Les Ivoiriens, présents aux trois dernières Coupes du monde, atteignent le dernier carré continental pour la quatrième fois en six éditions, avec deux finales perdues aux tirs au but (2006 et 2012). Ils possèdent, avec leur capitaine Yaya Touré et leurs attaquants Gervinho, Bony et Gradel, des joueurs en forme et de tout premier plan, aptes à suppléer la légende Drogba. La RD Congo, qui n’a plus connue de demi-finale depuis 1998, quant à elle ne devrait pas être en mesure de rivaliser avec les Eléphants lors de la rencontre de demain. Qualifiés après trois nuls au premier tour dans le groupe B et tout près d’être éliminés en quart par le Congo, les Léopards, menés 2-0, s'en sont sortis au prix d'un retournement de situation incroyable en inscrivant quatre buts dans les 25 dernières minutes (4-2). Il leur sera difficile, voire impossible, de rééditer pareil exploit si la Côte d'Ivoire maintient le niveau de jeu produit face aux Verts. «L'objectif primordial n'était pas de venir à cette CAN, mais à celle de 2017, confie à l'AFP le sélectionneur Florent Ibenge. Avant d’ajouter : «Donc se retrouver ici, c'est déjà un bonus. L'appétit venant en mangeant, il ne faut rien avoir à regretter. On sait que l'adversaire sera d'autant plus difficile à manœuvrer après qu’on l’ait blessé car la génération de Yaya Touré n'avait jamais perdu à domicile, ils vont être très revanchards. » Le sélectionneur de la RD Congo fait donc référence à la victoire 4 à 3 obtenue à Abidjan en qualifications. Les troupes d'Hervé Renard feraient pourtant bien de se méfier et de ne pas prendre la RDC à la légère. Les Eléphants se présentent tout de même avec leurs armes. Le massif Wilfried Bony a justifié les 35 millions d'euros dépensés par Manchester City pour l'arracher à Swansea en propulsant quasiment à lui seul son équipe en demi-finale avec un doublé de la tête. Impressionnant dos au but et doté d'une détente phénoménale, il n'a pas encore fait oublier la légende Didier Drogba mais il est d'ores et déjà devenu indiscutable à la pointe de l'attaque. Le quadruple meilleur joueur africain Yaya Touré, voué à une tâche plus défensive, est lui aussi revenu à un meilleur niveau, rassurant par sa technique et sa vista, avec à ses côtés un monstre de puissance, Geoffroy Serey. Quant à Gervinho, exclu dès le premier match et suspendu jusqu'aux quarts pour avoir giflé un joueur guinéen, il a fourni la meilleure des réponses en crucifiant l’équipe nationale algérienne dans les arrêts de jeu. Ce sera donc une demi-finale en faveur des Ivoiriens mais la RD Congo qui est arrivée jusqu’à ce stade de la compétition va jouer le tout pour le tout et sera cachée en embuscade pour avoir les Eléphants dans leurs filets.
Florent Ibenge : «On fera le meilleur match possible contre la Côte d’Ivoire»
Le sélectionneur de la RD Congo, Florent Ibenge, n’a qu’une seule envie lors du match d’aujourd’hui, c’est de battre les Eléphants et pourquoi pas remporter le titre tant prisé par tous.
L’entraîneur des Léopards, Florent Ibenge, a déclaré que son équipe ferait le meilleur match possible contre les Éléphantes de la Côte d’Ivoire pour se retrouver en finale de la Coupe d’Afrique des nations : «On n’avait pas un choix particulier. C’est la Côte d’Ivoire qui est au menu. On doit la jouer. Si c’était l’Algérie, on devrait aussi la jouer. Maintenant on est content d’être en demi-finale. La Côte d’Ivoire est là, on va essayer de faire le meilleur match possible et tout faire pour se retrouver en finale», a déclaré le technicien congolais à la fin de l’entrainement au terrain Bikuy, dans la banlieue de Bata. «C’est un avantage pour nous et pour eux aussi puisqu’ils nous connaissent.» Il a ensuite ajouté : «Il y a de nouveaux cadres dans cette équipe de Côte d’Ivoire, qui se sont ajoutés au décor tels que Kolo Toure qui dirige d’une main de maître cette défense. C’est une équipe qui est beaucoup plus mature, qui prend moins de buts et qui a changé un petit peu sa façon de jouer. Avant ils travaillaient plus par la possession de ballons, et maintenant c’est par des contres. Donc c’est une équation différente. Ils n’ont pas encaissé beaucoup de buts lors de cette CAN.»
«La défense commence par les attaquants»
L’entraîneur des Léopards a enfin estimé que pour le match d’aujourd’hui il aura affaire à une équipe différente de celle que la RDC a battue à Abidjan (4-3), le 15 octobre 2014, dans la phase des éliminatoires, il a d’ailleurs déclaré lors de la conférence d’avant-match : «Je n’ai pas été très content de notre résultat lors de ce match à Abidjan, qu’on a gagné certes 4-3, parce qu’on a encaissé trois buts. Il faut qu’on puisse avoir la capacité de bien défendre, ce qu’on n’avait pas fait ce jour-là. La défense commence par les attaquants. Il faut qu’ils puissent faire ce travail défensif. Ce qui peut faire qu’ils soient quelque peu fatigués pour reproduire offensivement toutes ces actions-là. Mais on ne peut pas construire une maison si on n’a pas une base solide.» Pour le sélectionneur de la RD Congo, qui veut a tout prix franchir le cap des demi-finales avec succès, le seul mot d’ordre est le travail : «En partant de Kinshasa pour débuter notre préparation, j’avais annoncé qu’on était dans un groupe difficile mais que nous ferions tout pour occuper une des deux premières places du groupe. L’objectif a été difficilement atteint. En quarts de finale on a affronté le Congo qu’on a analysé et on a gagné. Maintenant c’est la Côte d’Ivoire. On va analyser leur jeu pour les embêter, si possible les battre parce que c’est ce qu’on voulait être dans cette compétition, un poil à gratter.»
M. K.
Hervé Renard : «Quand vous êtes entraîneur, vous n'êtes pas magicien»
Le sélectionneur de la Côte d'Ivoire, Hervé Renard, a appelé ses joueurs à rester humbles, même s’ils sont présentés comme favoris face à la RD Congo.
En effet, Hervé Renard, n’a pas voulu se montrer en favori, lors de la conférence d’avant-match, qui s’est déroulée hier. «Le joueurs de la RD Congo évoluent ensemble depuis longtemps, avec comme base le TP Mazembé. On avait fait un match assez mouvementé à Abidjan. L'explication est très simple, quand vous êtes entraîneur, vous n'êtes pas magicien. On avait eu deux matches en dix jours de travail ensemble. Ici, c'est la première fois qu'on a pu se préparer, mettre des idées en places, parler.» Il a ensuite parler des qualités de son équipe : « Je ne suis pas persuadé que contre le Cameroun on n'ait pas fait le jeu ou encore contre l'Algérie. Quand vous avez un joueur comme Gervinho en face, si jouer à 50 mètres de votre but, c'est votre problème. Si vous le cherchez à 50 mètres du but et manquez l'interception, c'est fini. Il faut s'adapter à l'adversaire. Il y a le même genre de joueur en face en RDC. J'ai vu le match de Crystal Palace contre Manchester City, j'ai vu Bolasie faire certaines choses... Nous, on a retrouvé un certain équilibre, on a changé d'organisation à chaque match. On a un bon équilibre entre des joueurs qui travaillent dur et des joueurs talentueux, c'est la combinaison parfaite pour la Côte d'Ivoire. » Le sélectionneur de la Côte d’Ivoire sait cependant que ce sera un match très difficile où il faudra tout donner pour espérer une place en finale. Il a donné les clés du match d’après lui : « Ce sera très serré. Les coups de pied arrêtés seront très importants. Les Congolais sont très dangereux là-dessus vu leur potentiel athlétique. Il y aura la question de la fraîcheur, l'équipe qui sera le mieux préparée, celle qui aura le plus de détermination. Si on pense que simplement revêtir le maillot de la Côte d'Ivoire suffira à battre la RDC, on aura tout faux. Il faut qu'on soit humbles, on n'a pas une équipe pour promener tous nos adversaires. On a de la solidité, de la rigueur, il faut rester dans ce registre. La notion athlétique est toujours très importante en Coupe d'Afrique, mais il est important de bien réfléchir tactiquement, sur comment bien contrer l'adversaire.»
M. K.
Serey Dié : «Nous ne sommes pas favoris»
Le milieu de terrain de la Côte d’Ivoire a envie de voir son équipe Serey Dié nationale arriver jusqu’en finale de la Coupe d’Afrique des nations. Cependant il ne néglige pas leur adversaire d’aujourd’hui, la RD Congo. Il a déclaré : «C’est une belle équipe, et nous sommes conscients que le match sera très difficile. Peu importe l’adversaire, ce qui compte c’est mon équipe, mes coéquipiers. Tant qu’on gardera la même mentalité qui nous guide actuellement, je pense qu’on pourra aborder sereinement tout adversaire qui se présentera devant nous dans cette compétition. Nous allons donner tout ce que nous avons dans le ventre et à la fin on fera les comptes.» Les Eléphants sont présentés comme favoris lors de ce match. «Je pense que nous n’avons pas besoin du mot favori, car les Eléphants ne sont pas favoris. Ce qui prime chez nous, c’est le mot solidarité qui règne dans le groupe actuellement. Qui nous aide à avancer. En tout cas favoris ou pas, nous on n’en a rien à faire. Nous sommes là pour faire notre boulot. Nous allons continuer à bosser tout en gardant la tête froide, avec beaucoup d’humilité. Et à la fin on fera le bilan», a confié Serey Dié au site abidjan.net.
M. K.
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