Le capitaine de la sélection a donc tiré sa révérence hier soir en disputant sa toute dernière partie avec les Verts. Dans cet entretien, il revient sur cette défaite et distribue les bons et les mauvais points. Il revient aussi sur sa fin de carrière internationale et ne garde que les bons souvenirs. Il se montre optimiste pour l’avenir de la sélection et insistant sur la capacité de cette équipe à faire mal.

Une élimination qui fait mal ce soir, n’est-ce pas ?
C’est beaucoup plus frustrant qu’autre chose. On aurait aimé que le score soit autre que celui-ci car on a pris deux buts qu’on aurait pu éviter durant cette rencontre. Cependant, c’est le football, on n’y peut rien. On a eu beaucoup d’occasions et on n’a pas su les concrétiser et les mettre au fond. Dans l’ensemble, je pense que nous avons montré un bon visage au cours de cette partie, car on les a dominés surtout à un certain moment en seconde période. Lorsqu’on était à un but partout, on les a dominés pendant 10 à 15 minutes et on a réussi à les faire douter. Malheureusement, on n’a pas réussi à les mettre au fond. Le gardien sauve sur l’action d’Hilal. Donc, c’est tout un ensemble.
Qu’est-ce qui n’a pas marché ce soir ?
Je pense que nous avons bien joué. On a montré beaucoup de belles choses, notamment qu’on avait un beau jeu, qu’on était une équipe qui aimait jouer au ballon. Cependant, pour moi, le seul élément qui a fait la différence ce soir, c’est la grande expérience de cette équipe qui a fait la différence.
Ne pensez-vous pas que c’est un énorme gâchis ?
Certes, c’est dommage mais ce n’est pas du gâchis. On a la chance d’avoir une équipe jeune qui peut faire deux à trois CAN ensemble. Je pense que c’est dans la défaite qu’on progresse. On est évidemment tous très déçus de perdre la rencontre, mais c’est ça le football, il faut  l’accepter et faire en sorte de redoubler d’efforts pour s’améliorer et éviter de refaire les mêmes erreurs.
Tout le monde s’accorde à dire que l’action de Soudani est le tournant du match. Qu’en pensez-vous ?
Franchement, je ne sais pas. D’un côté c’est un tournant mais de l’autre, il y a le gardien ivoirien qui a fait un très bel arrêt. Donc, comme je l’ai dit, on s’est créé des occasions sans pouvoir les mettre au fond et c’est dommage. Maintenant, il va falloir repartir au travail et préparer les prochaines échéances qui seront très importantes pour l’équipe.
Est-ce que cette équipe ivoirienne est plus forte que celle de 2010 ?
Je vais dire qu’on a mieux dominé le match mais qu’ils ont gagné à la fin.  L’équipe de 2010, elle était plus costaude. L’équipe de cette année, elle a des joueurs de qualité comme Wilfried Bony et Gervinho, sans oublier Gradel qui a fait un très bon match ce soir.
Sur un plan personnel, depuis votre retour dans le onze, vous excellez. Est-ce que vous vous dites que c’est le meilleur moment pour arrêter ?
Franchement, je suis dégoûté. Je pensais au fond de moi quand on a commencé le match qu’on allait faire un bon résultat et qu’on allait essayer de faire le nécessaire pour aller chercher cette qualification. On voyait qu’il y avait des espaces et qu’il y avait des opportunités car ils n’étaient pas très tranchants dans leurs attaques. Ils ne jouaient qu’en déviation sur Bony. On prend ce but et voilà.
Qu’est-ce qui se passe sur les deux buts ivoiriens ?
Je pense que c’est Bony qui se décale derrière moi et je monte d’un cran pour le mettre hors jeu. Cependant, il s’avère qu’il n’est pas hors jeu. Il était entre Aïssa (Mandi) et moi. Sur le deuxième but, c’est un but sur coup de pied arrêté et il met la tête. Donc, voilà.
Comment jugez-vous la prestation de l’arbitre ce soir ?
Non, bien sûr quand on perd on est tous énervés mais dans l’ensemble, je trouve qu’il a été bon.
Déçu de quitter une telle compétition en quarts de finale…
C’était mon dernier match officiel avec l’équipe nationale. A un certain moment il faut savoir s’arrêter et tourner la page. Bien sûr que je suis déçu mais sur de tels matchs, il faut savoir garder de bons souvenirs. Je vais garder les choses positives même si on s’est fait éliminer. On n’a pas à rougir de cette défaite. L’équipe ivoirienne n’a pas dominé, mais elle a gagné.
Avant cette CAN, le coach assurait que s’il vous avait sélectionné c’est parce que vous êtes le grand frère de cette sélection et vous finissez avec trois titularisations. Vous attendiez-vous à jouer ?
Franchement, non. Je ne m’attendais vraiment pas à jouer, parce qu’il y a des joueurs devant moi et c’est le mektoub qui a fait que j’ai eu l’opportunité de jouer. Donc, j’ai saisi ma chance et j’ai profité de tous les instants et je me suis donné à fond. C’est un grand plaisir personnel malgré l’échec.
A la fin du match, on vous a vu aller relever les joueurs qui étaient allongés sur la pelouse. Vous avez joué votre rôle de capitaine…
Non, je ne voulais pas que les gens nous voient tristes comme ça et leur montrer nos faiblesses. Il faudra très vite se relever puisque le football c’est demain. C’est fini, c’est fini.
Finalement, que retenez-vous de cette CAN ?
Je retiens de bons souvenirs. Je retiens le match contre le Sénégal. Je retiens le match même contre la Côte d’Ivoire puisqu’il y a eu beaucoup de bonnes choses. Je pense que perdre en montrant un bon visage quand même, c’est beaucoup mieux que de perdre et ne rien montrer. Sur les derniers matchs, on n’avait pas beaucoup joué mais sur cette rencontre-là, on a montré beaucoup de belles choses. On a montré qu’on savait jouer, qu’on avait un jeu fait de fluidité, de rapidité. Je n’en garde que de bons souvenirs.
Maintenant, Madjid, c’est quoi l’avenir pour l’EN ?
Etant donné que c’était mon dernier match en équipe nationale, je tiens à remercier le coach pour m’avoir fait confiance. Je remercie l’équipe nationale pour tout ce qu’elle m’a donné. Maintenant, avec cette équipe, il y a de l’avenir et je pense qu’on a besoin du coach pour l’avenir de cette équipe.
I. Z. 

«Je remercie tout le monde pour la confiance qu’on m’a accordée»

«Les joueurs peuvent faire 3 CAN ensemble»
«Je suis dégoûté, mais c’est le football»