Après les avis des uns et des autres, que ce soit à l’échelle nationale ou internationale, dont la dernière du ministre des Sports Mohamed Tahmi qui fustigeait la CAF et son président Hayatou les menaçant de changer d’attitude à l’avenir envers eux, la rue algérienne attend toujours et avec impatience les premiers propos du président de la FAF Mohamed Raouraoua qui s’est refusé tout commentaire officiel pour le moment.
Il faut reconnaître que la défaite essuyée par l’Algérie dans cette campagne était en grande partie celle de celui qui était présenté comme l’homme fort du football algérien, grâce notamment à sa présence à la CAF et à la FIFA comme membre exécutif, mais comme un symbole, Raouraoua a perdu son poste à la FIFA la veille de l’annonce du choix du Gabon comme prochain organisateur, selon certaines indiscrétions, il aurait même ‘’cédé’’ ce poste en contrepartie de quelques promesses, qui concernent cette même CAN perdue par le pays, et le tout en faveur du Tunisien Bouchemaoui, de quoi soulever son courroux lui qui avait cru dur comme fer que le travail de coulisses qu’il avait essayé d’accomplir avait fait son effet, avant de se rendre compte du contraire.
Cette annonce en défaveur de l’Algérie a vite remis sur scène les relations entre Hayatou et le patron de la CAF, décrites comme étant tendues, le coup reçu n’a donc fait que confirmer le malaise, un malaise qui a pourtant du mal à s’annoncer au grand jour, à se confirmer, car l’on continue à assister à des scènes de pur cinéma entre eux, laissant croire que tout est au beau fixe, sachant que Hayatou maîtrise parfaitement la situation dans son royaume, raison pour laquelle il ne devrait y avoir aucune mauvaise réaction de la part de la FAF.
Le ministère espère
Tahmi affirmait samedi devant les journalistes que son instance n’était pas habilitée à intervenir, à répondre à la CAF ou d’introduire un recours : « Il n'y a pas de possibilité réglementaire de recours. C'est à notre fédération de réagir, mais pas dans la précipitation.
Il faudra user des moyens légaux, dans le respect des lois et de l'éthique. C’est un combat qu'il faut mener de manière intelligente », déclarait-il mettant Raouraoua devant ses responsabilités, et là, la question qui se pose, le président de la FAF va-t-il réellement suivre cette ligne tracée par le ministre, aura-t-il le courage d’affronter l’ogre du foot africain ?
CHAN et soumission
La FAF se retrouve donc dos au mur, les relations avec Hayatou ne sont pas au beau fixe, et les défaites du football algérien se font de plus en plus fréquentes, l’une des dernières c’est la sanction infligée à l’EN A’ à cause de son retrait du match barrage qui devait avoir lieu en 2013 à Tripoli, l’Algérie avait décidé de ne pas envenimer les relations avec le voisin en se retirant de la course, la fédération algérienne avait toutes les raisons du monde de prendre une telle décision, mais cela c’était compter sans les décisions de la CAF souvent incroyables, Hayatou a tout simplement disqualifié l’EN de la prochaine édition, comme sanction à une décision correcte et préservant les intérêts de toute une région appartenant au même continent, la décision était tellement méprisante que la FAF avait tous les droits de riposter comme l’a fait le Maroc, mais il n’y a eu rien.
Relations stables
Les relations entre la FAF et la CAF ne sont donc pas à leur premier épisode, et c’est souvent l’instance locale qui est perdante, cela nous renseigne de ce qui va être fait demain, car la plupart attendent une réaction agressive de la FAF, mais selon des indiscrétions, Raouraoua ne compte pas du tout attaquer son ‘’patron’’, les relations nous dit-on ne changeront pas d’un iota, la FAF ne compte pas changer sa politique avec la CAF.
Au même temps au niveau local, Raouraoua ne compte pas lâcher prise et continuera son mandat, il aurait menacé de tout quitter, après son retour du Caire, à cause de la grande pression de l’échec, avant d’être soutenu par les membres de son BF.
Ainsi, les relations seront donc normales et cela a été visible d’ailleurs à travers la réaction du patron du foot algérien après le vote, quand il est resté dans la salle des délibérations, contrairement à ce qui a été dit, il a accepté le verdict malgré sa dureté, malgré le fait il comptait sur une rotation qui aurait été salvatrice pour le dossier algérien, mais la sentence était irrévocable et ce n’est pas pour ça que Raouraoua, qui se trouve entre deux feux, devrait continuer à exercer ses fonctions locales et continentales, il n’y aura donc pas plus d’un léger communiqué lors du prochain BF, où la CAF et son homme fort devraient s’en sortir encore une fois indemnes.
S.M.A