Est-ce que cette trêve a perturbé votre plan de travail ?
Cette fois-ci non, parce qu’on avait fait deux matches en quatre jours. Ce n’est pas le cas avec une défaite lourde contre Chlef et que nous étions restés un mois sans jouer, car les dégâts étaient là. Par contre, en faisant deux matches en quatre jours, cela nous a fait du bien de récupérer.
Il y a eu beaucoup de trêves cette saison, qu’en dites-vous ?
C’est une question d’organisation Des impératifs qui se sont mêlés ; il y a eu la CAN aussi au milieu de la saison qui a un peu perturbé la compétition, mais c’est à nous de nous adapter. Cela arrive parfois dans des championnats étrangers comme en France où certains matches sont remis pour cause d’intempéries et qui décalent tout. Il faut savoir s’adapter. Mais le seul problème qu’a le Mouloudia dans cette situation, c’est qu’il n’a pas l’effectif d’un club comme l’USMA ou le Mouloudia d’Alger, de Sétif ou de la JSK. Notre effectif est réduit pour pouvoir affronter ces trêves. Mais on s’en est bien sortis quand même.
Sinon dans quel état d’esprit sont les joueurs à quelques heures de ce match contre le MOB ?
Tout à fait excellent, franchement, il n’a y a rien à dire. Les joueurs ont cet orgueil, cet honneur d’avoir déjà sauvé le MCO cette saison. C’était notre objectif principal. Ils l’ont réussi. C’est la première fois depuis plus d’une décennie, on l’a fait bien avant la fin du mois de mai et les joueurs sont soulagés. Ils ont l’euphorie de pouvoir jouer à un moment donné les trouble-fêtes et pourquoi pas une place sur le podium.
C’est de bon augure pour le match de Béjaïa…
En tout cas, on fera notre match, nous n’avons rien à perdre. Bien entendu, on va essayer de défendre notre statut de meilleure équipe à l’extérieur, on doit essayer de faire mieux après ce parcours.
Donc prêt pour un coup d’éclat face à des joueurs pouvant être gagnés par l’euphorie de la victoire en coupe d’Algérie…
Cette euphorie peut entraîner une autre pour gagner un autre match aussi. Nous, on ne s’est jamais trop préoccupés des équipes adverses. Tout ce qui nous importe, c’est notre travail à nous, d’être performants dans ce que je cherche dans ma philosophie. Ce qui m’a plu, ce sont les joueurs qui ont compris qu’il fallait rester concentrés sur ce que je leur demandais toujours. Ils ont compris qu’en agissant de la sorte, ils étaient récompensés en fait.
Mais quel que soit le résultat à Béjaïa, l’équipe pourra décrocher une place au podium en fin de championnat…
Je pense que ce match de Béjaïa n’est pas capital pour nous que si on fait un résultat nous permettant de nous propulser définitivement vers ce podium. Et ce ne sera pas définitif pour nous aussi si on fait une contre-performance. On n’ose pas y penser une seconde. On espère réaliser un résultat positif, inchallah !
Croyez-moi, si le Mouloudia termine sur le podium, il fera un exploit. Il ne faut pas oublier que nous avons perdu neuf joueurs cette saison, on a perdu notre meilleur attaquant et l’attaquant sur lequel on misait n’a pas été qualifié.
Votre avenir avec le MCO fait l’actualité, qu’avez-vous à dire ?
Moi, j’ai donné ma priorité à Baba, je l’avais annoncé. J’ai tenu ma parole, j’ai tenu mes engagements. On a l’habitude de me connaître comme ça. Maintenant la balle est dans le camp de Baba, j’ai fait de très gros efforts, j’ai montré ma volonté de rester au Mouloudia, dans cette belle ville d’Oran et de rester avec les Hamraoua. Maintenant, on attend le mektoub.
Cela coince au niveau financier ?
Et bien le problème financier était obligatoire. Cette année, je n’ai pas axé, à ma venue, sur mon salaire. Je n’ai jamais touché un salaire comme celui que j’ai touché au MCO. J’ai surtout voulu faire plaisir à Zarabi qui m’avait demandé d’aider le Mouloudia. J’avais vu Baba un petit peu au désarroi et j’ai voulu lui donner un coup de main. Par rapport à ma carrière, mon salaire était dérisoire.
Vous avez réclamé une hausse de salaire…
C’est normal, c’est le minimum qu’on peut faire. Mais je demande un salaire représentant ma juste valeur. Je tiens compte aussi de tout ce que je vis ici. Si Cavalli est demandé un peu partout ce n’est pas pour rien ! Donc je me dois de faire un prix pour ce club-là.
Quelles sont les véritables exigences de Cavalli ?
Pour l’instant, ça n’appartient qu’à moi. Il n’y a que Baba qui le sait, mais je n’ai pas d’exigences particulières. Je ne suis ni dictateur ni prétentieux, je veux seulement des bases avec l’expérience que j’ai afin de pouvoir donner les moyens pour atteindre des objectifs précis.
D’autant que vous êtes venu pour un projet sportif…
C’est naturel, c’est ce que je me suis dit. Mais je ne peux pas rester à n‘importe quel prix, non plus. Mon objectif la saison prochaine, c’est de ne pas poser la question chaque samedi : est-ce que je vais sortir de cette mauvaise zone ? Au contraire, il faut que je me batte pour rester dans les bonnes zones afin qu’au sprint final, je puisse gagner un titre ou quelque chose.
Quelles sont les chances de voir Cavalli poursuivre son bail avec le MCO ?
Je pense qu’aujourd’hui on est plutôt vers l’éclaircissement de la situation. Il ne manque pas grand-chose dans la mesure où moi j’ai la volonté de rester. Je pense que Cavalli est bien parti pour rester.
Parlez-nous de ce contact avec l’USMA…
Officiellement, je ne peux rien dire. Des discussions peuvent se faire avec des clubs, des entraîneurs peuvent avoir d’autres discussions. J’accepte votre question, mais par déontologie, je ne peux pas vous répondre.
Cavalli a pris une certaine revanche sur le sort après son passage avec la sélection algérienne….
Bien au contraire, je n’ai aucune revanche avec l’équipe nationale d’Algérie. Je n’ai pas connu le moindre échec avec l’équipe nationale…
N’empêche, la presse ne vous a pas épargné à l’époque…
Ce n’est pas grave ! Moi, j’ai toujours été très modeste, modéré et quelqu’un d’humble. Quand j’avais pris en main l’équipe algérienne, il ne faut pas oublier qu’elle était complètement abandonnée. Elle avait perdu contre le Nigeria et avait fini dernière du groupe des qualifications. J’étais venu pour quatre ans pour qualifier l’équipe en Coupe du monde. J’ai fait un match amical contre l’Argentine et contre le Brésil. Et ce jour-là, j’avais donné ce fameux déclic dont avait besoin l’équipe. J’avais pratiquement remis cette équipe sur les rails. Tant mieux si ce sont les autres qui ont hérité du travail que nous avons fait, tant mieux pour la sélection algérienne qui est allée en Coupe du monde après. Après le temps a parlé pour moi. Si la presse ne m’avait pas épargné, je peux vous garantir que les hautes instances ont apprécié mon travail. Elles ont gardé tout le temps contact avec moi et moi avec elles. Quand on entraîne une équipe nationale, on se doit d’être non rancunier. Au contraire, c’est un honneur de prendre une équipe qui a un drapeau.
Quels sont vos regrets ?
Les regrets, ce sont les deux matches contre le MOB et le MCA. Pour preuve, les deux arbitres sont suspendus. Aujourd’hui, on aurait été premiers avec deux points d’avance. Ça, c’est un premier regret. Le deuxième, c’est la non-qualification de Makusu et le départ de Zaabia. Avec ces deux joueurs, on aurait été champions.
Avez-vous décidé la mise à l’écart définitive de Hamdadou et Nessakh ?
J’ai expliqué que je me dois de prendre des décisions. Sur le match de Chlef et sur la discipline dans les vestiaires. Donc, c’est une rumeur, j’ai pris mes responsabilités de sanctionner ces joueurs. Puis j’ai dit : ces garçons n’ont qu’à me prouver qu’ils ont envie de revenir dans l’équipe.
Trois clubs algériens dans une même poule de la Ligue des champions africains, votre avis…
C’est une anomalie, deux clubs dans une même poule, je veux bien, mais trois, c’est beaucoup. Maintenant, on est sûrs qu’on aura une équipe algérienne en demi-finale, c’est la seule bonne chose de ce tirage.
Un mot sur le parcours de votre ami Accorsi avec le MCEE…
Excellent, je suis très fier de ce qu’il a fait. Je suis fier parce qu’il avait fait du bon travail l’année dernière et aujourd’hui, il est revenu, il a redonné cette impulsion à cette excellente équipe d’El Eulma. Comme quoi, un entraîneur ça sert (sourire).
Vous allez jouer à 17h, ça vous convient…
Pas de problème, ce sera pour les deux équipes. Toutefois, j’espère que la finale de la coupe d’Algérie des U21 ne se jouera pas le même jour que le derby face à l’ASMO. Parce que nous avons cinq joueurs espoirs avec l’équipe première. Ça fait deux mois qu’ils sont avec nous. Ce sera un handicap parce que le derby est important aussi.
Et pour conclure…
Je dis aux Hamraoua : j’espère qu’on fêtera l’Aïd ici à Oran.
L.M. Azzi