Un défenseur central à la Bougherra
Précoce, jeune, avec un caractère fort, et passé par l’itinéraire bis du football pour arriver en Ligue 1, ce qui garantit une force de caractère, le jeune Maxime Spano Rahou, lorsqu’on le voit sur le terrain, fait beaucoup penser à Madjid Bougherra. Et cela pas seulement parce que comme le mythique capitaine des Verts, il est défenseur central, et qu’à Toulouse, il porte le numéro 2. Il possède la même envie, le même fighting spirit et la même grinta qu’avait Bougherra à son âge et qu’il a conservés tout au long de sa carrière. Né en 1994, l’année où Bougherra brillait chez les U13 de sa Bourgogne natale, la jeunesse, le profil et surtout le poste de Maxime Spano Rahou, défenseur central, a rendu quasi obligatoire cette interview découverte. Car ce poste stratégique et capital de l’axe central, secoué par les blessures de Belkalem et Halliche, et laissé orphelin par notre « Magic national », et qui donc, par la même, libère une place dans le groupe, fait partie des points à améliorer pour l’avenir et la pérennité de l’équipe nationale. Et lorsqu’on parle de relève en défense, on ne peut éluder Maxime Spano Rahou.
Maxime Spano Rahou , pouvez-vous vous présenter brièvement, âge, taille, poids, poste, etc. ?
Salam aleykoum, je m'appelle Maxime Spano Rahou, j'ai 20 ans, je suis né le 31/10/1994, je mesure 1m84 pour 80 kg. Je suis défenseur central et je joue au Toulouse Football Club, en Ligue 1 française.
Pouvez-vous nous résumer votre parcours sportif depuis vos débuts et jusqu'au TFC ?
J'ai commencé à l'âge de 5 ans au Bassin Minier, un club de la région marseillaise, dans le sud-est de la France. Je suis ensuite parti jouer à Luynes Sport, où j’ai été repéré par le centre de formation de l'AS Cannes où je suis resté 3 ans. J'ai signé l'année suivante au Nîmes Olympique en Ligue 2. Malheureusement, malgré une bonne saison, et à cause d’un concours de circonstances malheureux, je me suis retrouvé tardivement à la case départ, en 5e division française, le club de CFA 2 amateur à l'ES Pennoise, à côté de Marseille. Mais ce coup du sort ne m’a pas abattu. J’ai continué à me battre et à croire en mon talent et 6 mois plus tard j’ai signé, à 19 ans, mon premier contrat professionnel en Ligue 1 au Toulouse Football Club.
Comment vous sentez-vous au TFC?
Honnêtement, je m’y sens super bien. C’est ma première saison en tant que professionnel et en Ligue 1 et je savoure chaque moment. Je travaille dur chaque jour et essaye de prendre toute l’expérience que je peux prendre.
Footballistiquement parlant. Quelles sont vos qualités et vos défauts ?
Mes qualités sont tout d'abord ma présence dans les duels. Le combat et les duels, aériens ou autres, c’est vraiment mon point fort ! Je suis aussi un défenseur rapide et je lis assez bien le jeu pour mon âge. Pour mes défauts, je pense qu'il faudrait que j'améliore ma remontée de balle sous pression.
Bien que vous évoluez souvent en équipe réserve, Vous faites partie du groupe pro. Comment vivez-vous cette concurrence sans merci à seulement 20 ans ?
La concurrence, c'est important en football, pour qu'un joueur puisse avancer et progresser. Je sais que je suis jeune et que je dois travailler au quotidien pour pouvoir un jour m'imposer et jouer plus. Malgré mon jeune âge et la grande concurrence à mon poste, j'ai quand même pu accrocher deux titularisations et des rentrées en jeu.
Vous avez fait récemment vos débuts en Ligue 1 (octobre dernier). Pouvez-vous nous en parler ?
C'était quelque chose de magnifique. Un rêve de gosse qui prenait forme petit à petit. Depuis mon plus jeune âge, je ne rêvais que de ça : jouer en Ligue 1, et cela est arrivé ! Mais comme on dit, l’appétit vient en mangeant, et je ne considère pas ces début en ligue 1 comme une fin en soi mais plutôt comme le début d’une aventure. Aujourd'hui, je continue à bosser pour gratter le maximum de temps de jeu et mon ambition est plus grande encore.
Vous êtes Algérien par votre mère et Italien par votre père. De quelle ville d’Algérie ?
Effectivement, je suis Algérien par ma mère et Italien par mon père. Ma mère est originaire de la wilaya de Tlemcen, de Henneya. J'ai encore de la famille là-bas et aussi à Oran et je profite de vos colonnes pour les saluer.
Est-ce que vous suivez l'équipe nationale algérienne ?
Bien évidemment que j’ai suivi le parcours de l'équipe nationale algérienne. Ils nous ont rendus très fiers lors de la dernière Coupe du monde. Ils ont manqué de chance lors de la dernière coupe d’Afrique des nations, mais le meilleur est à venir incha Allah.
Vous devez donc savoir que le mythique défenseur de l'équipe nationale Madjid Bougherra vient de prendre sa retraite internationale, non ?
Oui, je sais qu’il a pris sa retraite et honnêtement il va laisser un grand vide. En plus d’être un très bon joueur, Bougherra était ce qu’on appelle un joueur de devoir, je dirais. Il était important pour la sélection.
Si le sélectionneur Christian Gourcuff faisait appel à vous demain, quelle serait votre réponse ?
Ma réponse serait un grand oui. J’ai vraiment l'envie de connaître l’honneur de jouer un jour pour l'Algérie, car je me suis toujours senti plus proche des origines de ma mère, et j'ai toujours eu des relations privilégiées avec ma famille maternelle. Jouer pour son pays, il n’y a rien de plus beau, surtout lorsqu’on voit le formidable groupe de joueurs qui composent cette équipe.
Justement, connaissez-vous personnellement certains joueurs qui composent cette équipe nationale ?
Personnellement, je ne connais pas les joueurs qui composent l’équipe nationale. Après, bien évidemment, je connais la plupart des joueurs qui composent le groupe, soit parce que je les ai vus évoluer en Coupe du monde ou dans leurs clubs respectifs, soit parce que je les ai croisés en Ligue 1 pour ceux qui jouent en France.
En guise de conclusion, un dernier mot aux supporters algériens qui vont lire cette interview…
Je voudrais d’abord les saluer et les féliciter car c’est vraiment un douzième homme. J'aimerais aussi dire aux supporters que je les respecte et que si un jour l'occasion se présenterait à moi un jour de porter le maillot des Fennecs, je jouerais pour l'Algérie en donnant tout sur le terrain. Je voudrais juste les assurer que je ne viendrais pas par opportunisme mais par fierté. Car il n’y aurait pas plus grande fierté pour moi que de représenter le pays de ma mère et de mes grands-parents.
Mohamed Bouguerra
«Jouer pour l’Algérie serait une grande fierté»
«Si M. Gourcuff m’appelle, je répondrai par un grand ouiii»
«Mon père est Italien, mais je suis plus proche de ma mère et de sa famille à Tlemcen»