Intervenant dans l’émission Zawiya 90 sur Echourok TV, pour répondre aux violentes répliques du président Hannachi, après sa sortie médiatique (voir Compétition n° 4214 du vendredi 13 mars 2015), Miloud Iboud a, de façon plus posée, indiqué que ses critiques sont objectives. «La JSK a recruté trois joueurs au mercato hivernal, c'est-à-dire au mois de décembre, pour les renvoyer un mois plus tard, soit au mois de janvier. C’est quoi cette façon de faire ? N’est-ce pas là une gabegie ?» S’est interrogé l’ancien capitaine de la JSK. Iboud qui a été très touché par les accusations portées à son encontre par Hannachi dira ensuite : «Ce que je dis là, tout le monde, dans et autour du club, le pense, sauf que les gens n’ont pas le courage de dire au président qu’il s’est trompé…Moi je le dis tout haut, le président de la JSK a failli» et d’enchaîner : «Naguère, la JSK était le modèle, la locomotive, aujourd’hui elle ne l’est plus, c’est un constat que tous les amoureux du club vous diront.» Quelques instants plus tard, ce fut au tour du président de la JS Kabylie d’intervenir dans l’émission, mais alors qu’on attendait Mohand-Chérif Hannachi dans une position offensive, voilà que le président de la JSK fait profil bas.
«Qu’il sache que la JSK ne descendra pas »
Dans un silence de cathédrale, Hannachi, apparemment très ému, d’une voix quelque peu tremblotante, s’était montré plus pondéré, faisant preuve de retenue. «Je m’excuse auprès d’Iboud, je ne voulais pas le salir. Mais je veux bien qu’il prenne la peine lui aussi de ne pas critiquer tout ce que nous faisons. Oui, nous avons commis certaines erreurs de gestion mais est-ce là un motif pour nous allumer de la sorte ?» Mais ce qui a le plus frappé dans la déclaration faite par Hannachi, c’est le ton utilisé. C’est un Mohand-Chérif Hannachi calme, s’exprimant d’une voix hachée. Il n’y a pas à dire, au regard de ce qu’il a dit lors de cette émission, le président de la JSK ne veut pas s’embarquer une nouvelle fois dans la polémique avec Miloud Iboud, ni avec un autre d’ailleurs. Préoccupé à sauver son équipe en cette fin saison, Hannachi clôt son intervention en affirmant «qu’Iboud sache que la JSK ne descendra pas (en Ligue 2 Mobilis, ndlr), je lui donne rendez-vous la saison prochaine pour voir l’équipe que nous allons monter». Il apparaissait dès lors que le président kabyle voulait éviter une autre confrontation, il fait profil bas et c’est tout à son honneur. Mohand-Chérif Hannachi dont l’équipe est en mauvaise posture en championnat n’a pas voulu en rajouter, ni mettre encore de l’huile sur le feu. Et là, franchement, c’est la meilleure manière de faire tomber la pression sur son club et le préserver en cette fin de saison.
Il dézingue Zoubir Makhlouf
Répondant à la question de la valse des entraîneurs et des joueurs engagés au mercato hivernal et renvoyés un mois plus tard, Hannachi fait son mea-culpa. «Pour ce qui concerne les entraîneurs, je n’ai renvoyé personne. Broos était parti, au lendemain du rapt et de l’assassinat d’Hervé Gourdel. Sa femme prise de panique lui a demandé de quitter au plus vite Tizi Ouzou, il a fait ses bagages. Ciccolini avait réussi de bons résultats avec Bastia, il n’a pas eu la même réussite chez nous, qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ? Il est parti de son propre chef. Wallemme n’est pas menacé. Pour les joueurs renvoyés, je le dis franchement j’ai été trahi par l’agent de ces joueurs. J’ai vu des cassettes vidéo, je ne les avais jamais vu jouer auparavant. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Nous avons été trahis par cet agent.» Le président de la JSK ne le cite pas, mais il est de notoriété publique que c’est Zoubir Makhlouf, l’agent qui a ramené, Si Salem, Bencherif, Abdeldjalil, Boutadjine… Kooh pour sa part a été proposé par Leo.
M. O.