Le carnage du Caire et l’organisation de la CAN 2017 : Est-ce un avantage pour l’Algérie ?

Une nouvelle fois, et pendant le déroulement de la CAN, Le Caire, la capitale du foot africain (elle abrite le siège de la CAF) a été secouée par de terribles incidents qui ont coûté la vie à 22 jeunes supporters du Zamalek du Caire, dont le seul tort était d’aller au stade pour supporter leur équipe favorite le jour de la levée de suspension sur le public, la police égyptienne a transformé les dépassements en un vrai carnage qui a endeuillé l’Egypte pour la seconde fois en 3 ans dans un cadre purement sportif.

Cette fois, les choses sont intervenues dans un cadre un peu spécial, car le pays est sorti depuis peu d’une situation chaotique avec l’élection d’un nouveau président, et le pays s’est même porté candidat pour l’organisation de la CAN 2017, croyant que le calme a pris le dessus et que le pays s’est enfin débarrassé des vieux démons, qui l’ont plongé dans le doute, mais ce carnage vient au mauvais moment chambouler les plans des Egyptiens, qui auront perdu beaucoup de leurs chances d’être les heureux élus le 8 avril prochain, date de l’annonce du pays organisateur de la CAN 2017.

Concurrence

L’Algérie, comme on le sait, a déposé son dossier de candidature pour accueillir l’événement au même titre que l’Egypte et 2 autres pays, à savoir le Ghana et le Gabon, et l’annonce des affrontements qui ont mis fin à des vies humaines dans le pays des Pharaons a été pris par certains comme un coup de pouce pour le dossier algérien, ont-ils raison ? Est-ce vraiment la lecture qu’il faudra faire et pourquoi ? A vrai dire, l’Egypte comme l’Algérie était certes retenue avec son dossier par la CAF, pour animer, créer et rendre la concurrence réelle, l’instance avait décidé de retenir les 4 candidatures pour rendre plus crédible leur décision attendue dans 2 mois et éviter le scénario de la dernière CAN où Hayatou n’avait pas vraiment le choix et a opté malgré lui pour une organisation en solo de la Guinée équatoriale pour éviter le chaos qu’aurait causé une annulation de la CAN, mais en réalité et d’après les échos en provenance de la CAF, le Ghana et le Gabon sont déjà bien positionnés dans la course et ont déjà acquis un certain avantage pour 2017, et ce, bien avant ce qui s’est passé au Caire.

Promesses 

On savait que Hayatou n’était pas chaud depuis le départ pour une CAN en Algérie, et le refus de notre pays de le sauver en octobre lorsque le Maroc s’est retiré a fragilisé encore davantage les espoirs des Algériens, Tahmi pense toujours que le dossier présenté par notre pays est en béton, mais sait aussi que celui-ci est basé essentiellement sur des promesses, qui ne sont pas totalement sûres d’être tenues, malgré les assurances présentées précédemment.

Le premier responsable de la CAF, qui visitera notre pays le 20 février pour assister à la Supercoupe d’Afrique entre l’ESS et le Ahly, sera soumis à une pression terrible, à un mois et demi du verdict attendu, mais au même moment et pendant sa visite au pays, il aura à constater que l’un des projets inclus dans le dossier algérien   n’a toujours pas avancé, on parle bien évidemment du stade de Baraki situé sur la route de l’aéroport, ce constat ne sera sûrement pas celui qui nous privera de la CAN 2017, car un coup de fouet «financier» des autorités est capable de faire des miracles, chose que Hayatou sait pertinemment, mais ce dernier a initialement établi un classement où le Ghana et le Gabon avaient un certain avantage par rapports aux «Arabes» se basant sur les garanties qu’il a reçues d’une part et de l’autre pour la réussite de cette CAN rejetée une nouvelle fois par la Libye.

Le Ghana, un pas devant

Ce qui est sûr à l’heure actuelle, c’est que le Ghana surclasse les 3 pays candidats, et il serait même en passe de gagner la bataille selon certaines indiscrétions, les mouvements dans les coulisses de la CAF prouvent que ce pays n’a pas perdu son temps durant la dernière CAN, Kwesi Nyantakyi, le président de la Fédération locale qui est aussi membre exécutif de la CAF, ainsi que le ministre des Sports Mahama Ayariga, n’ont pas lâché d’un cheveu le Camerounais durant la CAN, les deux hommes, notamment le ministre, a profité du long parcours de leur équipe dans la compétition pour coller aux trousses du vieux président de la CAF qui pense à plusieurs choses à la fois en ce moment, dont la levée de la limitation d’âge à laquelle sont soumis les patrons de la CAF pour pouvoir continuer, un but qu’il compte atteindre avant 2017 pour prolonger son aventure, et les Ghanéens font le max’ pour le soutenir dans sa démarche : «La FIFA ne prévoit pas de limite d’âge pour ses dirigeants, la CAF entend simplement se mettre en conformité avec cela», a plaidé Kwesi Nyantakyi, président de la Fédération ghanéenne (Ghana FA) et membre du comité exécutif de la CAF dans une récente déclaration, voilà qui confirme ce rapprochement entre les deux parties, et qui devrait accoucher d’une organisation de la CAN par le Ghana qui paraît de plus en plus évidente, même si le Gabon d’Ali Bongo ne veut pas lâcher prise, et ce, en dépit des caractéristiques quelques peu similaires à la Guinée équatoriale, notamment en ce qui concerne les infrastructures, avec la disponibilité de deux enceintes à Libreville et Franceville et les promesses de réaménagements de deux autres stades pour accueillir à nouveau une CAN, 5 fois après avoir accueilli la finale entre la Côte d’Ivoire et la Zambie.

En somme, il y a de bonnes raisons de croire que la bataille pour accueillir la prochaine CAN est déjà perdue côté algérien, surtout que la pression n’est pas exercée par toutes les parties dans le bon sens, y compris dans notre camp, reste à savoir si les 56 prochains jours nous séparant du verdict vont connaître des rebondissements, la visite de Hayatou à Alger risque d’être la dernière, il faudra essayer d’en tirer profit même si les dés semblent déjà jetés.

S. M. A.

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