Fekir : «J’ai fait le même choix que Zidane»

Ça y est maintenant c’est fait, Nabil Fekir a annoncé son choix, il jouera finalement pour la France et non pas pour l’Algérie, une grande déception pour la FAF qui croyait vendredi passé qu’elle avait gagné sa bataille contre la FFF, avant de déchanter.

C’est dans les colonnes de L’Equipe que Nabil a choisi de donner sa réponse définitive, le tout sans vraiment donner les explications nécessaires surtout au public algérien qui se demande et se demandera sûrement très longtemps sur les raisons de ce choix. «Oui, je confirme, la France c’est mon choix », s’est-il contenté de répondre sèchement à la première question d’un long entretien où il est revenu sur la grosse pression subie avant d’annoncer cette décision qui était plus qu’évidente depuis vendredi passé, lorsque Bernés l’agent de Deschamps a pris le relais pour dissuader le joueur d’opter pour l’Algérie, il avait discuté avec Gourcuff mais c’est finalement son entrevue qui a eu lieu samedi avec Deschamps qui était la plus convaincante.

« Deschamps s’est montré très convaincant »

« Je me suis entretenu avec Didier Deschamps qui s’est montré très convaincant, il m’a dit qu’il comptait sur moi, que j’étais un joueur intéressant, il y a une échéance importante, qui arrive, l’Euro 2016, j’ai très envie d’y participer, je suis français d’origine algérienne, et j’en suis très fier, mais j’ai estimé qu’il était de mon intérêt d’opter pour la France. »   

« Je n’aurais pas dû appeler Gourcuff, c’est une erreur »

Fekir a profité de l’interview pour faire son mea-culpa, il a quelques remords par rapport au fait d’avoir contacté Gourcuff vendredi passé, il reconnaît que c’était une erreur de sa part, lui qui était sous pression. « Je l’ai appelé pour lui dire que mon choix n’était pas fait, je n’aurais pas dû l’appeler, j’ai commis une erreur, j’avais un peu la pression, en fait. »

« En Algérie, on doit me considérer comme un Français d’origine algérienne»

La réaction de la rue algérienne était forte, les amoureux des Verts que ce soit en France ou en Algérie n’ont pas digéré ce comportement émanant d’un joueur qui rêvait il y a quelques mois de jouer pour le pays de ces ancêtres, le joueur en parle : « Je n’ai pas peur, en tout cas j’ai fait un choix personnel, et j’espère que tout le monde le respectera, je me rends de temps en temps en Algérie, j’espère juste être considéré comme un Français, d’origine algérienne, ni plus ni moins, moi j’aime autant la France que l’Algérie, tout simplement. »

«L’Algérie, une partie de mon cœur mais la décision est définitive »

Fekir avoue que le choix lui était difficile. « Chacun peut comprendre que je n’étais pas confronté à un choix simple, je n’ai jamais été sélectionné en équipe de France en jeunes, en revanche, je l’ai été une fois en espoir, c’est donc logique d’aspirer à rejoindre la grande équipe de France, l’Algérie est une partie de mon cœur, mon père aurait aimé me voir jouer pour l’Algérie, j’ai échangé avec lui, nous nous sommes mis d’accord et il respecte mon choix,  c’est dur, d’autant aussi que beaucoup de gens m’ont poussé à rejoindre le camp algérien, mais c’est moi le joueur, c’est moi qui suis sur le terrain, ça sera l’équipe de France et ça ne changera plus, je suis très attaché à cette équipe, je voudrais qu’il n y ait aucune ambigüité à ce niveau-là et de poursuivre concernant la possibilité de changer d’ici l’Euro 2016 : « J’ai pris une décision et elle est définitive. »

« Un match Algérie-France ? On n’en est pas encore là »

Maintenant que le choix du joueur est connu, la question d’un éventuel match entre l’Algérie et la France reste le plus gros souci pour Fekir, d’ailleurs lorsque le journaliste de L’Equipe lui a posé la question, il a eu du mal à répondre. « Franchement, on n’en est pas encore là », s’est-il contenté de dire, il faut dire que plusieurs aspects liés au choix des Bleus vont croiser le chemin du Lyonnais, et il découvrira petit à petit les aléas d’une décision qu’il a eue du mal à prendre.

« Je suis très loin du niveau de Zizou, et ça sera difficile de gagner une place de titulaire avec les Bleus »      

La comparaison avec Zidane vu la ressemblance des origines des deux joueurs sera sûrement évoquée à l’avenir, mais le joueur ne veut même pas entendre parler d’une telle comparaison, il est conscient de la difficulté d’atteindre le niveau de l’ancien meneur de la Juve, mais aussi de la complexité de gagner une place dans l’actuel effectif des Bleus. «La comparaison est flatteuse, mais soyons sérieux, je suis très, très loin du niveau de Zidane, je suis encore très loin du niveau international, mais j’ai quand même un point commun avec Zizou, nous avons fait le même choix, nos parents sont nés en Algérie, j’ai fait le même choix que lui. »  Et de continuer concernant le risque à prendre en choisissant Valbuena, Benzema et Griezmann. « C’est un risque à prendre, si je suis appelé chez les Bleus, je sais que ce n’est pas pour être titulaire d’entrée, si on parle de moi, ça doit être bon signe, moi je n’ai pas changé, j’ai les même amis, Dabo, Ghezzal, Yattara, Njie », rassure-t-il.

S.M.A

 

 

 

Il confirme l’accord avec l’agent de Deschamps

Comme révélé par nos soins hier, Fekir a dit oui à Bernés l’agent du sélectionneur de l’équipe de France, c’’est d’ailleurs celui-ci qui était derrière le OK annoncé par le joueur hier, il a promis comme rapporté précédemment d’être sélectionné en équipe de France, une promesse qui prend la forme d’un chantage, mais qui a tout de même donné ses fruits, le joueur confirme son engagement avec cet agent. «J’ai quitté mon ancien agent, beaucoup d’agents m’ont alors approché, mais j’ai appelé Jean-Pierre Bernés (agent de Deschamps) pour travailler avec lui, c’est le numéro un français, son expérience doit me permettre d’atteindre le plus haut niveau. »

 

FAF, Gourcuff ou le joueur

A qui la faute ?

Voilà donc, la page Fekir s’est tournée, il ne va pas jouer pour les Verts, il a préféré le pays qui lui a appris à jouer au foot, et qui l’a vu naître et grandir, rien de plus normal pour lui et pour son entourage mais ce n’est sûrement pas la même réaction en Algérie.

En effet, l’appel de vendredi passé à Gourcuffu avait mis l’eau à la bouche de tous les amoureux de l’EN, y compris le président de la FAF qui croyait avoir remporté une nouvelle bataille cette fois contre la FFF et l’équipe de France, mais, finalement, le joueur a pris tout le monde à contre- pied, et les fans des Verts n’ont pas un autre choix que d’accepter ce coup.

Ceci dit, et vu le changement du discours du joueur, en l’espace de quelques heures, de nombreuses questions restent suspendues et auront besoin de réponses, car il y a forcément une erreur  quelque part, mais de la part de qui ? De Gourcuff peut-être accusé par la rue de n’avoir peut-être pas joué convenablement son rôle de sélectionneur, surtout qu’il est lui aussi Français, ou peut-être Raouraoua, qui aurait eu un petit peu de fierté en plus en interrompant durant plusieurs semaines les contacts avec le joueur pour se consacrer exclusivement à ses tâches à la FAF ou à la CAF au moment où une pression en plus était souhaitée en hiver pour battre le fer tant qu’il était chaud.

Enfin, le joueur, qui a appelé Gourcuff pour ensuite se rétracter en quelques heures, reste le plus adéquat pour prendre place sur le banc des accusés, les plus expérimentés dans le domaine auront remarqué comme une machination, un plan minutieusement étudié par le joueur et son entourage qui avaient dans leur programme ce coup de fil sans importancesreçu par le coach des Vets vendredi, le but était de mettre la pression sur Deschamps et le coup a visiblement fonctionné.

En tout cas, cette histoire a montré qu’il reste un grand chemin à faire pour que la FAF contrôle ce genre de dossiers à l’avenir, car même si c’est Raouraoua qui a obtenu ce droit de bénéficier des produits étrangers, il n’en demeure pas moins que les formateurs bénéficient toujours d’un avantage et d’atouts qu’ils ont en main et qu’ils peuvent toujours actionner quand il le faut, cela nous amène à penser qu’on est encore loin, même très loin de priver les pays ‘’formateurs’’ de leur produit de qualité…       

S.M.A

 

Deschamps contrarié par Fekir ?

Didier Deschamps n’aurait pas apprécié que Nabil Fekir dévoile dans L’Equipe le contenu des échanges qu’il a pu avoir avec lui. Le sélectionneur de l’équipe de France aurait jugé sa communication «déplorable», selon son entourage, cité par l’AFP.  Dans l’entretien qu’il a accordé au journal français, Fekir a expliqué avoir opté pour la France plutôt que l’Algérie, après s’être entretenu avec le patron des Bleus. «Deschamps s’est montré très convaincant, a notamment souligné l’attaquant de l’OL. Il m’a dit qu’il comptait sur moi, que j’étais un joueur intéressant.»

 

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