Gourcuff : «j’ai voulu éviter les problèmes avec Ghilas»

Le sélectionneur national s’est confié au quotidien lusitanien, O Jogo et a abordé plusieurs sujets. Il en a profité pour répondre à Nabil Ghilas après sa sortie dans les médias portugais.

Nabil Ghilas était certainement frustré de ne pas faire partie de la liste de joueurs qui sont partis faire la dernière coupe d’Afrique des nations en Guinée Equatoriale. En effet, dans un entretien accordé à O Jogo, le joueur de Cordoue est revenu sur cet évènement et a affirmé que Gourcuff n’avait pas tenu sa promesse envers lui lors du fameux match au Mali. Le technicien breton, profitant d’une interview accordé au même journal (O Jogo ndlr) s’est défendu de son choix et a même répondu au joueur prêté par Porto. Le coach a fait savoir qu’il a eu une altercation avec son joueur au mois de novembre dernier et en a profité pour donner sa version des faits concernant la mise à l’écart du joueur : «Ce que je peux dire, c’est qu’avec Nabil, j’ai juste voulu éviter les problèmes. Je l’ai convoqué en novembre dernier (Ethiopie et Mali ndlr) et on a eu une altercation. Les conditions de la compétition ont fait que je n’ai pas pu lui donner de temps de jeu. Par la suite, il y a des choix qu’on se doit de faire pour la CAN. Il n’y a pas seulement les choix techniques qui rentrent en considération, il y a aussi la mentalité qui a aussi une grande place dans ce choix. On avait besoin de joueurs qui étaient capables de vivre ensemble et ce même quand ils n’ont pas de temps de jeu. Je sais que c’est difficile pour n’importe quel joueur mais ce sont là des situations qui sont exigées par le haut niveau.» Une façon de renvoyer le tort sur le joueur qui s’est illustré par un comportement inopportun au cours de la dite rencontre.

«Les joueurs doivent surmonter la frustration» Au cours de l’entretien qu’il avait accordé au journal lusitanien, Nabil Ghilas avait affirmé ne pas avoir refusé le banc de touche et qu’il était prêt à se battre pour une place. Cependant, le coach national a une autre vision des choses et l’explique : «C’était une question de comportement que je devais prendre en compte. Si je choisis un joueur qui sera candidat pour rester sur le banc, il se doit de surmonter cette frustration. Si ce n’est pas le cas, il est préférable de passer à autre chose et d’anticiper la situation pour éviter tout problème qui peut miner une sélection. Ce sont des choses difficiles à comprendre mais essentielles.» I. Z.  

Positionnement de Brahimi : 

«Je le préfère quand il joue derrière l’attaquant» le positionnement de Brahimi à Porto n’est pas le même qu’en sélection car avec les verts, il est derrière Slimani tandis qu’en club, il est plutôt sur l’aile gauche de l’attaque. Lorsqu’il a été interrogé sur son positionnement, Gourcuff affirme que pour lui, il est mieux lorsqu’il est derrière l’attaquant : «J’ai vu qu’il peut jouer sur le côté gauche de l’attaque. Cependant, vu qu’il n’est pas très grand de taille et avec les efforts répétés, il va s’épuiser rapidement. En jouant derrière l’attaquant, il est mieux et aura moins de déchets et gardera son énergie. C’est vrai, ce n’est pas la même chose à Porto qui joue en 4-3-3 et qui fait que la pression est plus importante quand la balle est perdue. Cependant, face à des adversaires plus forts, il sera beaucoup plus difficile de récupérer le ballon. Dans ce cas là, c’est Brahimi qui sera pénalisé dans sa capacité à récupérer la balle et relancer l’attaque. A ce niveau là, c’est comme de la Formule 1, tous les détails sont très importants. S’il court beaucoup, il va se fatiguer et perdra son explosivité. Il a une capacité très rare en football qui de marquer sur un coup de rein, il peut faire la différence dans la surface de vérité et aussi cette capacité a effacer aisément un adversaire direct.»

«Il doit gérer ses efforts» Continuant à parler de Brahimi, le coach a abordé peut l’une des plus grandes faiblesses du joueur qui reste le volet physique. D’ailleurs, il affirme : «On ne parle pas d’un monstre physique puisqu’au niveau athlétique, il ne peut pas encore tenir 90 minutes et trois matchs par semaine. Il doit être utilisé de la meilleure façon possible et doit apprendre à gérer ses efforts sur le terrain. je pense qu’à Porto, on a bien compris la donne et ont su faire face à cette situation. Durant la coupe d’Afrique, il n’a pas trouvé les conditions nécessaires pour qu’il puisse s’exprimer de la meilleure façon possible. Cependant, il a réussi tout de même de belles choses.  Ce n’était pas le joueur décisif attendu, mais il a fait une bonne CAN tout de même.»

«C’est un bijou» Présent mardi dernier au stade du Dragon pour voir le match de son poulain en Ligue des champions face à la formation de Bale, le sélectionneur national n’a pas tari d’éloges sur la nouvelle sensation de Porto. D’ailleurs, lorsqu’il a été interrogé sur sa présence, il dit : «J’aurai Yacine dans les prochains jours. Je suis la pour faire le point après la CAN. J’ai fait l’Espagne et le Portugal, après, mois prochain j’irai en Angleterre suivant mon programme.» Questionné sur le joueur, il se montre plein d’éloges : «Yacine, c’est un bijou qui a prouvé cette année et ce n’est pas étonnant depuis qu’il est arrivé à Porto, il rayonne. Il faut avoir une certaine prudence avec lui mais ce qui est sur c’est qu’il peut progresser encore. C’est clair que depuis son arrivée à Porto, il a beaucoup progressé et je pense que c’est lié au contexte dans le quel il est arrivé et qui correspond parfaitement à son style de jeu. Il est comme un poisson dans l’eau. Maintenant, comme chaque dribleur, en l’absence de solutions, il a tendance à garder le ballon, parfois beaucoup, mais quand il a les solutions devant lui, c’est un joueur qui a le sens du collectif et qui peut faire la différence. I. Z.

Cas Fekir

«Si Fekir ne m’avait pas appelé, je ne l’aurai pas mis sur la liste» Une fois le sujet Brahimi clos, le sélectionneur national est revenu sur l’affaire du franco-algérien, Nabil Fekir qui a appelé le coach pour se mettre à sa disposition avant de se raviser pour choisir  finalement la France. Un épisode que tout le monde a vécu sur les nerfs surtout que dans un premier temps, le joueur avait donné son OK après s’être ravisé. Alors, pression ou pas, le joueur a fini par changer de camp. D’ailleurs, Gourcuff réfute la thèse que le joueur l’a appelé pour lui dire qu’il était hésitant et persiste que le lyonnais l’a appelé pour lui dire qu’il avait choisi de jouer avec les Verts avant de se raviser : «Ce qui est arrivé est assez simple. Au niveau de la FAF, on s’intéresse aux joueurs bi nationaux qui peuvent renforcer la sélection. Ils (les dirigeants de la FAF) lui ont exprimé leur intérêt et j’ai parlé au joueur durant le mois d’Août. Après il s’est blessé à l’épaule et on a du attendre. Durant le mois d’Octobre, il m’a dit qu’il avait besoin de temps pour réfléchir et j’ai respecté ça. Après la CAN, je l’ai appelé à plusieurs reprises pour savoir si je devais l’intégrer dans les plans futurs de la sélection. Entre temps, je lisais dans la presse qu’il allait opter pour la France. Vendredi passé (jour de l’appel du joueur) Il m’a appelé pour me dire qu’il avait choisi de jouer pour l’Algérie. J’étais heureux puisque c’était le dernier jour pour l’insertion de nouveaux joueurs pour ma liste élargie. Donc, j’ai ajouté son nom et la convocation a été envoyée à Lyon. Trois heures après, il m’appelle pour se raviser et me fait savoir qu’il s’était précipité. Quelques jours après, il a choisi la France. Si le joueur n’avait pas donné son accord, je ne l’aurai pas inséré dans la liste des 37. A partir de son accord, j’ai du rectifier ma liste pour introduire son nom. Ce qu’il faut savoir, c’est que la FAF a fait ce qu’elle devait faire en suivant les règles de l’art et en ne mettant aucune pression sur le joueur. ils lui ont exprimé leur intérêt et lui ont demandé de faire son choix.» Voilà qui a le mérite d’être clair une fois pour toutes.  I. Z. 

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