«Les hommes ont de grandes prétentions et de petits projets» de Vauvenargues.
Si en Coupe du monde, l’Algérie avait des ambitions mesurées, c’est-à-dire tenté de passer le 1er tour, ce qui a été réalisé avec panache, mais surtout que le statut d’outsider lui sied à merveille, bénéficiant de l’effet de surprise, les Verts ont tenu la dragée haute à la Belgique, et ce, malgré la défaite, due au manque d’expérience mais surtout au mauvais choix stratégique de l’ancien sélectionneur ! L’Algérie dos au mur, la réaction est venue d’elle-même, une victoire éclatante face aux Sud-Coréens et une prestation de haute facture, la motivation, la solidarité, mais surtout le jeu, des joueurs libérés, qui a planté 4 banderilles dont un chef-d’œuvre collectif digne d’un match de Playstation !
Le match couperet face aux Russes fut maîtrisé grâce aux mêmes valeurs ! Un nul qui a permis aux Verts d’atteindre les 1/8 de finale ! Après cet exploit, l’Algérie n’avait plus rien à perdre surtout qu’en face la Nationalmanschaftt est un favori en puissance, ce qui arrangea les nôtres qui ont sorti un match référence dans l’histoire du football mondial et algérien !
Moralité, l’humilité de l’auto-reconnaissance de son rang fait de vos prétentions, légitimes !
La gestion de l’après-Coupe du monde fut finalement catastrophique en matière de communications, l’euphorie a pris place, la gloire devenue maîtresse des lieux, les joueurs sollicités de partout, une virée au Qatar pour quelques dollars de plus, il est vrai que l’équipe a pris de la hauteur… Médiatiquement !
La 18e place au prestigieux mais ô combien non révélateur classement FIFA, classée sur la plus haute marche du classement continental, qui plus est, un parcours sans faute lors des éliminatoires, ont fait des Verts un favori en puissance pour le sacre final, surtout que la CAN devant se dérouler au Maroc, c’est-à-dire presque à domicile dans des conditions idoines avec plus de 25 000 supporteurs algériens qui allaient pousser les Verts au firmament ! D’ailleurs tellement nos prétentions sont démesurées, qu’on est allé polémiquer et mettre en doute la décision de nos voisins de ne pas abriter cette CAN pour des raisons de santé publique, et de croire réellement que qu’ils ont eu peur de nous, un faux débat de cours d’école lors d’une récréation ou une discussion de café maure autour d’un thé à la marocaine !!
La CAN 2015 en Guinée équatoriale est un échec, car l’objectif assigné n’a pu être atteint, la responsabilité technique incombe forcément au staff technique qui a failli, tactiquement (4-4-2 un système inadapté aux qualités des joueurs), physiquement (une fraîcheur physique douteuse d’où probablement une préparation non maîtrisée pour les conditions climatiques locales), techniquement (que de déchets techniques, un jeu de passes défaillant, des contrôles approximatifs, un jeu en profondeur inexistant, aucune utilisation efficiente des balles arrêtées), gestion du groupe (le comportement de certains joueurs réfractaires a plombé l’ambiance, le manque de solidarité évident, les sorties médiatiques maladroites des uns et des autres, et même le choix de la liste des 23 a été finalement non bien réfléchie avec des joueurs qui ne devaient pas y être et d’autres qui auraient pu apporter un plus dans le contexte africain).
La responsabilité de la FAF n’est pas en reste surtout en matière de communication, l’équation ; réel potentiel/prétentions élevées a mis une pression terrible sur un groupe jeune et inexpérimenté au niveau continental, sans match référence contre une grande nation africaine faut-il le rappeler !
Résultat des courses, une grosse déception à la hauteur des espérances, le grand safari s’est arrêté brusquement à la 4e gare, sans crier gare, terminus… Prétentieux !