Vous avez décroché le sacre historique de la famille du Mouloudia de Béjaïa, un club que vous avez rejoint sous forme de prêt au début de la saison, c’est inédit, n’est-ce pas ?
C’est clair que personne n’avait misé sur le parcours référentiel du MO Béjaïa au début de la saison. Après le dur apprentissage de l’année passée, et comme le football n’est pas une science exacte, le MO Béjaïa a confirmé sur le terrain que seul le travail paye au bout, et non la réputation ou l’historique des clubs. J’ai décidé de changer d’air en quittant l’USMA pour un autre club qui m’assurera un temps de jeu. Le MO Béjaïa m’a fait confiance en acceptant l’option du prêt, je pense que je ne l’ai pas déçu avec ce sacre inédit de Dame coupe, après deux années seulement en Ligue 1 Mobilis.
Mais vous avez raté votre entame, avec la blessure que vous avez contractée lors des échauffements contre le NAHD, au match de lever de rideau, on parlait d’une transaction ratée avant votre retour par la grande porte, comment l’expliquez-vous ?
La vie d’un footballeur est ainsi faite, il y a des hauts et des bas, des moments de gloire et de déception entre autres. J’ai vécu une traversée du désert très difficile à surmonter, je ne vous le cache pas. C’est très difficile de passer du statut de titulaire à celui de blessé pour une longue durée. Je devais débuter le championnat contre le NAHD, mais comme vous le savez, j’ai contracté une méchante blessure lors de la séance d’échauffement, ce qui explique mon absence de longue durée, puisque j’ai signé mon retour à la compétition à la 13e journée contre le MCO au stade Ahmed Zabana où j’ai tiré mon épingle du jeu malgré la concurrence avec mon ancien camarade Zaïdi et mon ami Rahmani, et j’ai gagné ma place de titulaire jusqu'à l’heure où je vous parle.
Justement, vous avez surpris plus d’un avec la forme que vous affichez depuis, quel est le secret de cette réussite Ismaïl ?
Sans prétention aucune, je n’ai jamais douté de mon retour à la compétition par la grande porte, car je ne triche jamais dans le travail, je me donne à fond aux entraînements et je n’ai pas peur de prendre des risques en officiel pour éviter d’encaisser des buts. Vous pouvez vérifier mes dires auprès de mon entraîneur Mourad Taïri et le coach Amrani. C’est dire que l’on ne récolte que ce qu’on a semé.
Vous avez évoqué l’entraîneur Amrani qui vous a fait confiance contre toute attente, vous attendiez-vous à ce scénario, alors que vous étiez le troisième gardien ?
Au risque de me répéter, j’ai opté pour le club qui m’a assuré d’avoir un temps de jeu, à savoir le MO Béjaïa, et comme je devais débuter la saison dans les bois, cela veut dire que j’avais gagné la confiance du coach Amrani, qui connaît mes qualités pour avoir dirigé l’USMA par le passé. Il a attendu ma guérison pour me lancer dans le bain, je pense que ceux qui avaient critiqué son choix le regrettent actuellement, du fait qu’il a vu juste avec la coupe que nous avons gagnée avant-hier.
Parlons de la coupe maintenant, à quel moment vous avez cru dur comme fer qu’elle ne vous échappera pas ?
La première étape lors du premier tout de l’épreuve populaire contre la JS Saoura, au stade de l’Unité maghrébine, avec le but égalisateur de Hamzaoui, qui nous a relancés dans le match. Par la suite, lors de la demi-finale contre l’ESS, avec le penalty litigieux sifflé par Benouza que Djahnit a raté et enfin lors de la délocalisation de la finale contre le RCA du 5-Juillet au stade fétiche de Blida, Tchaker, ce sont des étapes qui m’ont donné confiance que la coupe choisira le MO Béjaïa.
Mais pourquoi Tchaker, alors que la famille mobiste voulait plus le stade du 5-Juillet dont la capacité est plus importante ?
C’est clair que pour la réussite d’une finale avec une galerie aussi importante que celle du MO Béjaïa, le 5-Juillet aurait été de loin meilleur. Moi, je parle du volet technique, car je connais bien le stade Mustapha Tchaker, qui se trouve à quelques encablures de mon quartier en étant un enfant de Blida, en plus du fait qu’il me porte chance, puisque je n’ai pratiquement pas perdu le moindre match.
Vous êtes incontestablement avec Fellah le duo spécialiste des tirs au but, on dit que Fellah vous aurez surpassé si le match était arrivé aux tirs au but, qu’en dites-vous ?
Je pense qu’en plus de Fellah et moi, il y a Salhi de l’ASO, qui a fait ses preuves dans le domaine. Maintenant que Dame coupe a fait son choix, je pense qu’il n’y a pas lieu de revenir en arrière, cela étant, je vous rappelle que j’ai déclaré dans ces mêmes colonnes que j’étais prêt à faire mieux que Fellah, si la situation l’exigeait. Mais je voulais bien sûr que l’on gagne le match dans le temps réglementaire, en gardant ma cage vierge pour éviter le suspense.
Le coach du RCA, Mihoubi, a tiré à boulets rouges sur l’arbitre Bichari qui devait siffler un penalty contre vous lors de votre télescopage avec Yettou, que lui répondez-vous ?
Je n’aime pas la polémique, je dis seulement que le referee Bichari a pris une décision juste, du fait que l’avantage est au gardien lors des duels du genre de celui que j’ai gagné contre Yettou. Je pense que ledit arrêt a été le tournant du match. En plus, je pense que l’on ne peut reprocher à l’arbitre Bichari d’avoir influé sur le résultat de la rencontre.
Vous êtes pressenti pour intégrer l’EN A’ selon le sélectionneur assistant Neghiz, quelles sont vos impressions ?
Je pense qu’avec le rendement régulier que je réalise depuis mon baptême du feu contre le MCO, au match aller en championnat, je continue de travailler pour réaliser mon rêve de porter le maillot de l’équipe nationale, j’espère intégrer l’EN A’ le plus tôt possible. Je remercie au passage le coach Neghiz d’avoir pensé à moi, ce sera tout à l’honneur de mon club et des Crabes.
On vous laisse le soin de conclure…
Je remercie Compétition de m’avoir consacré cet espace pour m’exprimer, je ne peux conclure sans rendre hommage aux Crabes, un public qui mérite tout le bonheur du monde. Je ne vous cache pas que dès mon entrée pour l’échauffement lors de la finale, je me suis dit qu’on n’avait pas le droit de décevoir ces courageux supporters qui ont fait le long déplacement de Béjaïa à Blida, résistant à la chaleur suffocante pour nous soutenir. Je leur dédie cette coupe ainsi qu’à mes parents et toute la famille Mansouri, je voudrais aussi féliciter la famille de l’USMB pour l’accession en Ligue 1 Mobilis, la place qui sied bien au valeureux club de la ville des Roses dont je suis fier d’appartenir.
L. C.