec un terrain comme ça, on a eu du mal à le faire. On a des joueurs techniques qui ont besoin d’un bon terrain.
A part le terrain, comment expliquez-vous le fait qu’on n’arrive pas à revoir le jeu pratiqué durant le Mondial ou même sur les matchs des qualifications ?
En grande partie, c’est dû au terrain. Je pense que vous étiez là et je ne sais pas si vous êtes rentrés sur le terrain.
Oui, mais quand on voit l’Afrique du Sud…
Non, je suis désolé, l’Afrique du Sud a un jeu beaucoup plus direct. Ce sont des joueurs très rapides et qui jouent de longs ballons, tandis que nous, on ne sait pas jouer les longs ballons. La différence est là. Notre jeu fait qu’on doit passer par nos milieux de terrain, qu’on fasse des combinaisons. On l’a toujours fait, à Blida ou en Coupe du monde. On ne sait pas jouer directement, on aime jouer.
On revient sur le match face au Sénégal, que redoutez-vous le plus chez cette équipe sénégalaise ?
Le gabarit. De très bons joueurs offensivement. Une équipe qui a fait un très beau parcours dans les qualifications et qui est en train de monter en puissance. Il faudra compter avec elle dans les années à venir. En tout cas, on sait que c’est une très bonne équipe.
Quelles seront les clefs du match ?
Offensivement, il faudra se lâcher. Après, défensivement, on fait les choses correctement. On sait bien défendre ensemble, il y a beaucoup de points positifs. Offensivement, il faut que les joueurs donnent tout pour ne pas avoir de regrets.
Vous concernant, êtes-vous prêt à jouer le match ?
Oui, je suis prêt. Comme je l’ai dit depuis le début, j’ai été patient pour mon pays, si je dois jouer, je joue, après c’est le choix du coach. Que je joue ou ne joue pas, ça ne me posera aucun problème.
I. Z.
«Soit on reste, soit on rentre, ce sera le match de la mort»
«Que je joue ou pas, pas de problème»