La FAF avait assigné au sélectionneur national la qualification pour le dernier carré mais l’objectif n’a pas été atteint. Malgré cet échec, les responsables de notre football ont décidé de jouer la carte de la stabilité en renouvelant sa confiance à Gourcuff. Ce dernier, qui a tenu une conférence de presse mardi à l’OCO du 5-Juillet, a défendu ses choix tactiques en donnant des explications sur les raisons qui ont empêché la sélection algérienne à atteindre la finale. En reconnaissant que la défense algérienne n’a pas été au top, commettant beaucoup d’erreurs individuelles, le coach a anticipé sur ses chantiers futurs avant d’aborder les prochaines échéances, notamment la CAN 2017 et les éliminatoires de la Coupe du monde 2018. Le départ officiel en retraite internationale de Bougherra et le probable retrait de Halliche poussent le sélectionneur national à songer à l’avenir de l’EN, notamment la nécessité de renforcer la défense. Le renforcement du compartiment défensif des Fennecs est l’une des priorités de Gourcuff comme il l’a si bien précisé mardi passé lors de son point de presse : «On doit réfléchir sur d’autres solutions pour renforcer le compartiment défensif. On va s’atteler à trouver les joueurs qui peuvent intégrer l’EN, notamment en défense car c’est un compartiment qui doit être renforcé afin qu’il retrouve une certaine solidité. Nos défenseurs ont commis beaucoup de fautes lors de la CAN. On jouait trop bas. Il est important de chercher une nouvelle charnière centrale pour l’avenir», a indiqué l’ex-entraîneur des Merlus. Pour cela Gourcuff compte élargir sa prospection en cherchant parmi les locaux et également voir du côté de l’Europe des défenseurs algériens intéressants.
Quel profil ?
Sans donner des détails sur le profil recherché des défenseurs axiaux, il est clair que Gourcuff va arrêter des critères bien précis pour cela. En plus de l’âge qui est important, il y a la morphologie, les qualités intrinsèques et surtout l’envie de porter les couleurs de l’EN. Avec le niveau atteint par l’EN algérienne, le défenseur qui ambitionne d’intégrer l’équipe doit prouver sa valeur et surtout montrer qu’il est capable de faire partie des meilleurs. Les places sont désormais chères et seuls les meilleurs pourront espérer rester le plus longtemps possible.
Surtout, ne pas se tromper
La sélection algérienne, qui a pris une autre dimension depuis sa qualification historique pour le second tour du Mondial brésilien, a gardé sa belle dynamique malgré l’échec de la Guinée équatoriale. Conscient de cela, le sélectionneur national ne doit pas se tromper sur les joueurs qui viendront renforcer l’EN. Les défenseurs centraux recherchés devront être costauds et jeunes, capables d’apporter le plus escompté au compartiment défensif des Verts.
K. H.
Chafaï, Benlamri et Belkaroui, des locaux en puissance
Si on commence à chercher parmi les défenseurs locaux qui peuvent espérer intégrer l’EN à l’avenir on peut citer Chafaï de l’USMA, Benlamri de la JSK et Belkaroui du Club africain. Trois défenseurs centraux qui ont beaucoup de qualités. IIs ont montré beaucoup d’atouts dans leurs équipes et font partie régulièrement de l’équipe A’. Le sélectionneur national connaît bien ces trois joueurs pour les avoir supervisés à plusieurs reprises. Mais lorsque le coach des Verts dit que le joueur local est en décalage par rapport au joueur évoluant à l’étranger on s’interroge si Gourcuff n’a pas déjà éliminé les joueurs du championnat national ?
K. H.
Belkalem, retour attendu
Blessé à la cuisse juste avant la CAN, le solide défenseur de Trabzonspor Essaid Belkalem a dû déclarer forfait la mort dans l’âme. L’enfant de Mekla reste le mieux loti pour arracher une place de titulaire dans la charnière centrale des Verts pour les échéances prochaines. Réussissant à prendre des galons après sa brillante participation au Mondial brésilien, l’ex-joueur de la JSK a joué plusieurs matches comme titulaire lors des éliminatoires de la CAN 2015 ce qui prouve bien qu’il a la confiance de Gourcuff. Ce dernier va certainement miser sur Belkalem pour assurer derrière à condition que le joueur retrouve toutes ses qualités.
K. H.
Satli défenseur intéressant
Ce défenseur axial formé à Strasbourg, âgé de 25 ans, est passé par le FC Charleroi avant d’atterrir en Roumanie où il porte les couleurs du FC Petrolul ; c’est un défenseur central dont on dit le plus grand bien et qui sera certainement suivi prochainement par le manger général et le bras droit de Gourcuff, Yazid Mansouri. Né en Algérie et originaire d’Oran, Mourad Satli rêve de porter un jour les couleurs de son pays.
K. H.
La chance de Cadamuro
Le défenseur des Verts, qui était pourtant sur une courbe ascendante avant le Mondial brésilien, a perdu de sa verve depuis qu’il a quitté la Real Sociedad. Malgré ses grandes qualités techniques et physiques, le joueur d’Osasuna a été malheureux contre le Mali à Bamako et malchanceux contre la Tunisie avant la CAN. Les observateurs s’accordent à dire que ce joueur a toutes les qualités pour réussir en EN mais ça ne veut pas marcher pour lui. Il a besoin d’un déclic pour rebondir de nouveau mais pour cela il doit prouver et retrouver la confiance perdue. Il peut devenir le défenseur recherché par Gourcuff dans son dispositif tactique en 4-4-2.
K. H.
Bensebaïni, profil recherché
Un autre défenseur algérien intéressant qui fait partie des joueurs pouvant prétendre être retenu en EN, Rami Bensebaini, le défenseur axial de Lierse en Belgique. Formé à l’académie du Paradou, ce défenseur âgé de 19 ans a été prêté à Lierse par le PAC dans le but de progresser et d’acquérir de l’expérience. Il s’est imposé comme titulaire au sein de sa nouvelle équipe, ce qui montre bien les qualités de ce défenseur central.
K. H
Zeghdoud : ««Belkaroui ou Chafaï peuvent être des solutions»
L’ancien défenseur international dans les années 1990, Mounir Zeghdoud, a bien voulu nous donner son avis sur le rendement de l’axe de la défense algérienne durant la CAN. Il nous parle aussi de l’avenir de l’EN qu’il faut construire aujourd’hui pour ne plus retomber dans les mêmes erreurs.
Dans un entretien téléphonique, l’ex-défenseur axial des Verts soulève quelques points importants. Pour lui, le problème réside dans la formation et tant que les clubs algériens ne forment pas de joueurs, on sera toujours obligés de faire appel aux émigrés. Pour Zeghdoud, du potentiel il y en a, mais on ne l’exploite pas comme il se doit pour tirer des joueurs du terroir.
«N’accablons pas les axiaux actuels »
En premier lieu, il nous parlera du rendement des joueurs durant la CAN en disant qu’il ne fallait pas accabler les joueurs qui ont déjà beaucoup donné au football algérien. «Si on parle de l’axe central de la sélection, je pense qu’il y a des joueurs qui ont fait leurs preuves. Il ne faut pas les juger sur ce tournoi. C’est vrai qu’un joueur peut passer à côté, mais il faut voir aussi ce que ces joueurs ont donné à l’EN. Un Halliche ou un Bougherra ce n’est pas hier qu’ils ont rejoint l’EN. S’ils n’ont pas été au top, ils ont des raisons, peut-être les blessures ou le manque de compétition. Bougherra est peut-être passé à côté lors du dernier match, mais lors des matches précédents il a tenu son rôle convenablement. L’important c’est de ne pas mettre en doute les qualités d’un joueur. Pour analyser, il faut être réaliste. Ce n’est pas parce que dans un match un joueur est en méforme qu’on va lui tomber dessus. Il faut que la critique soit objective. Certes actuellement ils ne sont pas à 100% de leur forme, mais ce n’est pas sans raison. Je veux dire que n’importe qui peut passer à côté dans un match. Surtout lorsqu’il s’agit d’une élimination directe, les gens ont tendance à oublier ce qu’un joueur a pu faire auparavant. C’est une question de forme seulement.»
«Maintenant il y a des joueurs qui peuvent venir. Je dirais peut-être un Belkaroui ou un Chafaï, ce sont des joueurs qui ont des qualités et qui doivent travailler pour prétendre à une place. Maintenant il y a de la place. Celui qui veut jouer en EN, il doit se donner à fond. Il faut qu’il travaille plus. Il ne suffit pas d’avoir des qualités techniques ou être intelligent. Il faut être en bonne forme, il faut le vouloir du joueur, c’est ce qui permet de progresser. A un certain niveau on n’a pas le droit de régresser. Je peux citer pas mal de joueurs car il y a de la qualité, mais la question est, est-ce que le joueur va être à la hauteur ? Est-ce qu’il veut être international et se donner plus et travailler plus. Malheureusement le joueur algérien fait 2 bonnes saisons et puis il laisse son nom faire le reste. Il suffit d’avoir un peu d’argent pour se relâcher. Les plus grands joueurs dans le monde donnent l’impression qu’ils viennent de commencer leur carrière, ils ont toujours faim. Regardez Ronaldo par exemple, c’est sa mentalité qui l’a mené là où il est pourtant ce n’est pas l’argent qui lui manque.»
«C’est la formation qu’il faut privilégier»
«Il ne faut pas plaindre ou accabler le joueur local. Il n’a pas eu la formation qu’il faut. On ne lui a pas expliqué comment il doit se comporter, comment travailler, gérer sa carrière. Malheureusement on se contente toujours du minimum. Le problème est que nos joueurs grandissent avec leurs défauts. Pour réussir, il faut des centres de formation. Il faut qu’à 20 ans, le joueur soit apte sur tous les plans pour s’adapter facilement aux systèmes de jeu, les tactiques, sur le plan physique ou mental. Même le formateur doit avoir des qualités et être suffisamment motivé pour mieux former. Il suffit de comparer avec les joueurs qui ont eu leur formation en Europe pour constater la différence.»
«Il faut prévoir la relève»
«Ce qui est triste c’est qu’aujourd’hui Bougherra va partir et on ne sait pas qui va le remplacer. Ces choses-là se préparent à l’avance. On savait que Bougherra allait raccrocher, pourquoi ne pas préparer deux ans auparavant un joueur pour le lancer directement ? Il faut qu’un joueur soit prêt et qu’il ait acquis le minimum dans sa formation pour trouver les solutions. Il faut penser à l’après. Mais tout ça ce n’est pas la Fédération qui va préparer des joueurs, mais c’est au niveau des clubs. Il faut se casser la tête pour faire un travail digne de ce nom.»
R. H.
Fodil Meghaïa : «Le défenseur local doit travailler doublement pour être sélectionné»
«Ça fait longtemps que nous avons un problème dans l’axe de la défense de notre EN. On ne va pas se mentir, l’axe était absent lors de la CAN. Il y a eu pas mal d’erreurs défensives durant le tournoi. Ce que j’ai constaté le plus ce sont les erreurs de marquage. Mais c’était prévisible. Avec Halliche qui a contracté une blessure, Bougherra en fin de carrière et le forfait de Belkalem, on savait que ça n’allait pas être évident. Tout cela a fait que l’EN connaisse des manques durant la coupe d’Afrique. Maintenant il ne faut pas retomber dans les mêmes erreurs. Il faut renforcer l’équipe avec d’autres joueurs. Donner la chance à quelques éléments susceptibles de renforcer ce compartiment. Je dois aussi avouer que les meilleurs défenseurs pour l’EN ne se trouvent pas forcément ici même si je souhaite voir des joueurs locaux gagner une place au sein de la sélection. Je pense qu’il y a quand même des joueurs qui peuvent évoluer dans le championnat et prétendre à une place en équipe nationale. Je pense à des joueurs comme Demou, Chafaï ou d’autres. Je pense qu’on peut les essayer et voir s’ils peuvent s’adapter au style de jeu et à la tactique du coach. Pour dire qu’il n’y a pas de joueurs en Algérie serait exagéré, mais les joueurs locaux doivent travailler davantage pour prétendre à une place. Je pense qu’on peut donner la chance à certains éléments qui peuvent donner satisfaction. Ce qui est important pour l’EN dans un tournoi, c’est de prendre des joueurs qui sont à 100% de leur moyens, pas des joueurs en dessous de la forme exigée. Donc il faut prendre les meilleurs du moment pour ne pas connaître de déception.»
R. H.
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