Mercredi, le Porto de Brahimi défiera le Bayern à Munich. Le 3-1 de l’aller risque de ne pas être suffisant, parole de Madjer, l’homme qui a donné sa première coupe des champions au grand club lusitanien.

Vous étiez récemment en France pour la signature d’un accord, de quoi s’agissait-il ?

C’est un protocole d'accord entre l'Unesco et le Ahly Essaoudi, la convention a été signée à Paris. C'est le premier club arabe à signer un tel accord avec l'Unesco dont j'étais l'ambassadeur de bonne volonté. La porte est ainsi ouverte à d’autres clubs arabes.

Que prévoit cet accord au juste ?

Pas mal de bonnes choses pour la jeunesse saoudienne, je n'ai pas vu les termes du contrat, mais je sais que ce sera bénéfique pour le Ahly Essaoudi et l'Unesco aussi. Ce dernier peut être le sponsor du club saoudien, à l'image de ce qui a été réalisé avec le Barça.

En marge de cet accord, on n'a pas cessé de vous interroger sur la confrontation entre Porto et Munich...

Il est vrai que j'ai été sans cesse sollicité par la presse allemande, française, espagnole. Puisque je me trouvais en France, j'ai notamment accordé des interviews à L'Equipe et France Football. J'ai aussi répondu aux sollicitations de ZDF, la grande chaîne de télévision allemande. Les gens se sont beaucoup intéressés à moi, bien sûr parce que l'adversaire du Bayern était Porto et que cela rappelait fatalement la finale de la Ligue des champions de 1987.

Comment avez-vous trouvé la manche aller, justement ?

Il faut dire que le Bayern a évolué dans des conditions très difficiles. Et puis, comme je l'ai toujours dit, l'axe central de la défense du Bayern n'arrête pas de faire des erreurs, celles de Dante et Boateng ont coûté deux buts aux Bavarois, Xabi Alonso y a mis du sien et a été derrière la troisième offrande. Cela étant, il ne faut pas oublier que les Allemands ont joué diminués par les absences de Robben, Ribéry et Schweinsteiger. Ces trois défections ont laissé un vide, Porto en a profité. Maintenant, attention, ça ne va pas être facile au match retour, à Munich. Le Bayern va récupérer du monde, ce ne sera pas la même équipe qu'au match aller. On a vu ce qui s'est passé avec le Shaktar : 0-0 à l'aller et 7-0 à Munich ! Il faudra vraiment faire gaffe.

Brahimi n'a donc pas toutes les garanties de passer ce cap ?

En tout cas, il faudra faire attention. Il s'agira de bien négocier le match en jouant avec une énorme volonté et en faisant preuve d'une rigueur sans faille. Le souci sera de ne pas encaisser de but. Ce qui n’est pas évident car le Bayern Munich est une machine. C'est une équipe qui excelle dans la possession du ballon, c'est un peu le Barça avec la condition physique des Allemands. C'est le mélange qu'a réussi à mettre en place Pep Guardiola.

Porto part avec un avantage de deux buts, ce qui n'est pas rien quand même, non ?

Oui, nous menons trois à un pour le moment, suis-je tenté de dire. C'est déjà acquis. Seulement, il faudra faire très attention à Munich, ne pas laisser des espaces. Le Bayern est une équipe qui attaque avec un grand nombre de joueurs. Ils peuvent changer la situation à tout moment.

En somme, pour contrer le Bayern de Guardiola, il faudra défendre à la Mourinho ?

Voilà ! Il s'agit de fermer les espaces et opérer par des contres. Il faudra surtout bien défendre. On mène 3-1, il ne faut pas se montrer trop gourmand. Mais ce sera dur, quand même !

H. D.