Gourcuff : «Le mérite revient aux joueurs»

Gourcuff l’a fait, il a réussi à qualifier l’EN en quarts de finale, un fait qui ne s’est pas produit depuis 2010, pourtant cette qualif’ n’était pas facile à arracher, le coach évoque cette difficulté : «Un match difficile, une opposition de styles, un jeu sénégalais très direct avec beaucoup d’impact athlétique.

Ils ont des joueurs très puissants», nous dira d’emblée le coach visiblement très à l’aise, et dans ce contexte-là, on a fait preuve de beaucoup d’intelligence, en étant bien organisé en défendant bien et en sortant des ballons de contre-attaques, qui leur ont posé des problèmes, on aurait voulu se libérer de cet impact en tenant le ballon un peu plus haut, c’était donc excessivement difficile, on a fait valoir beaucoup de discipline sur le plan tactique, sur le plan défensif, car il fallait défendre intelligemment, on l’a fait, on leur a posé des problèmes par notre technique et notre vitesse sur des contre-attaques, c’était un match excessivement difficile, sur le plan de l’intensité.»

«Le terrain est meilleur, mais pas extraordinaire»

A la question de savoir si le terrain a facilité l’application du jeu de l’EN, le coach avoue qu’il y a bel et bien une différence avec les conditions de jeu à Mongomo, même s’il pense que la pelouse hier n’était pas extraordinaire : «Le terrain est meilleur qu’à Mongomo, ça c’est clair, ce qui a fait qu’on a vu un peu plus de fluidité, après, ce n’est pas non plus extraordinaire, surtout c’était face à l’impact physique qu’a mis cette équipe du Sénégal dans le pressing, notamment après l’ouverture du score qui a créé une instabilité dans le jeu, donc c’est vrai que c’est mieux qu’à Mongomo, mais dans ce contexte-là ce n’est pas évident, on a vu aussi, des mouvements des sorties de balles plus intéressantes, plus rapides dans ce qu’on a fait lors des deux premiers matches, car à Mongomo, il était impossible de faire 3 passes, ce n’est pas encore une pelouse parfaite, mais c’est quand même plus facile de circuler le ballon dans cette pelouse, et évidemment, ça nous a été très favorable.»

«L’ouverture du score nous a facilité la tâche»

L’EN a réussi peut-être le meilleur match depuis le début du tournoi, le coach explique : «On est restés bien organisés défensivement, et avec l’ouverture du score, on était dans une position plus favorable, après avec la qualité qu’on a en contre-attaque, on peut s’exprimer aussi avec des espaces qui sont libérés.»

«Des équipes physiques vont fléchir, il faut en profiter»

L’entraîneur reconnaît que le doute était là avant le match, mais maintenant il a des raisons de croire que son team peut aller loin : «Dans une compétition ça nécessite du doute, on a jamais une certitude, et après on n’est pas champions ce soir parce qu’on s’est qualifiés, on n’a pas été nuls non plus contre le Ghana quand on a perdu, on avance, on sait que l’équipe doit monter en puissance régulièrement, et je pense que dans ce tournoi-là on va avoir des équipes qui misent beaucoup sur l’impact physique et qui vont s’émousser rapidement, et nous, je pense, et j’espère aussi qu’on va pouvoir émerger notre jeu au fil des matches.»

«Bentaleb et Taïder sont plus toniques et dynamiques que Lacen»

Le coach a laissé tomber pour la première fois son 4-4-2 pour jouer en 4-1-4-1, le joueur qui a permis ce changement n’est autre que Lacen, le Breton encense son joueur : «On a vu que Medhi quand il est rentré il a stabilisé le milieu du terrain, on a dérogé au 4-4-2, on a joué en 4-1-4-1, on n’arrivait plus à sortir le ballon donc il fallait défendre, Medhi l’a très bien fait, dans la tenue du ballon Medhi est un joueur vraiment intéressant, après sur le plan de l’impact physique, c’est plus difficile, et aujourd’hui dans ce contexte-là, il fallait avoir des joueurs, qui sont plus toniques plus dynamiques que lui, Saphir et Nabil on eu cette aptitude, et il l’ont prouvé.»

«Je suis content de Soudani mais il ne veut pas jouer devant !»

Hilal Soudani avait la lourde tâche de jouer en pointe à la place de Slimani, à la surprise générale le coach nous informe que c’est le joueur qui refuse cette position : «Pour moi Hilal n’a pas été éliminé, après il y a eu la blessure d’Islam, et je suis très content de la prestation de Hilal, surtout en première mi-temps. Si Hilal se persuade qu’il peut jouer devant, ça sera un excellent joueur, j’ai essayé de le convaincre mais…»

«On essayera de récupérer Slimani pour les demis si…»

Slimani est comme on vous l’a révélé cette semaine out pour les quarts de finale, il ne jouera pas le leader du groupe D, mais le coach pense pouvoir le récupérer pour les demi-finales, une mission presque impossible, mais le Français refuse d’y renoncer : «Slimani, on ne pourra probablement pas le récupérer, on verra avec le staff médical, mais ça sera difficile, pour les demis, c’est faisable à condition qu’on y aille.»

 «L’EN a 4 jours pour préparer les quarts de finale, soit un jour de plus que le prochain adversaire qui joue aujourd’hui, le coach pense qu’il a le temps pour accorder du temps de répit pour ses joueurs et penser ensuite au prochain match : «Chaque chose en son temps, on a maintenant 4 jours pour préparer ce quart de finale, c’était un match qui était excessivement difficile, sur le plan physique, et on s’attendait à un combat, quasiment toujours dans les airs, et pour nous ce n’est pas un avantage.»

«On a fait preuve de beaucoup de générosité»

A la question de savoir en quoi le Sénégal a péché, Gourcuff répond : «On a su valoir nos qualités technique sur les contre-attaques notamment, voilà, c’est ça l’histoire d’un match, après le Ghana, on n’était pas les plus nuls du monde en prenant un but à la dernière minute, et aujourd’hui nous ne sommes pas les champions, on avance, on a une équipe qui a fait preuve de beaucoup de générosité, de beaucoup d’engagement ce soir, il faut rendre le mérite aux joueurs de s’être dépouillés pour aller chercher la victoire»

 «Je ne suis pas habitué à ce genre de matches»

L’équipe a un peu trop défendu, le coach avoue qu’il ne s’attendait pas à un tel match, il en aura rarement vu dans sa longue et riche carrière d’entraîneur : «C’est un match où il y a eu un impact physique extraordinaire, ce n’est pas des matches auxquels je suis habitué, le ballon était tout le temps dans les airs, pour faire face a une opposition de ce style, il faut être bien organisé, et on subit dans ce domaine-là, et on aurait souhaité avoir davantage de maîtrise du ballon, ce n’était pas voulu de subir comme on l’a fait en 2e mi-temps, mais c’est aussi l’évolution du score qui a fait qu’on a fait les choses intelligemment, avec des situations de contres, car on savait que c’est dans ces situations qu’on pouvait leur poser des problèmes,  comme le nombre d’occasions qu’on s’est créées.»

«Je suivrai les matches du groupe D avec beaucoup d’intérêt»

L’entraîneur national va suivre les matches du groupe D avec beaucoup d’intérêt, il rencontrera le leader du groupe de la mort, qui est composé d’équipes physiques, mais pour lui le choix n’est pas permis : «On ne choisit pas, on n’a pas choisi d’être dans ce groupe, qui était excessivement difficile, et ça s’est confirmé sur le terrain, voilà on savait que ce n’était pas gagné de sortir de cette poule, mais on ne choisit pas son adversaire, on va suivre les matches avec beaucoup d’intérêt demain (NDLR : aujourd’hui) et on prendra ce qu’on nous donnera.»

S. M. A.

Les matches de Mongomo délocalisés

Le coach est d’accord

Le match des quarts à Mongomo a été délocalisé vers Malabo, le coach national est d’accord avec la décision de la CAF : «C’est mieux comme ça je crois, nous chuchotera-t-il hier après la conférence.»

 

Gourcuff s’emporte

Un journaliste sénégalais a été un peu critique vis-à-vis du jeu développé par l’EN, il trouve la production de l’EN nulle, et cela a mis le coach dans tous ses états et a même refusé de répondre à la question du confrère, visiblement remonté après la défaite de son pays. «Vous avez vu le match contre le Ghana ?  Vous gardez votre opinion et nous, nous gardons la nôtre», lui a lancé le coach.

 

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